Déclaration de la ministre Monsef à l'occasion de la Journée nationale de commémoration et d'action contre la violence faite aux femmes English
Déclaration -- Journée nationale de commémoration et d'action contre la violence faite aux femmes
OTTAWA, le 6 déc. 2020 /CNW/ - L'honorable Maryam Monsef, ministre des Femmes et de l'Égalité des genres et du Développement économique rural, a fait aujourd'hui la déclaration suivante à l'occasion de la Journée nationale de commémoration et d'action contre la violence faite aux femmes du Canada :
« Le 6 décembre 1989, un événement tragique a profondément ébranlé le Canada.
Son impact se fait encore sentir aujourd'hui.
Il y a 31 ans aujourd'hui, un homme armé est entré dans une salle de classe de l'École Polytechnique Montréal, a séparé les femmes des hommes et a ouvert le feu sur les femmes. Il a tué 14 jeunes femmes de l'école d'ingénierie et en a blessé beaucoup d'autres. Il a aussi blessé une nation. Les femmes étaient sa cible. Il les a séparées des hommes et a ouvert le feu sur elles en criant "Vous êtes toutes des féministes".
Aujourd'hui, nous honorons la mémoire des femmes que nous avons perdues et de ces vies fauchées prématurément. Nous prononçons leur nom en souvenir d'elles et pour rendre hommage à toutes les victimes de la violence fondée sur le sexe : Geneviève Bergeron, Hélène Colgan, Nathalie Croteau, Barbara Daigneault, Anne-Marie Edward, Maud Haviernick, Maryse Laganière, Maryse Leclair, Anne-Marie Lemay, Sonia Pelletier, Michèle Richard, Annie St-Arneault, Annie Turcotte et Barbara Klucznik-Widajewicz.
Cette année, pour la première fois depuis cette horrible soirée, des personnes des quatre coins du Canada ne se rassembleront pas dans le froid pour allumer des bougies, déposer des roses et organiser des vigiles. Mais même si nous sommes séparés et que nous restons à la maison, nous portons le deuil ensemble. Nous envoyons nos témoignages d'amour aux personnes survivantes. Nous réfléchissons aux progrès accomplis dans le domaine de la condition féminine, à la sécurité de nos sœurs et de nos filles ainsi qu'au travail qu'il nous reste à faire.
Le gouvernement du Canada est profondément reconnaissant envers nos partenaires, les travailleuses et travailleurs essentiels de plus de 1 500 organismes dont les portes sont demeurées ouvertes pour assurer la sécurité et la sûreté des personnes qui fuient les mauvais traitements. Depuis le début de la pandémie, ces organismes ont répondu héroïquement à une triste réalité : en raison des mesures de santé publique nécessaires que nous avons prises, certaines des femmes les plus vulnérables se sont retrouvées piégées à la maison avec les responsables des mauvais traitements qu'elles subissent. Ces organismes ont orienté la réponse de notre gouvernement à la COVID-19, et nous continuerons de les soutenir dans leur travail indispensable.
Nous continuons à trouver en eux et en ces personnes qu'ils servent une source d'inspiration qui nous guide dans l'élaboration de notre réponse aux appels à la justice de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, le renforcement des lois sur les armes à feu et l'élaboration d'un Plan d'action pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe.
Malgré les mesures prises, les causes de la haine, de la misogynie et du sexisme qui mènent au féminicide perdurent. Nous devons veiller à préserver les acquis et rester concentrés sur la route qui est devant nous. Le travail visant à garantir la sécurité des femmes au Canada est loin d'être terminé. À la maison, au travail, à l'école, en ligne, hors ligne, de façon flagrante, de manière insidieuse, les femmes continuent à être confrontées au harcèlement, aux agressions sexuelles, aux mauvais traitements et à la violence. Trop de femmes vivent encore dans la peur, souffrent en silence et doivent trop souvent faire face au manquement du système à les protéger et à leur apporter du soutien. Les personnes particulièrement à risque sont les femmes noires, les femmes autochtones, les femmes racialisées, les nouvelles arrivantes, les femmes en situation de handicap et les femmes vivant dans le Nord et dans les régions rurales et éloignées.
À la base, la violence fondée sur le sexe est une question de pouvoir et de domination. Le pouvoir sur la vie des femmes et la domination sur leurs corps et la place que l'on veut qu'elles occupent dans le monde. Les survivantes qui ont les moyens d'agir et qui ont accès aux soutiens dont elles ont besoin peuvent à nouveau avoir prise sur leur vie. Elles peuvent bâtir de nouvelles vies et veiller à ce que leurs êtres chers soient en sécurité, pris en charge et en santé. Avec raison, il y a encore de l'indignation. Toutefois, le courage et la résilience des personnes survivantes et des personnes qui brisent le silence sont une source d'espoir et d'inspiration. Nous continuerons de les écouter, d'apprendre d'elles, et d'orienter nos interventions en fonction de leurs expériences.
Aujourd'hui, nous nous souvenons des 14 vies perdues à Polytechnique Montréal. Nous soulignons les nombreuses histoires que nous ne connaîtrons peut-être jamais. Nous réaffirmons notre intention de nous améliorer pour toutes les femmes et les filles. Le gouvernement du Canada sera là pour diriger et pour travailler avec toutes les personnes au Canada afin que les femmes soient en sécurité, respectées et libres de poursuivre leurs rêves.
Si vous connaissez une personne en difficulté, soyez là pour elle dès aujourd'hui. Si vous connaissez une personne survivante, communiquez avec elle. Faites-lui savoir qu'elle est une source de fierté pour vous et que vous l'aimez.
Ensemble, nous pouvons mettre fin à la violence faite aux femmes. La reprise et la prospérité du Canada en dépendent. »
Faits en bref
- La violence fondée sur le sexe est un problème persistant au Canada. Les femmes représentent 79 % des victimes d'homicides commis par un partenaire intime, et environ 40 % des femmes au Canada ont subi une agression physique ou sexuelle à un moment ou l'autre de leur vie (depuis l'âge de 15 ans).
- Au cours des quatre dernières années, et avec l'aide du Conseil consultatif de la ministre, le gouvernement du Canada a élaboré et mis en œuvre sa première Stratégie pour prévenir et contrer la violence fondée sur le sexe.
- L'aide financière accordée aux organismes de première ligne a plus que quintuplé depuis 2015. De plus, dans le cadre du Plan d'intervention économique pour répondre à la COVID-19, 100 millions de dollars sont accordés à des centres d'aide aux victimes d'agressions sexuelles, aux maisons d'hébergement et aux organismes qui offrent du soutien et des services aux femmes et aux enfants victimes de violence fondée sur le sexe.
- Le gouvernement du Canada a construit 7 000 nouvelles unités d'hébergement pour les personnes survivantes de la violence, créé 45 000 nouvelles unités de logement abordables ainsi que réparé ou rénové 60 700 autres unités. Le gouvernement a également examiné près de 30 000 cas d'agressions sexuelles classés initialement comme « non fondés ».
- Par voie législative, le gouvernement du Canada a clarifié la définition légale du consentement.
- Dans le cadre de la Stratégie nationale de lutte contre la traite des personnes, le gouvernement du Canada s'est engagé à consacrer 19 millions de dollars pour réduire la traite des personnes et soutenir les personnes les plus touchées et les plus à risque.
- En septembre 2020, le gouvernement du Canada a présenté le projet de C-3, Loi modifiant la Loi sur les juges et le Code criminel, pour veiller à ce que les nouveaux juges de cour supérieure des provinces soient renseignés sur la violence fondée sur le sexe et formés pour reconnaître les préjugés, les mythes et les stéréotypes courants en matière d'agressions sexuelles.
- Cette année marque le 50e anniversaire du Rapport de la Commission royale d'enquête sur la situation de la femme au Canada, également connu sous le nom de commission Bird, dans lequel on recommande 167 mesures pour éliminer les inégalités entre les sexes à l'échelle du Canada.
SOURCE Femmes et Égalité des genres Canada
Marie-Pier Baril, Attachée de presse, Cabinet de la ministre des Femmes et de l'Égalité des genres et du Développement économique rural, 613-295-8123
Partager cet article