OTTAWA, le 21 oct. 2016 /CNW/ - Chaque année, je publie un rapport sur l'état de la santé publique au Canada. Cette année, j'ai décidé de mettre l'accent sur la violence familiale au Canada.
La violence familiale n'est pas seulement de la maltraitance physique. Elle se présente sous de nombreuses formes, y compris les abus sexuels, émotionnels et financiers ainsi que la négligence.
Les statistiques sont effarantes :
- Au Canada, chaque jour, un peu plus de 230 Canadiens sont déclarés victimes de violence familiale.
- En 2014, 57 835 filles et femmes ont été victimes de violence familiale - représentant sept sur dix des cas rapportés. Tous les quatre jours une femme est tuée par un membre de sa famille.
- Entre 2004 et 2014, la moitié des enfants victimes d'homicides (160) liés à la famille étaient âgés de moins de quatre ans.
- Les enquêtes sur la population révèlent qu'un Canadien sur trois, c'est-à-dire 9 millions de personnes, a déclaré avoir été victime d'abus avant l'âge de 15 ans.
- Environ 760 000 Canadiens ont déclaré avoir été victimes de conflit conjugal malsain, d'abus ou de violence au cours des cinq dernières années.
- En 2014, le taux des assassinats chez les peuples autochtones est six fois plus élevé que celui pour les Canadiens non autochtones, les femmes autochtones étant trois fois plus susceptibles de signaler de l'abus conjugal que les femmes non autochtones.
- Chaque jour, huit personnes âgées sont victimes de violence familiale.
Ceci est un sérieux problème de santé publique au Canada - un problème qui peut entraîner des conséquences généralisées et durables sur la santé des personnes, des familles et des communautés. Les répercussions de la violence familiale sur la santé s'étendent bien au-delà des blessures physiques et comprennent les problèmes de santé mentale, la détresse psychologique et émotionnelle, le suicide et le risque accru de maladies et de conditions chroniques telles que le cancer, les maladies du cœur et le diabète.
Nous savons que pour une variété de raisons, la violence familiale est sous-déclarée. Certaines victimes ne sont pas conscientes qu'elles vivent de la violence familiale, ou peuvent être trop effrayées ou humiliées pour se confier à quelqu'un. Nous n'en savons pas encore assez sur ce qui rend certaines familles violentes et pas d'autres ou sur les méthodes efficaces pour prévenir la violence familiale.
Les familles saines représentent la colonne vertébrale d'une société prospère. Dans cet esprit, j'invite tous les Canadiens à se joindre à moi pour aborder la peur et les préjugés qui nous empêchent de comprendre la violence familiale et ultimement de la prévenir.
Nous devons en parler.
Dr Gregory Taylor
Administrateur en chef de la santé publique du Canada
SOURCE Agence de la santé publique du Canada
Relations avec les médias, Agence de la santé publique du Canada, 613-957-2983
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