OTTAWA, ON, le 12 déc. 2022 /CNW/ - Nous, dirigeants du Groupe des Sept (G7), nous sommes réunis le 12 décembre pour réfléchir aux progrès que nous avons réalisés ensemble à l'égard des enjeux mondiaux sous la présidence de l'Allemagne, au moment où surviennent une crise géopolitique aiguë et un moment charnière pour l'économie mondiale. Le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelenskyy, était parmi nous. Cette année, face à la guerre d'agression illégale, injustifiable et non provoquée de la Russie contre l'Ukraine, nous avons été plus unis que jamais. Nous avons été solidaires de l'Ukraine, mais aussi dans notre engagement indéfectible à l'égard de nos valeurs communes, de l'ordre multilatéral fondé sur des règles et de la coopération internationale.
Aujourd'hui, nous réitérons que nous maintiendrons notre soutien inébranlable et notre solidarité envers l'Ukraine devant la guerre d'agression russe perpétuelle tant et aussi longtemps qu'il le faudra. Nous condamnons les attaques inhumaines et brutales que la Russie mène constamment contre les infrastructures essentielles, en particulier celles qui servent à offrir eau et électricité, et contre des villes d'un bout à l'autre de l'Ukraine. De plus, nous rappelons que les attentats menés à l'aveugle et les attaques perpétrées contre la population civile ou des biens de caractère civil constituent des crimes de guerre. Nous condamnons en outre les personnes qui facilitent la guerre illégale du président Poutine. Par ailleurs, nous sommes déterminés à aider l'Ukraine à réparer, à rétablir et à défendre ses infrastructures énergétiques et hydrauliques essentielles. Nous aiderons l'Ukraine à répondre à ses besoins en prévision de l'hiver, nous continuerons de favoriser la résilience civile dans ce pays et nous renforcerons nos efforts à ces égards durant la conférence internationale qui sera tenue à Paris le 13 décembre. Nous pensons sans équivoque que la Russie devra assumer le coût du rétablissement des infrastructures essentielles qui sont endommagées ou détruites pendant sa guerre brutale. Les crimes de guerre et les autres atrocités ne peuvent pas rester impunis. Nous demanderons au président Poutine et aux autres responsables de rendre des comptes conformément au droit international. Nous réaffirmons que la rhétorique nucléaire irresponsable de la Russie est inacceptable et que tout recours aux armes chimiques, biologiques ou nucléaires aurait de graves conséquences.
En nous appuyant sur les engagements que nous avons pris à ce jour, nous continuerons de mobiliser la communauté internationale pour aider à répondre aux besoins financiers à court terme et urgents de l'Ukraine. Nous demandons à nos ministres des Finances de se réunir sans tarder afin de discuter d'une approche commune pour assurer un soutien budgétaire concerté en 2023. Nous affirmons que le Fonds monétaire international devrait être au centre de cet effort.
Nous approuvons sans réserve les efforts déployés pour assurer la stabilité financière immédiate de l'Ukraine ainsi que son rétablissement et sa reconstruction. Elle pourra ainsi mettre en place un avenir durable, prospère et démocratique, conformément à son cheminement européen. Nous nous appuierons sur les résultats de la conférence internationale d'experts sur le rétablissement, la reconstruction et la modernisation de l'Ukraine, qui s'est tenue le 25 octobre à Berlin, ainsi que sur ceux de la conférence sur le rétablissement de l'Ukraine qui aura lieu les 21 et 22 juin 2023 à Londres. En particulier, nous établirons une plateforme de coordination des donateurs d'organisations multiples qui permettra de faciliter les efforts de réparation, de rétablissement et de reconstruction de l'Ukraine. Pour ce faire, nous agirons de concert avec l'Ukraine et nos partenaires internationaux et en étroite coordination avec les organisations internationales et les institutions financières internationales concernées. Par le biais de cette plateforme, nous coordonnerons les mécanismes existants afin de fournir un soutien continu à court et à long terme - le volet financier étant particulièrement responsable du soutien financier à court terme. Nous entendons coordonner la mobilisation de nouveaux fonds et du savoir-faire de la communauté internationale, et nous encouragerons le programme de réforme de l'Ukraine ainsi que la croissance stimulée par le secteur privé. Nous comptons également doter cette plateforme d'un secrétariat. Chaque gouvernement désignera un haut représentant pour superviser la mise en place de la plateforme et le déroulement des efforts de coordination, et nous leur demanderons de se réunir dès que possible en janvier 2023.
Dans la perspective d'un règlement de paix viable après la guerre, nous restons prêts à conclure des accords avec l'Ukraine et les pays et institutions intéressés sur des engagements durables en matière de sécurité et autres, afin d'aider l'Ukraine à se défendre, à assurer son avenir libre et démocratique et à décourager toute future agression russe, conformément à ses droits inscrits dans la Charte des Nations Unies.
Nous continuerons à conjuguer nos efforts pour répondre aux besoins urgents de l'Ukraine en matière d'équipement militaire et de défense, en nous employant immédiatement à fournir à l'Ukraine des systèmes et des capacités de défense aérienne.
De plus, nous réitérons notre ferme condamnation de la prise de contrôle et de la militarisation persistantes de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporizhzhya par la Russie. Nous condamnons les enlèvements et agressions signalés visant le personnel ukrainien, ainsi que la perturbation volontaire des activités. Nous soutenons les efforts de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) visant l'établissement d'une zone de sûreté et de sécurité.
La guerre d'agression que mène la Russie doit cesser. À ce jour, elle n'a démontré aucune volonté d'engager des efforts de paix durables. La Russie peut mettre fin à cette guerre immédiatement en cessant toute attaque contre l'Ukraine et en retirant complètement et inconditionnellement ses forces du territoire ukrainien. Nous saluons et soutenons l'initiative du président Zelenskyy pour favoriser une paix juste.
Nous réaffirmons le bien-fondé des sanctions coordonnées sans précédent que nous avons imposées en réponse à la guerre d'agression russe. Nous comptons maintenir et intensifier la pression économique sur la Russie, de même que sur ceux qui échappent à nos mesures restrictives et s'emploient à les contrer. Nous continuerons à protéger les pays vulnérables qui sont gravement touchés par les répercussions de la guerre d'agression menée par la Russie et par son instrumentalisation des secteurs de l'énergie et de l'alimentation.
Nous réaffirmons notre intention d'éliminer progressivement le pétrole brut et les produits pétroliers d'origine russe de nos marchés intérieurs. Au cours de la semaine du 5 décembre 2022, le plafonnement du prix du pétrole brut russe transporté par voie maritime est entré en vigueur dans nos territoires respectifs. Nous comptons ainsi empêcher la Russie de tirer profit de sa guerre d'agression contre l'Ukraine, soutenir la stabilité des marchés énergétiques mondiaux et réduire au minimum les conséquences économiques négatives de la guerre d'agression de la Russie, en particulier sur les pays à revenu faible ou intermédiaire. Nous encourageons les pays tiers qui cherchent à importer du pétrole brut et des produits pétroliers d'origine russe par voie maritime à tirer parti du plafonnement des prix. Nous réitérons notre décision d'assurer l'entrée en vigueur du plafonnement du prix des produits pétroliers d'origine russe le 5 février 2023.
La guerre de la Russie en Ukraine exacerbe les fragilités existantes de l'économie mondiale, et a des répercussions directes sur le coût de la vie pour les citoyens de nos propres pays et pour les personnes les plus vulnérables du monde. Nous continuerons à utiliser tous les outils politiques disponibles pour maintenir la stabilité financière et macroéconomique ainsi que la stabilité des prix à l'échelle mondiale. Nous entendons également maintenir la viabilité financière à long terme, tout en apportant un soutien ciblé à ceux qui en ont le plus besoin et en agissant en collaboration pour renforcer notre sécurité économique collective face aux chocs extérieurs et aux risques en général. Nous réaliserons des investissements publics et des réformes structurelles pour favoriser la croissance à long terme. Nous comptons améliorer notre coordination pour répondre aux besoins urgents des pays les plus vulnérables. De plus, nous encouragerons l'investissement privé dans les marchés en développement et émergents, reconnaissant qu'il s'agit d'un facteur déterminant dans la mise en place de trajectoires économiques durables.
Nous garderons l'ambition de lutter contre l'insécurité alimentaire dans le monde, notamment par le biais de l'Alliance mondiale pour la sécurité alimentaire. Nous continuerons d'appuyer la livraison de céréales et d'engrais aux pays vulnérables qui en ont besoin et sommes satisfaits des récentes opérations menées par le Programme alimentaire mondial (PAM) à cet égard. Nous saluons la prolongation de l'initiative céréalière de la mer Noire, ainsi que les autres efforts déployés pour acheminer les denrées alimentaires ukrainiennes dans le monde, à savoir les corridors de solidarité de l'Union européenne et l'initiative « Grain from Ukraine ».
Réaffirmant notre ferme volonté de mettre en œuvre l'Accord de Paris et les conclusions de la COP26 et de la COP27, nous nous engageons à adopter des mesures climatiques urgentes, ambitieuses et inclusives au cours de la présente décennie afin de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels. Nous réaffirmons notre engagement à atteindre la carboneutralité au plus tard en 2050. À cette fin, et sur la base de la déclaration que nous avons adoptée en juin à Elmau, nous approuvons le cadre du Club climat défini par le groupe de travail sur le Club climat et créons par la présente un Club climat international ouvert et inclusif. En nous concentrant en particulier sur la décarbonisation des industries, nous contribuerons à stimuler la croissance verte. Nous invitons nos partenaires internationaux à se joindre au Club climat et à participer à l'élaboration des prochaines étapes de son concept et de sa structure. Ce faisant, nous continuerons à travailler en étroite collaboration avec les organisations internationales et les intervenants concernés. Nous demandons à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et à l'Agence internationale de l'énergie (AIE) d'accueillir un secrétariat intérimaire agissant de concert avec d'autres organisations internationales.
Réitérant l'engagement que nous avons pris de stopper et d'inverser la perte de biodiversité d'ici 2030, nous travaillerons intensivement à la réussite de la COP15 de la Convention sur la diversité biologique (CDB), en particulier à l'adoption d'un cadre mondial ambitieux et efficace pour la biodiversité assorti d'objectifs clairs et mesurables, et à sa mise en œuvre rapide. À cet égard, nous nous engageons à mobiliser des ressources de toutes provenances et à augmenter considérablement le financement national et international consacré à la nature d'ici 2025, afin de permettre l'instauration d'un cadre mondial ambitieux. Nous encourageons les pays au-delà du G7 à se joindre à nous dans le cadre de cette entreprise.
Nous accélérons nos contributions au Partenariat pour les infrastructures mondiales et l'investissement (PIMI) afin de présenter à nos partenaires mondiaux une meilleure offre en matière d'investissements dans des infrastructures durables, inclusives, adaptées au changement climatique et de qualité, et nous nous réjouissons des progrès réalisés dans le cadre des Partenariats pour une transition énergétique juste (PTEJ) avec l'Afrique du Sud et l'Indonésie, qui constituent des projets phares en matière de coopération multilatérale, de transition énergétique juste et d'investissements durables. Nous attendons avec enthousiasme la conclusion rapide des négociations sur un PTEJ avec le Vietnam et la poursuite des négociations avec l'Inde et le Sénégal. Nous intensifierons notre coopération par le biais d'un groupe de travail sur le PIMI afin de concrétiser notre ambition commune de mobiliser jusqu'à 600 milliards de dollars d'ici 2027. La coordination des PTEJ sera pour sa part assurée par le groupe de travail sur les PTEJ.
Nous réaffirmons notre volonté inébranlable de réaliser l'égalité entre les sexes et d'intégrer systématiquement l'égalité entre les sexes dans tous les domaines d'action. Ainsi, nous accueillons favorablement les principales recommandations du Conseil consultatif sur l'égalité des sexes (CCES) et attendons avec intérêt le dépôt du rapport complet du CCES d'ici la fin de l'année. Nous remercions le CCES de cette année pour son important travail, réitérons notre intention de faire du CCES un élément permanent de toutes les présidences du G7, et nous comptons accroître son rôle encore davantage.
Cette année, nous avons progressé dans l'amélioration de l'architecture sanitaire mondiale fondée sur l'OMS. Nous avons également amélioré notre capacité de prévenir les futures urgences sanitaires mondiales, de nous y préparer et d'y réagir. De plus, nous avons élargi la couverture sanitaire universelle, notamment grâce au Pacte du G7 pour la préparation opérationnelle face aux pandémies approuvé à Elmau. Nous nous réjouissons de la réussite de la septième reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial). Nous intensifierons nos efforts en matière de formation et de qualification du personnel de santé. Nous entendons également renforcer nos capacités de surveillance afin de détecter les épidémies et les variants le plus tôt possible en intégrant l'approche « Une seule santé ». Nous continuerons à soutenir la science pour garantir l'élaboration de vaccins, de traitements et d'outils diagnostiques sûrs et efficaces.
Sous la présidence de l'Allemagne, nous, le G7, ainsi que d'autres partenaires internationaux avons démontré notre détermination à relever ensemble les grands défis systémiques et les crises immédiates de notre époque. Nos engagements et nos actions ouvrent la voie qui mène à un monde équitable. Dans la perspective du Sommet du G7 de 2023 à Hiroshima sous la présidence japonaise, et dans notre soutien à la présidence indienne du G20, nous restons forts, unis et absolument déterminés à reconstruire un avenir pacifique, prospère et durable pour tous.
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SOURCE Cabinet du Premier ministre du Canada
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