OTTAWA, le 2 mai 2014 /CNW/ - Le Chef national de l'Assemblée des Premières Nations (APN), Shawn A-in-chut Atleo, a fait la déclaration suivante aujourd'hui, à Ottawa.
« J'ai établi des priorités précises en ce qui concerne la reconnaissance du titre ancestral ainsi que des droits ancestraux et issus de traités et en ce qui concerne la sûreté et la sécurité de ceux parmi nous qui sont les plus vulnérables; j'ai également fait de l'éducation de nos enfants une priorité absolue.
J'ai dit qu'il était temps pour nous les Autochtones de briser le statu quo et que mon travail comme défenseur de nos intérêts consistait à ouvrir des portes pour que les Premières Nations prennent l'initiative du changement
C'est dans cette optique que nous avons travaillé fort pour entamer un nouveau dialogue entre le Canada et les Premières Nations, un dialogue ancré dans la reconnaissance réciproque, le respect et la réconciliation, et pour parvenir à la constatation que des Premières Nations plus fortes sont essentielles à un Canada plus fort.
J'ai eu le grand honneur et privilège de visiter une bonne centaine d'écoles des Premières Nations dans chaque région. C'est le temps passé avec les enfants, leurs enseignants dévoués, leurs parents et leurs grands-parents qui m'a inspiré et a fait naître en moi une solide détermination. Je pense à la regrettée Shannen Koostachin, aux jeunes garçons et filles dans les communautés éloignées du Nord comme le jeune Jayden, en fait à tous ceux que vous m'avez entendu mentionner à de nombreuses reprises. L'étincelle dans leurs yeux et ce que nous savons en tant que dirigeants et en tant qu'adultes doivent nous pousser à redresser les choses… tout de suite.
Le travail qui nous attend est rempli de défis; s'il était facile, il serait déjà terminé maintenant. Le dialogue d'aujourd'hui a commencé il y a plus de 40 ans sous le leadership de feu George Manuel et de bien d'autres. La maîtrise indienne de l'éducation indienne, énoncé de politique publié en 1972 par nos propres éducateurs, dont Verna Kirkness, demeure une affirmation puissante de notre résilience et de notre détermination à réaliser le changement et la justice pour nos enfants par l'éducation.
Briser le statu quo signifie mettre fin à la lenteur extrême des changements pour nos populations et leur offrir un soutien total en vue de leur croissance et de leur réussite. Briser le statu quo signifie adopter de nouvelles approches fondées sur la reconnaissance réciproque et la réconciliation.
Les discussions en cours et les points de vue divers nous rappellent, au sein de l'Assemblée des Premières Nations, que nous aussi, nous avons beaucoup de travail à faire. Ce qui a inspiré la création de l'Assemblée des Premières Nations c'était la nécessité d'avoir un organe de défense des intérêts des Premières Nations, qui les réunirait et leur permettrait de se soutenir mutuellement. J'ai encouragé, au sein de l'Assemblée, une réflexion sur nos processus et notre approche afin de susciter un désir de reconstruction de nos nations.
Briser le statu quo veut dire que chacun a un rôle à jouer. Le statu quo ne devrait être acceptable pour aucun parti politique - NPD, Libéraux ou Conservateurs. Le statu quo ne devrait jamais être acceptable non plus pour nos Chefs et nos dirigeants.
Le travail à accomplir est un défi pour tous les parlementaires comme pour nos nations. Tout le monde connaît notre histoire récente - une lettre ouverte, une résolution claire et cinq conditions.
Du début jusqu'à la fin, et avec ce mandat que nous ont donné les Chefs, moi-même et de nombreuses autres personnes avons fait tout ce qui était possible pour que ce changement advienne.
Je suis très fier du travail accompli - très fier des efforts collectifs réalisés pour vaincre le statu quo sur cette question et d'autres.
Des efforts sincères et importants ont été accomplis auparavant, lors des négociations constitutionnelles et de la Commission royale par exemple, et plus récemment, des efforts importants ont été accomplis comme ceux qui ont abouti à l'accord de Kelowna avec l'ancien premier ministre Paul Martin. La proposition actuelle concernant l'éducation est la dernière tentative et est un effort sincère et constructif de la part du premier ministre Stephen pour faire un pas en avant.
Le travail à faire doit être compris dans ce contexte - comme un défi, non pas pour moi ou quiconque d'autre - mais un défi et un appel à l'action pour l'ensemble du pays.
J'ai lutté pour ce travail et pour accomplir ce mandat. Ce travail est trop important et je ne suis pas prêt à y faire obstacle ou à servir de paratonnerre devant nos enfants et leur potentiel. Par conséquent, je donne aujourd'hui ma démission comme Chef national.
Mes actions ont été fondées sur des principes et sur l'intégrité. Personnellement, je crois que ce travail doit se faire. Il peut et doit se faire parallèlement à d'autres efforts visant à régler des questions fondamentales sur « la manière » dont ce travail sera exécuté. Le travail commencé il y a un si grand nombre d'années doit continuer. Il doit continuer dans chaque communauté et il doit continuer au sein du Parlement. Je mets chaque parti et chaque Première Nation au défi de faire avancer ce travail. L'échec n'est tout simplement pas envisageable. Défendre le statu quo n'est tout simplement pas acceptable.
Aujourd'hui, j'exprime ma plus profonde gratitude pour le soutien, la générosité et le respect que m'ont témoignés les Premières Nations et une multitude sans cesse croissante de citoyens d'un bout à l'autre du Canada. Servir a été pour moi un très grand honneur.
Je vais, comme je l'ai fait toute ma vie, continuer cette lutte par d'autres voies. Je désire remercier tous ceux et celles qui, sans se faire remarquer, ont travaillé pour l'éducation et pour nos enfants. Bien que l'on ne vous entende pas et que l'on ne vous voie pas aujourd'hui, l'avenir se souviendra de vous comme des héros de ce travail.
L'Assemblée des Premières Nations est l'organisme national qui représente les Premières Nations au Canada.
SOURCE : Assemblée des Premières Nations
Jenna Young, agente des communications de l'APN, 613-241-6789, poste 401; mobile : 613-314-8157, ou courriel : [email protected]; Alain Garon, agent des communications bilingue de l'APN, 613-241-6789, poste 382; mobile : 613-292-0857, ou courriel : [email protected]
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