Déclarations de Michelle Courchesne sur les enseignants et les élèves en
difficulté - La FPPE-CSQ rappelle à la ministre le rôle joué par les
professionnelles et professionnels de l'éducation
MONTRÉAL, le 22 avr. /CNW Telbec/ - "Les commissions scolaires n'ont pas besoin de se tourner vers le réseau de la santé pour venir en aide aux enseignants et aux élèves en difficulté, comme le suggère la ministre de l'Éducation. Les professionnelles et professionnels de l'Éducation, qui se trouvent déjà dans les écoles, ont toutes les compétences nécessaires pour intervenir, mais ils sont malheureusement en nombre insuffisant pour faire face à tous les besoins. Il n'en tient qu'à la ministre de corriger la situation si elle est vraiment aussi préoccupée qu'elle le prétend."
Le président de la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ), M. Jean Falardeau, a sursauté en lisant les déclarations de la ministre Michelle Courchesne publiées ce matin. Reconnaissant que l'intégration des élèves en difficulté dans les classes régulières a mené à des situations "inhumaines" pour certains enseignants, la ministre soutient que les établissements du réseau de la santé devront être mis à contribution pour de la formation et des services à ces élèves.
"C'est malheureux, mais c'est la deuxième fois que la ministre donne l'impression publiquement de méconnaître le rôle important et essentiel joué par les professionnelles et les professionnels de l'éducation dans nos écoles. Elle l'a fait une première fois l'automne dernier en omettant de nous identifier comme acteurs de première ligne pour lutter contre le décrochage scolaire. Elle fait aujourd'hui encore le même oubli et semble ignorer notre contribution essentielle pour soutenir les enseignants et aider les élèves en difficulté", commente M. Falardeau.
Une attitude inquiétante de la part de la ministre
Le président de la FPPE-CSQ ajoute qu'une ministre de l'Éducation qui oublie, pour ne pas dire ignore, le rôle des professionnelles et des professionnels de l'éducation, c'est extrêmement inquiétant et cela laisse songeur.
"Nous sommes d'accord avec Mme Courchesne pour dire que l'intégration des élèves en difficulté dans les classes régulières, au rythme où cela s'est fait au cours des dernières années sans ajout significatif de ressources professionnelles, a eu pour effet de créer des situations inacceptables dans les écoles. Mais comment peut-on penser que la ministre sera en mesure de corriger quelque peu la situation alors qu'elle-même ne semble pas bien connaître les ressources dont elle dispose pour agir", se questionne M. Falardeau.
Une belle occasion de passer aux actes
M. Jean Falardeau soutient que si cette "prise de conscience" de la ministre est sincère, les négociations actuellement en cours dans le secteur public lui fournissent une belle occasion de passer aux actes pour améliorer la situation.
"Nous dénonçons depuis des années le manque criant de professionnelles et de professionnels de l'éducation dans les écoles. Cette insuffisance a de graves conséquences à la fois pour les enseignants qui ne reçoivent pas le soutien dont ils ont besoin, et les élèves en difficulté eux-mêmes qui ne bénéficient pas de l'aide professionnelle nécessaire pour assurer leur réussite. Nous profitons d'ailleurs des présentes négociations pour justement réclamer du gouvernement qu'il augmente significativement le nombre de professionnelles et de professionnels afin que nous puissions répondre aux besoins", précise le président de la FPPE-CSQ.
Une proposition patronale bien en deçà des besoins
M. Falardeau déplore cependant que cette revendication, bien qu'elle aille dans le sens de la "sensibilité" de la ministre, soit loin de recevoir l'écho qu'elle mérite à la table de négociation.
"On nous propose une augmentation du nombre de professionnelles et professionnels, mais la hausse suggérée est bien en deçà à la fois des besoins réels des enseignants et des élèves en difficulté. Mme Courchesne peut donc exprimer ses préoccupations sur la place publique, mais il me semble qu'elle aurait plutôt intérêt à les transmettre également à ses propres représentants à la table de négociation qui, eux, ne semblent pas aussi sensibles à l'importance des besoins et à l'urgence d'agir pour les corriger", déplore le leader syndical.
Pas besoin de recourir au réseau de la santé
En terminant, M. Falardeau insiste pour assurer la ministre que si elle prend le temps de consulter son entourage, elle sera rapidement informée que pour donner "de la formation et des services aux élèves en difficulté", elle n'a pas besoin de se tourner vers le réseau de la santé puisque les professionnelles et les professionnels de son propre réseau de l'éducation ont toutes les compétences nécessaires pour mener à bien ces tâches.
Profils
La CSQ représente près de 180 000 membres, dont plus de 100 000 dans le secteur public. Elle est l'organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
La Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 20 syndicats regroupant 6 000 membres répartis dans la quasi-totalité des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte, parmi ses membres, différentes catégories de personnel, dans les secteurs administratif, pédagogique et les services directs aux élèves.
Renseignements: Claude Girard, Agent d'information CSQ, Cell.: (514) 237-4432, [email protected]
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