Découverte majeure - Identification de nouveaux gènes associés au développement du diabète
SHERBROOKE, QC, le 16 mai 2012 /CNW Telbec/ - Une équipe internationale de chercheurs a identifié les principaux gènes associés à la résistance à l'insuline. La Dre Marie-France Hivert, professeure à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l'Université de Sherbrooke, fait partie de l'équipe comme co-auteure de cette étude d'envergure, qui vient d'être publiée dans la revue scientifique Nature Genetics.
L'étude vise à trouver les variations génétiques qui sont en cause dans le développement du diabète de type 2 pour mieux comprendre les voies biologiques qui causent cette condition médicale affectant des milliers de personnes partout au monde. En combinant les analyses génétiques de plus de 90 000 personnes à travers l'Amérique du Nord et l'Europe, le groupe de chercheurs formant le Meta-Analyses of Glucose and Insulin-related traits Consortium (MAGIC) a découvert notamment six (6) gènes reliés à la résistance à l'insuline.
« Le risque génétique de développer le diabète de type 2 est relié à de multiples variations génétique, mentionne Marie-France Hivert. Depuis le début des analyses à travers le génome, nous avions surtout découvert des variations reliées à la capacité à sécréter l'insuline, mais très peu de variations associées à la résistance à l'insuline, qui est une composante majeure du diabète de type 2. Nous avons développé une nouvelle approche statistique pour intégrer l'effet et l'interaction du surpoids à la prédisposition génétique, ce qui a mené à la découverte de six nouveaux signaux génétiques », précise la professeure, qui est également endocrinologue au CHUS et chercheuse au Centre de recherche clinique Étienne-Le Bel du CHUS.
Le surplus de poids, une influence directe
En ajoutant l'effet du surpoids dans le calcul statistique, l'équipe de chercheurs ont démontré ici que le surplus de poids influence l'association entre le risque génétique et le risque de développer le diabète. Dans une publication de mars 2011, Marie-France Hivert avait aussi démontré avec l'équipe du Diabetes Prevention Program que le changement d'habitude de vie réduit le risque de développer le diabète chez les personnes à risque, peu importe leur risque génétique de base.
« Le surpoids et le développement de l'obésité sont fortement liés à nos modes de vie, en particulier à nos choix alimentaires et à notre niveau d'activité physique. Le changement des habitudes de vie réduit le risque de développer le diabète, peu importe la prédisposition génétique, » indique Dre Hivert. « C'est une découverte importante qui vient changer la donne : nous ne sommes pas condamnés d'avance par notre risque génétique. » Ainsi, un individu prédisposé génétiquement à développer le diabète peut, en changeant ses habitudes de vie, réduire son risque de développer le diabète au même niveau qu'un individu qui n'a qu'une prédisposition génétique faible.
Comprendre les maladies complexes grâce au génome
Depuis le début des années 1990, des équipes de chercheurs de partout à travers la planète collaborent pour élucider l'ensemble des variations génétiques qui composent l'information contenue dans le code génétique humain. Publiés en 2003, les résultats du projet Génome humain ont permis de connaître la majorité des variations « communes » qu'on retrouve chez les êtres humains. Cette étude permet notamment aux chercheurs de se baser sur des données statistiques précises sur les séquences de code génétique de multiples populations à travers le monde.
L'explosion récente des connaissances en génétique et de la technologie permet maintenant de faire des analyses statistiques du génome pour mieux comprendre les maladies complexes qui reposent souvent sur une multitudes de gènes et leurs interactions avec l'environnement. Le diabète de type 2 est une de ces maladies complexes pour laquelle les études génétiques avaient été décevantes avant l'avenue de ces connaissances et les possibilités technologiques.
À propos de cette étude
Les auteurs de correspondance de cette étude sont le professeur James B. Meigs, professeur à la Harvard Medical School, et la professeure Claudia Langenberg de la University of Cambridge. L'article complet publié dans Nature Genetics se trouve à l'adresse suivante :
http://www.nature.com/ng/journal/vaop/ncurrent/full/ng.2274.html
Source :
Antoine Lescarbeau, agent de communications, FMSS
819 821-8000, poste 72581; [email protected]
Renseignements :
Marie-France Hivert M.D., professeure et endocrinologue
819 821-8000, poste 12579; [email protected]
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