Décrochage scolaire des filles - La FAE remet la première Bourse Jeune raccrocheuse
MONTRÉAL, le 16 oct. 2014 /CNW Telbec/ - La Fédération autonome de l'enseignement (FAE) a remis aujourd'hui sa première Bourse Jeune raccrocheuse à Mélanie Riel, une « raccrocheuse » de 31 ans au parcours aussi singulier qu'inspirant. Décernée la veille de la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté, cette bourse de 2 000 $ vise à lutter contre le décrochage des filles et aidera la lauréate à décrocher son diplôme d'études professionnelles comme préposée aux bénéficiaires en 2015.
« Une étude que nous avons publiée en 2012 démontre que le décrochage scolaire a des conséquences socioéconomiques plus lourdes pour les filles que pour les garçons. La Bourse Jeune raccrocheuse s'inscrit dans nos efforts contre le décrochage scolaire des filles. La Fédération autonome de l'enseignement est très heureuse de remettre cette bourse à Mélanie. Parmi la quarantaine de dossiers reçus, cette jeune femme s'est démarquée par sa détermination, son courage et sa persévérance à poursuivre son parcours scolaire, malgré les difficultés rencontrées. Nous sommes très fiers d'elle et nous lui souhaitons un franc succès! Comme première lauréate, Mélanie incarne particulièrement bien ces femmes qui retroussent leurs manches pour reprendre le pouvoir sur leur vie », a déclaré Joanne Bertrand, vice-présidente au secrétariat et à la trésorerie à la FAE et responsable du dossier de la condition des femmes.
Vingt ans plus tard
Mère monoparentale vivant de l'aide sociale, Mélanie n'avait qu'une sixième année de scolarité complétée lorsqu'elle est retournée sur les bancs d'école. Adolescente avec un trouble déficitaire de l'attention vivant une situation familiale difficile, Mélanie a rapidement quitté l'école pour occuper des emplois peu rémunérés. Barmaid à 18 ans, puis mère à 20 et à 24 ans, elle est devenue femme au foyer au côté de son conjoint militaire, privilégiant la famille.. Le divorce étant devenu inévitable après quelques années, Mélanie a décidé que c'était « maintenant ou jamais le temps de se reconstruire en entier » pour ses deux enfants et elle-même. Armée d'une volonté de fer, elle a repris là où elle avait laissé ses études : en première secondaire. Depuis, Mélanie a complété en neuf mois à temps plein tous les cours du secondaire nécessaires pour s'inscrire à un diplôme d'études professionnelles de préposée aux bénéficiaires, qu'elle obtiendra en mars 2015. Cette troisième tentative de retour aux études fut la bonne.
« Ma réussite scolaire m'a donné confiance en moi. Chaque jour me démontre qu'avec de la persévérance et une bonne attitude, tout est possible! Maintenant, j'ai un but et je sais que je suis sur la bonne voie quand je lis la fierté dans le regard de mes enfants », a-t-elle souligné.
Et c'est par un heureux hasard que donnera au suivant lors la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté qui a lieu le 17 octobre. Malgré une vie bien remplie, elle a trouvé le temps de ramasser des vêtements et des couvertures à remettre aux itinérants pour, en quelque sorte, aider indirectement son père qui vit dans la rue. « Mélanie est toujours prête à aider quiconque dans le besoin. Elle est une jeune femme d'exception. Un modèle et un exemple à suivre pour toute personne désirant faire un retour aux études », a ajouté Rita Walker, l'enseignante qui a soutenu la candidature de Mme Riel.
Le décrochage scolaire des filles
Pour la FAE, le parcours de vie de Mme Riel est la preuve vivante qu'à scolarité égale, le décrochage scolaire condamne plus durement les femmes que les hommes à la pauvreté, tel que l'a démontré une étude publiée par la FAE en 2012 (voir Guide de présentation : les conséquences du décrochage scolaire des filles). Parmi les autres constats qui ressortent de l'étude, l'on note que la principale motivation, mais aussi le principal obstacle à un retour aux études est la présence d'enfants. L'étude dévoile aussi que l'un des principaux facteurs de réussite chez les enfants est la scolarité de la mère.
« Alors quand Mélanie nous dit qu'elle fait des concours de meilleures notes avec son fils, ça nous donne beaucoup d'espoir pour ses enfants », a conclu Mme Bertrand.
La Bourse Jeune raccrocheuse
Dans le cadre de la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté, la Fédération autonome de l'enseignement remet pour la première fois en 2014 une bourse de 2 000 $ à une jeune raccrocheuse de moins de 35 ans ne possédant pas de diplôme d'études secondaires, mais désireuse de poursuivre ses études pour améliorer ses conditions de vie et, le cas échéant, celles de sa famille. Afin de démontrer son engagement, la candidate choisie doit avoir repris les études au cours de l'année et être inscrite, à temps plein ou à temps partiel, dans un établissement scolaire québécois, en vue d'obtenir un diplôme d'études secondaires (DES) ou un diplôme d'études professionnelles. Pour plus de renseignements sur le processus de mise en candidature, visitez le http://www.lafae.qc.ca/jeraccroche/
La FAE regroupe huit syndicats qui représentent quelque 32 000 enseignantes et enseignants (le tiers du personnel enseignant au Québec) du préscolaire, du primaire, du secondaire, du milieu carcéral, de la formation professionnelle et de l'éducation des adultes et le personnel scolaire des écoles Peter Hall et du Centre académique Fournier, ainsi que les membres de l'Association de personnes retraitées de la FAE (APRFAE).
SOURCE : Fédération autonome de l'enseignement (FAE)
Marie-Josée Nantel, conseillère aux relations médias, Bureau : 514 666-7763, poste 296, Cellulaire : 514 603-2290
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