Déficit de 1200 places au secondaire - Candiac propose une solution viable, mais reste ignorée par les autorités compétentes
CANDIAC, QC, le 16 oct. 2024 /CNW/ - Face aux récents retards annoncés par le ministre de l'Éducation dans la construction d'écoles, la situation à Candiac et dans les municipalités voisines est alarmante. En effet, plus de 1200 places manquent pour les élèves du secondaire. Pourtant, depuis deux ans, la Ville de Candiac, soutenue par la MRC de Roussillon, soumet sans succès aux autorités compétentes une solution viable et rapide : l'implantation d'une école secondaire sur une parcelle de terrain agricole rendue inexploitable à la suite de la construction de l'autoroute 30. Le choix de ce terrain pourrait éviter des dépenses de plusieurs millions de dollars, tant pour le ministère de l'Éducation que pour les citoyens.
Bien que cette parcelle soit en zone agricole, elle est irrécupérable pour des fins agricoles depuis la construction en 2009 de l'autoroute 30, notamment en raison de son enclavement qui la rend inaccessible et du mauvais drainage des sols causé par ladite construction. D'ailleurs, le rapport du BAPE (rapport 218) concernant le projet de parachèvement de l'autoroute 30 reconnait que la vocation agricole de cette parcelle devenue isolée n'est pas assurée à long terme, puisqu'il est difficile d'y garantir un usage agricole dans le futur. La parcelle se trouve maintenant dans un secteur résidentiel. Le boulevard Jean-Leman qui la longe fait office de séparation entre le périmètre urbain et le périmètre agricole. Il semble logique que l'autoroute découpe ces deux périmètres.
La Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) tiendra une audience le 5 novembre prochain. Si la demande d'exclusion de Candiac est refusée, la décision sera irrévocable et la construction d'une école deviendra impossible. Or, le Conseil des ministres a le pouvoir exécutif d'adopter un décret permettant la construction d'une école, et ce, malgré l'opposition d'organismes comme la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et la CPTAQ.
« Actuellement, nous payons cher pour une erreur du passé qui aurait dû être corrigée à l'époque. Les élèves sont pénalisés par un cas insolite et hors du commun qui peut facilement être résorbé. La CMM, la CPTAQ ainsi que le Conseil des ministres, par décret, peuvent rétablir la situation pour répondre aux besoins urgents en infrastructures scolaires », soutient le maire de la Ville de Candiac, Normand Dyotte.
Sur son site web, Candiac invite la population à se mobiliser en écrivant au ministre de l'Éducation. En seulement quelques jours, plus de 700 courriels ont été envoyés.
Une équation trop compliquée pour la Communauté métropolitaine de Montréal ?
Pour donner suite au mémoire étoffé, soumis par Candiac, la CMM a eu l'opportunité de corriger cette erreur. Avec la révision du Plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD) prévue en juin 2025, elle peut inclure cette parcelle à l'intérieur du périmètre urbain situé à quelques mètres. Cependant, malgré les ajustements proposés dans la nouvelle mouture du PMAD, la CMM refuse catégoriquement de le faire, perpétuant ainsi une situation inadaptée qui ne reflète plus la réalité du territoire. En outre, par sa décision, elle fait fi du rapport du BAPE et de la fracture créée par l'autoroute 30. Il est toutefois important de souligner qu'il n'est pas trop tard pour que la CMM inclue le terrain dans le périmètre urbain du PMAD.
La demande de la Ville déposée à la CMM comprend notamment un argumentaire expliquant que le terrain se trouve littéralement dans un Transit-oriented Development (TOD de la gare) de 4 000 unités de logement. Ce TOD constitue d'ailleurs l'un des quelques projets novateurs de démonstration retenus par la CMM pour mettre en application les principes de développement durable au cœur du PMAD. En outre, la parcelle est proche de grands axes routiers et des infrastructures de transport collectif, ce qui cadre avec les objectifs de densification et de mobilité du PMAD ainsi qu'avec les orientations gouvernementales en aménagement du territoire (OGAT).
Pourquoi ce site plutôt qu'un autre ?
Le Centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries (CSSDGS) a besoin d'un terrain d'au moins 36 500 m² pour construire une nouvelle école secondaire, idéalement 45 000 m² pour tenir compte de la forme et de l'accès au site. La superficie de la parcelle proposée par la Ville est de 50 000 m². Situé dans un TOD, à proximité des grands axes routiers et des infrastructures de transport collectif, ce terrain constitue un choix évident pour un projet scolaire nécessitant un accès facile. De plus, ce choix est recommandé et privilégié par le CSSDGS. Fait intéressant, ce terrain accueillait autrefois une ancienne école de rang appartenant à la Paroisse de Saint-Philippe. Ceci étant dit, le Centre de services scolaire est déjà propriétaire d'une partie du terrain visée par la demande de Candiac.
Alors que d'autres terrains identifiés par les autorités compétentes sont confrontés à plusieurs obstacles (isolement, absence d'infrastructures, moratoires en vigueur, frais de décontamination, présence de la rainette faux-grillon, dépenses significatives pour l'expropriation d'un terrain privé, etc.), le terrain visé par la demande d'exclusion permettrait la mise en chantier rapide d'une école secondaire puisqu'il est déjà desservi par des infrastructures (aqueduc, égout, routes).
De plus, d'après les informations recueillies par la Ville, le ministère de l'Éducation envisagerait la construction de deux écoles, faute de site disponible à court terme pour accueillir 1 200 élèves. La proposition de Candiac permettrait de réaliser des économies de plusieurs millions de dollars en favorisant la construction d'une seule grande école.
Rappelons qu'en vertu de la Loi sur l'instruction publique, les municipalités doivent céder gratuitement des terrains aux centres de services scolaires pour construire des écoles. Cela peut représenter un fardeau financier important pour les municipalités, notamment lorsqu'elles ne possèdent pas déjà les terrains. Dans le cas présent, comme le terrain est inexploitable, la Ville a déjà échangé avec le propriétaire et elle pourrait en faire l'acquisition à moindre coût, ce qui constitue une saine gestion des deniers publics.
SOURCE Ville de Candiac
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