Démission de Jacques Turgeon : Réaction de la FMSQ
MONTRÉAL, le 6 mars 2015 /CNW Telbec/ - La Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) tient à réagir à la suite de la démission du directeur général du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), M. Jacques Turgeon.
Lors de son passage devant la Commission de la santé et des services sociaux dans le cadre des consultations publiques et des auditions particulières portant sur le projet de loi no 10, la FMSQ avait nommément insisté sur le fait qu'il était dangereux de concentrer autant de pouvoirs entre les mains du ministre. La FMSQ écrivait d'ailleurs ceci dans son mémoire :
« Le projet de loi no 10 propose également l'ajout d'une panoplie de nouveaux pouvoirs qui bénéficieront tant au ministre qu'au gouvernement. Ceci renforce à nouveau la centralisation des pouvoirs entre les mains du ministre et affirme son intention d'exercer un contrôle excessif sur les établissements. Or, la réorganisation du réseau de la santé ne doit pas être l'occasion de le politiser davantage. La Fédération s'inquiète de l'octroi de ces nombreux pouvoirs supplémentaires au ministre, notamment dans la mesure où il lui est impossible de déterminer, à la lumière de ce que propose le projet de loi, l'ensemble des conséquences que ces nouveaux pouvoirs auront sur le système de santé ainsi que sur la pratique médicale.
« […] la Fédération est d'avis que l'ampleur des pouvoirs que le ministre souhaite s'allouer est exagérée. Nous croyons que l'approche préconisée par le projet de loi no 10 est contraire aux bonnes pratiques de gestion, lesquelles militent davantage vers une plus grande décentralisation des responsabilités vers les établissements qui sont le plus à proximité de la "réalité terrain" que vers une concentration entre les mains du ministre ».
« Ce qui se passe actuellement au CHUM, avec la démission de M. Jacques Turgeon, illustre parfaitement ce que nous craignions et dénoncions advenant l'adoption de loi no 10. Nous avons, devant nous, une démonstration parfaite d'ingérence, d'abus de pouvoir et de contrôle excessif d'un établissement par le ministre, un cas patent d'instrumentalisation des nominations à des fins personnelles ou purement politiques », a indiqué la présidente de la FMSQ, Dre Diane Francœur.
« La Fédération n'entend pas se prononcer sur la "guerre de clan" qui prévaut au CHUM, mais insiste toutefois sur le fait que, peu importe l'établissement concerné, les problématiques de gestion doivent se régler entre les acteurs impliqués à l'interne et non pas par une mainmise directe du ministre. Ce n'est pas à nous ni au ministre de faire de la micro-gestion. Nous avions prévenu les parlementaires et le gouvernement de ces risques d'abus et de dérive qui nous apparaissaient si évidents. La démission de Jacques Turgeon est une conséquence directe de cet abus de pouvoir. À la lumière de ce qu'ont rapporté les médias, le réseau doit craindre le pire pour la suite des choses. Le ministre pourra faire la pluie et le beau temps et, visiblement, personne ne pourra l'en empêcher », de conclure la présidente.
La Fédération des médecins spécialistes du Québec regroupe près de 10 000 médecins spécialistes détenant une certification dans l'une des 53 spécialités médicales reconnues.
SOURCE Fédération des médecins spécialistes du Québec
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