Dépôt d'une offre « globale » de la Commission de la construction du Québec - Une véritable provocation, selon le syndicat
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Syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureau (SEPB)05 avr, 2012, 06:00 ET
MONTRÉAL, le 5 avril 2012 /CNW Telbec/ - L'offre qualifiée de « globale » que la Commission de la construction du Québec (CCQ) a déposée en conciliation le 27 mars dernier contient pas moins de 189 demandes touchant 67 clauses de la convention collective, dont l'abolition de la sécurité d'emploi et des compressions de 15% dans la rémunération globale de ses employés. Une véritable provocation, estime Serge Cadieux, directeur exécutif du Syndicat des employés professionnels et de bureau (SEPB-Québec).
« Il est maintenant clair que le silence radio à la table de négociation depuis l'arrivée de la nouvelle présidente-directrice générale Diane Lemieux a permis à la CCQ de réécrire complètement la convention collective pour nous la faire passer au bulldozer », a déclaré M. Cadieux.
Pour le syndicat, plus de deux ans après l'échéance de la convention collective, l'offre à prendre ou à laisser de la CCQ fait table rase de l'ancien contrat de travail, alors qu'il y avait entente avec l'ancienne administration de la CCQ et que le régime de retraite était le seul point qui demeurait en litige.
La CCQ au bord de la faillite?
Le SEPB considère que Diane Lemieux se comporte comme si la Commission de la construction était au bord de la faillite alors que la CCQ vient de se payer un nouveau siège social à Montréal au coût de 90 millions de dollars acquis sans hypothèque. De plus, la CCQ n'a jamais été aussi riche avec des records d'heures travaillées dans l'industrie de la construction. Le syndicat rappelle que le financement de la Commission est assuré par les contributions des travailleurs et des employeurs en fonction du nombre d'heures travaillées.
L'offre globale prévoit l'abolition de la sécurité d'emploi qui permettrait à la CCQ de procéder à des licenciements comme bon lui semble, ce qui serait un précédent dans les secteurs public et parapublic. De plus, l'employeur vise une récupération d'environ 15% de la masse salariale de façon récurrente, une augmentation des primes d'assurances collectives et une diminution des bénéfices aux employés. « En trente ans de relations de travail, je n'ai jamais vu ça. Madame Lemieux voudrait provoquer un conflit et mettre la clé sous la porte de la CCQ qu'elle ne s'y prendrait pas autrement », ajoute M. Cadieux.
Régime de retraite
Actuellement, la CCQ et ses employés contribuent à part égale à hauteur de 9% de la masse salariale dans le régime de retraite. L'offre globale prévoit que la CCQ ne verserait plus que 7,5% tandis que les employés continueraient de contribuer 9%. En ce qui concerne un éventuel déficit du coût courant du régime de retraite, la CCQ veut que ce soient les employés seuls qui supportent ce déficit.
La proposition apporte également des changements majeurs à la gouvernance du régime de retraite. Actuellement, les deux parties sont copropriétaires du régime, qui fait partie intégrante de la convention collective et ont un nombre égal de représentants au Comité de retraite.
Mais la CCQ veut maintenant placer 5 représentants de l'employeur et un seul représentant des syndicats au sein du Comité. La présidente-directrice générale veut donc soustraire le régime de retraite à la convention collective, ce qui ferait en sorte que l'employeur pourrait le modifier à son gré dans l'avenir.
Mauvaise foi
« Je ne vois aucun signe, aucun message à décoder qui montrerait que madame Lemieux est en mode solution et souhaite en arriver à une entente négociée. Arriver après deux ans avec de telles demandes, alors que la CCQ est en bonne situation financière, est totalement inacceptable », conclut le directeur exécutif du SEPB-Québec.
Le syndicat s'attend à ce qu'à la prochaine rencontre de conciliation prévue le 7 mai, la CCQ retire ses nouvelles demandes et négocie de bonne foi le seul point qui demeurait en litige, soit le régime de retraite, à défaut de quoi le SEPB n'aura d'autre choix que de poursuivre la CCQ pour négociation de mauvaise foi.
Enfin, le syndicat tiendra une série d'assemblées générales afin de renouveler le mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève générale illimitée au moment jugé opportun.
Source : SEPB-Québec
Contact médias :
Marie-José Bégin
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