Dépression et maladies mentales: un des premiers facteurs de risque du
décrochage scolaire!
Être bien entouré pour réussir à l'école.
MONTRÉAL, le 4 mai /CNW Telbec/ - Dans le cadre de la Semaine nationale de la santé mentale, la Fondation des maladies mentales tient à souligner que la dépression et les maladies mentales sont une problématique d'actualité qui concerne également de près nos jeunes. Qu'il soit question de troubles dépressifs, d'anxiété, de dépendance aux drogues, de phobies sociales ou de trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité, l'abandon d'un projet scolaire en est souvent le résultat.
C'est avec l'intime conviction qu'il y a urgence d'agir que la Fondation des maladies mentales continue, chaque jour, son action pour favoriser la santé mentale et lever les préjugés. Mais force est de constater qu'il reste encore beaucoup à faire.
Pour le Dr Martin Tremblay, psychiatre, président du conseil d'administration et porte-parole scientifique de la Fondation des maladies mentales, une grande majorité de jeunes et de parents confondent dépression et déprime. De ce fait, ils ne savent pas intervenir à temps pour aider les jeunes qui ont besoin d'aide. "Une dépression non ou mal diagnostiquée peut avoir des conséquences graves sur la poursuite des études, la personnalité, le caractère et l'avenir même de ces jeunes individus", souligne Dr Tremblay. "En prévenant la dépression, nous travaillons en amont de plusieurs problématiques comme le suicide chez les jeunes et le décrochage scolaire." Par ailleurs, il est démontré qu'un pourcentage alarmant des jeunes suicidés souffraient d'une forme de maladie mentale, dont souvent la dépression.
Les études réalisées par l'équipe de recherche de la chercheure Diane Marcotte, professeure titulaire au Département de psychologie de l'Université du Québec à Montréal, ont permis de démonter que la dépression se situe au premier rang des facteurs de risque de décrochage scolaire au début du secondaire. "Toutefois, ces jeunes passent souvent inaperçus aux yeux des enseignants puisqu'ils ne présentent pas nécessairement de troubles de comportements extériorisés", a indiqué Mme Marcotte. "Pourtant ces jeunes vivent une grande souffrance." L'étude a également identifié que les jeunes dépressifs présentent un risque deux fois plus élevé de décrochage scolaire suite à la transition primaire-secondaire que leurs pairs non dépressifs. Les résultats suggèrent une relation de réciprocité entre une attitude négative envers l'école et les symptômes dépressifs chez les garçons.
Il n'est pas inutile de rappeler qu'un Québécois sur six souffre d'une forme ou d'une autre de maladie mentale. Le taux de suicide des jeunes Québécois demeure parmi les plus élevés au monde. Au travail, un employé sur 5 sera atteint de dépression au cours de sa carrière, une maladie qui touche également près de 16 % des aînés.
Pour le Dr. Stéphane Kunicki, chef des soins intensifs psychiatriques et psychiatre à l'unité d'intervention de crise de l'Hôpital Louis-H. Lafontaine et porte-parole scientifique de la Fondation des maladies mentales, il faut rappeler la probabilité du risque de décrochage d'un élève dépressif est près de 2 fois plus élevée que celle d'un étudiant qui n'est pas dépressif. " Plus le sentiment dépressif est marqué, plus le facteur de risque de décrochage est grand : la probabilité de décrochage est de 33 % chez les garçons très dépressifs, mais seulement de 3 % chez les garçons où le sentiment dépressif est faible ", a-t-il indiqué. " Il est à noter également que 5 à 10 % des adolescents souffriront de dépression majeure et que 70 % d'entre eux ne seront pas diagnostiqués et ne recevront pas de traitement ", a ajouté Dr. Kunicki.
Selon diverse études, le trouble dépressif atteint 5 à 10 % de la population adolescente, mais c'est, dans les faits, environ 15 à 20 % des adolescents qui seront aux prises avec des symptômes dépressifs d'une ampleur assez importante pour qu'il soit justifié d'intervenir. C'est ce que l'on nomme le syndrome dépressif.
La faible scolarisation se traduit par des salaires moins élevés, moins d'impôts payés, une moins bonne santé, une espérance de vie moindre, davantage de périodes de chômage, des risques de dépression plus élevés et une plus faible participation civique.
Face à cette réalité, il faut agir rapidement pour permettre le dépistage précoce des maladies mentales, informer et sensibiliser le public, principalement les jeunes, diminuer la souffrance ainsi que les coûts sociaux et économiques liés aux maladies mentales.
À l'occasion de la Semaine nationale de la santé mentale, Dr Tremblay tient à rappeler l'importance de développer un réseau positif - comme outil de prévention - qui entoure les jeunes, mais également leurs parents et les intervenants marquants dans leur vie.
De plus, afin d'intervenir auprès des jeunes à risque de décrochage que sont les jeunes dépressifs, Mme Marcotte a élaboré un programme de prévention de la dépression pour les jeunes de 14 à 17 ans. Le programme Pare-Chocs (chez Septembre éditeur), qui sera également présenté lors du congrès de l'ACFAS la semaine prochaine, vise à enseigner des habiletés de protection contre la dépression telles que les habiletés sociales, de communication et de résolution de problèmes, tout en développant les connaissances des participants et de leurs parents sur la dépression. Le programme fait présentement l'objet d'une vaste étude évaluative.
"Comme tout individu, mais plus particulièrement à cette étape de leur développement, les jeunes doivent sentir qu'ils font partie d'un groupe, qu'ils sont entourés et que si besoin est, ils peuvent s'exprimer sans crainte d'être jugés", a affirmé Dr. Tremblay. "Plus d'un million de jeunes Canadiens souffriront de maladies mentales durant leur adolescence et ce sont les jeunes de 20 ans et moins qui présentent un taux d'incidence de la dépression le plus élevé. Les programmes de prévention de la dépression et des maladies mentales sont donc essentiels afin d'éduquer les jeunes et leur entourage et tenter de prévenir ces situations extrêmement difficiles pour nos jeunes", a conclu le porte-parole de la Fondation des maladies mentales.
À propos de la Fondation des maladies mentales
Fondée en 1980 par le Dr Yves Lamontagne, la Fondation des maladies mentales a pour mission la prévention des maladies mentales dans le but de réduire la souffrance des personnes atteintes et celle de leurs proches, en mobilisant les individus et la société. Pour plus de renseignements sur la Fondation, les maladies mentales et les ressources disponibles, veuillez visiter le site de la Fondation à l'adresse suivante : http://www.fondationdesmaladiesmentales.org/.
Les porte-paroles scientifiques de la Fondation des maladies mentales sont disponibles pour entrevue jusqu'au vendredi 9 mai 2010.
Renseignements: ou pour coordonner une entrevue avec un des porte-paroles de la Fondation des maladies mentales ou avec madame Diane Marcotte: Caroline Martel, Directrice, Communications et marketing, Fondation des maladies mentales, (514) 529-5354, poste 233, Cell.: (514) 839-0321, [email protected]
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