Des arrêts moteur à chaud ont entraîné une panne de rotor de turbine au cours des essais de précertification d'un aéronef Bombardier à l'aéroport international de Montréal - Mirabel (Québec) en mai 2014 English
DORVAL, QC, le 5 juillet 2016 /CNW Telbec/ - Dans son rapport d'enquête (A14Q0068) publié aujourd'hui, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a découvert que la défaillance d'un joint du tube de lubrification du moteur a provoqué la panne de rotor de turbine et, subséquemment, un incendie, au cours d'essais au sol des moteurs par Bombardier à l'aéroport international de Montréal - Mirabel (Québec).
Le 29 mai 2014, deux pilotes et quatre ingénieurs d'essais à bord d'un Bombardier CS100 effectuaient des essais au sol des moteurs à l'aéroport de Mirabel dans le cadre des processus d'essai précédant la certification de l'aéronef par Transports Canada. Au cours des essais, le moteur gauche, fabriqué par Pratt & Whitney Canada, a subi une panne de rotor de turbine non confinée et une soudaine perte de puissance. L'équipage a immédiatement arrêté le moteur et déclaré une situation d'urgence après avoir été informé de la présence de fumée et de flammes provenant du moteur. Tout le personnel à bord a évacué l'aéronef en toute sécurité, mais le moteur et l'aéronef ont été lourdement endommagés.
L'enquête a révélé que des « retours de chaleur » résultant d'un refroidissement insuffisant avaient provoqué la défaillance du joint d'un tube de lubrification de palier. On a déterminé que le moteur avait été arrêté après un fonctionnement à régime élevé, sans que ses températures internes aient eu suffisamment le temps de baisser à régime moins élevé. Résultat : la défaillance du joint a permis à l'huile moteur de se mélanger au flux d'air de refroidissement du rotor de turbine. Le mélange air/huile qui s'est ainsi formé s'est enflammé sous l'effet des températures ambiantes élevées, et la combustion qui s'en est suivie a causé la défaillance de la totalité de l'étage du rotor de turbine. Il en est résulté des dommages importants au moteur, à la nacelle et à l'aile.
L'enquête a confirmé que Pratt & Whitney avait émis une restriction ou une instruction spéciale (RSI) décrivant les procédures à suivre pour le refroidissement de ses moteurs avant leur arrêt, avec des solutions de rechange pour les arrêts à chaud. Bombardier a interprété les solutions de rechange indiquées dans les RSI comme étant égales aux autres options d'arrêt décrites dans le même document. Ainsi, le moteur a été exposé à un ou à plusieurs arrêts à chaud, situation qui a mené à des retours de chaleur dépassant les critères de conception du joint du tube de lubrification d'un palier.
L'enquête a aussi permis de découvrir que, même si le personnel au sol de Bombardier avait réussi à éteindre le feu, le système d'extinction du moteur n'avait pas été actionné. Il y a un risque accru de propagation du feu si les bouteilles extincteurs de la nacelle ne sont pas activées en cas d'incendie ou si les extincteurs au sol ne sont pas placés à un endroit permettant un accès rapide.
À la suite de l'événement, Bombardier a cloué au sol la flotte d'aéronefs d'essais de la C Series jusqu'à ce que la cause de cet événement soit dûment établie. Pour sa part, Pratt & Whitney a proposé un plan de reprise des vols comportant un joint amélioré, une procédure de refroidissement révisée et d'autres mesures pour surveiller les températures des moteurs et empêcher les arrêts à chaud. En outre, les moteurs de production se distingueront par un tube de lubrification amélioré et une configuration de la circulation d'air de refroidissement qui permettra d'établir une séparation physique entre le flux d'air du rotor de turbine et le compartiment des paliers afin de supprimer toute possibilité de récurrence.
Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements maritimes, de pipeline, ferroviaires et aéronautiques. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.
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SOURCE Bureau de la sécurité des transports du Canada
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