Des compressions de 400 millions en éducation encore sur le dos des professionnels ?
MONTRÉAL, le 5 sept. 2014 /CNW Telbec/ - « Nous sommes sans plan d'action en santé mentale et devant des compressions de 400 millions en éducation dont 150 millions dans l'enveloppe destinée à l'appui aux élèves des écoles primaires et secondaires. On s'inquièterait pour moins que ça.» C'est avec ces mots que le président de l'Association des psychologues du Québec s'est fait le porte-parole des psychologues du réseau de l'éducation.
L'inquiétude n'est pas seulement basée sur ce qui se présente à l'horizon, mais aussi sur ce qui s'est déjà passé au ministère de l'éducation dans le cadre des premières vagues de compressions budgétaires. En effet, simplement à regarder l'historique des coupes effectuées par le passé, nous réalisons que ce sont les professionnels du réseau de l'éducation comme les psychologues qui ont encaissé le plus durement les compressions. À l'époque, ce sont des milliers de postes de professionnels qui ont été abolis partout au Québec avec tous les effets négatifs prévisibles sur le décrochage scolaire, les ITS et même le suicide chez nos jeunes.
Sans oublier les compressions insidieuses en santé.
En plus des compressions en éducations, il faut ajouter les 600 millions de compression en santé. Depuis quelques années, des pressions soutenues forcent les psychologues à augmenter le nombre de patients rencontrés annuellement : ce qui entraîne obligatoirement la diminution du nombre maximum de visites qui peuvent être offertes à une personne, peu importe le degré de sévérité. En fonctionnant de la sorte, les directions d'agence et le ministère pourront bien paraître et se vanter que le nombre de personnes rencontrées en santé mentale a augmenté. Cependant, derrière cet écran de fumée la réalité sera bien plus noire et la qualité des services offerts aux citoyens directement affectée.
« Imaginez que le nombre de prescription d'un médicament demeure le même, mais que pour bien paraître et économiser en même temps, on demande aux médecins de ne donner que la moitié de la dose. Tout ceci serait rapidement décrié. C'est pourtant ce qui est demandé aux psychologues. » C'est en faisant cette comparaison, que le président de l'Association des psychologues du Québec (APQ), M. Charles Roy a dénoncé les compressions insidieuses imposées aux psychologues et aux services offerts en santé mentale.
Les compressions affectent les services à la population
À l'instar du Protecteur du citoyen qui disait à juste titre dans son rapport de 2013 que la formule consacrée à l'effet que « les services directs à la population ne seront pas touchés » n'était plus vraie, le président de l'Association des psychologues conclut en disant : « Qu'on cesse de nous dire que les compressions de un milliard en éducation et en santé se feront dans les unités administratives, car nous voyons déjà très bien que c'est la qualité des services offerts par les professionnels comme les psychologues qui sont les premiers à souffrir des compressions budgétaires imposées par les ministres Bolduc et Barrette ».
À propos de l'APQ
L'APQ est le plus grand regroupement de psychologues à adhésion volontaire. Elle regroupe 1500 psychologues de tous les secteurs d'activité (santé, éducation, privé…) et de toutes les régions du Québec. Elle a comme mission de défendre les droits et promouvoir les intérêts de ses membres sur les plans professionnel, économique, social, culturel et scientifique; De favoriser l'excellence, le développement et l'intégrité des services psychologiques et représenter les intérêts de la profession; De veiller à l'avancement de la psychologie en tant que profession, art et science, ainsi que comme moyen de promouvoir le bien-être humain.
SOURCE : Association des psychologues du Québec
Charles Roy à [email protected], (514) 273-5600 # 4610
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