Des connaissances au service des adoptions
MONTRÉAL, le 13 juill. 2018 /CNW Telbec/ - La 6e conférence internationale sur la recherche en adoption ICAR (International Conference on Adoption Research) se termine tout juste à Montréal et nous nous retrouvons devant l'obligation d'interpeller directement Mme Lucie Charlebois, ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux saines habitudes de vie. De par la qualité des chercheurs qui étaient réunis et la chance qu'un tel évènement ait lieu au Québec, nous avons pu y croiser l'ensemble des intervenants qui ont en commun un intérêt pour l'adoption ici, chez nous. Ce fut pour tous ceux qui s'intéressent aux questions liées à l'adoption un moment fort afin de prendre connaissance des dernières recherches et, pour les organismes communautaires présents, une occasion de tisser ou de renforcer les liens existants.
Depuis le 16 juin 2018, pour ceux qui s'intéressent à l'adoption, le Québec navigue sur cette question sous une nouvelle loi, la loi 113. Cette nouvelle politique attendue depuis au moins 11 ans apporte certainement de belles nouveautés et de grands changements souhaités, mais elle laisse aussi plusieurs questions pour lesquelles même les chercheurs rencontrés à ICAR6 n'ont pas de réponse.
En novembre 2016, lors des audiences publiques en commission parlementaire, nous avons demandé à la ministre Vallée d'inscrire un processus formel d'évaluation de la politique à l'intérieur du projet de loi. En juin 2017, nous faisions pression pour que l'Assemblée nationale procède avec le projet de loi 113, et nous demandions toujours de prévoir que les éléments nouveaux apportés par la loi dans le parcours et le cheminement des enfants soient évalués convenablement. Nous avons plus d'une fois rappelé qu'il n'y a pas que le volet d'accès à l'information des adopté·e·s qui soulève l'inquiétude, mais aussi toute la nouveauté en matière d'adoption coutumière ou l'avènement de la médiation dans les ententes de communication après l'adoption avec tout ce que cela signifie dans la réalité des enfants et des familles.
Malheureusement, la ministre Vallée n'a pas donné suite à notre suggestion qui fait pourtant largement consensus quand on questionne les représentants des services d'adoption et les chercheurs. Nous avons donc amorcé des démarches auprès de votre ministère, de celui de la Justice et de celui de la Famille pour que votre gouvernement mette en place la création d'un fonds de recherche dédié à l'évaluation des changements qui attendent les adopté·e·s et leurs familles avec la loi, dans une optique d'amélioration de leur bien-être.
Vu l'importance de ces modifications et leur impact tant sur les personnes impliquées dans les processus d'adoption, de tutelle ou de retrouvailles ainsi que sur les services dispensés par les établissements gouvernementaux et les organismes communautaires, nous pensons qu'il est essentiel qu'un processus d'évaluation soit mis sur pied pour suivre l'évolution de ces changements. Une étude évaluative périodique menée de façon rigoureuse permettrait, d'une part, de se pencher sur les enjeux que rencontrent les acteurs concernés par la mise en application de ces nouvelles dispositions et, d'autre part, de bien cerner les impacts des changements apportés.
Madame la Ministre, nous vous demandons de piloter le projet interministériel pour doter un fond pour qu'une action concertée soit mise en place. Nous invitons donc la ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux saines habitudes de vie, Madame Lucie Charlebois de dégager les sommes d'argent qui seront dédiées à la recherche et l'évaluation de la nouvelle réalité de l'adoption en collaboration avec ses collègues de la Santé et de la Famille qui sont aussi concernés par ces questions.
Entre la rationalité des spécialistes des lois en matière d'adoption, l'expérience des intervenants des services d'adoption du Québec attachés au SAI ou aux CJ et l'inquiétude des associations de parents adoptants, Madame la Ministre, vous avez un rôle fondamental soit celui de reconnaitre que la nouvelle loi 113 implique un changement de culture dans le monde de l'adoption au Québec et qu'en cela un principe de sage précaution a tout à fait sa place.
Partenaires
Mme Catherine Desrosiers
Directrice générale Association Emmanuel
Madame Caroline Fortin
Présidente et coordonnatrice provinciale du Mouvement Retrouvailles - adopté(e)s - non adopté(e)s - parents
Mme Danielle Marchand
Directrice de PETALES Québec
Mme Anne-Marie Morel
Présidente de La Fédération des Parents Adoptants du Québec - FPAQ
Mme Kathleen Neault
Directrice générale de l'Association de parents pour l'adoption québécoise - APAQ
SOURCE Confédération des organismes familiaux du Québec
Marie Simard, directrice générale, Confédération des organismes familiaux du Québec - COFAQ, Téléphone : 514.521.4777
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