Des directives de santé publique pour diminuer les risques pour la santé liés à l'usage de cannabis
Les recommandations sont fondées sur des données probantes et ont été approuvées par plusieurs organismes nationaux
OTTAWA, le 23 juin 2017 /CNW/ - Les directives canadiennes d'usage de cannabis à faible risque, publiées aujourd'hui avec l'approbation des principaux établissements médicaux et organismes de santé publique, contiennent 10 recommandations fondées sur des données scientifiques, qui permettent aux usagers de cannabis de réduire les risques pour leur santé. Ces directives, qui s'appuient sur un examen scientifique mené par une équipe de spécialistes internationale, sont publiées dans le numéro de juin 2017 de la revue American Journal of Public Health.
Les nouvelles directives s'attaquent au fait que le taux d'usage de cannabis au Canada demeure parmi les plus élevés de la planète, en dépit des risques que le cannabis présente pour la santé. Plus de 10 p. 100 des adultes et 25 p. 100 des adolescents disent avoir pris du cannabis au cours de l'année écoulée. Les risques pour la santé sont divers, entre autres : problèmes de mémoire et de coordination physique, accidents automobiles et problèmes de santé mentale ou de dépendance au cannabis.
Au moment où le gouvernement du Canada envisage de légaliser le cannabis avec son projet de loi fédérale sur le cannabis, l'occasion se présente non seulement de réglementer l'usage de cannabis et son approvisionnement, mais aussi de sensibiliser et de renseigner les usagers de cannabis en vue de prévenir ou de réduire les problèmes de santé liés au cannabis.
« Des renseignements factuels et fondés sur la science peuvent aider les usagers de cannabis à prendre des décisions éclairées en vue de réduire les risques pour leur santé, aussi bien immédiats qu'à long terme, » de dire Dr Benedikt Fischer, scientifique principal du Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH), qui a dirigé l'élaboration des directives. Il s'agit d'un projet du centre ontarien de l'Initiative canadienne de recherche en abus de substance (ICRAS), initiative nationale financée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).
« L'usage de cannabis comporte des risques réels pour la santé. Notre priorité doit être d'atténuer ces risques pour tous les Canadiens, en particulier les jeunes, » fait remarquer Dr Laurent Marcoux, président élu de l'Association médicale canadienne (AMC). « L'AMC continue à recommander une approche globale de la politique en matière de santé publique. Il s'agit d'une approche axée sur la prévention de l'usage problématique de drogues, la mise en place de services d'évaluation et de traitement pour les personnes qui veulent abandonner la drogue, et la réduction des méfaits pour améliorer la sécurité des usagers. »
La première recommandation est de s'abstenir de prendre du cannabis afin d'éviter entièrement les risques qui y sont liés. Les autres recommandations abordent le potentiel élevé de risques liés aux facteurs suivants : premier usage de cannabis à un jeune âge ; usage de cannabis à puissance élevée ; diverses façons de prendre du cannabis ; conduite automobile après une forte consommation de cannabis ; sensibilisation des personnes davantage vulnérables aux problèmes liés au cannabis. Dans chaque cas, des recommandations concrètes sont formulées afin de diminuer les risques encourus.
« Ces directives jouent rôle important lorsqu'il s'agit d'appuyer une approche de l'usage de cannabis axée sur la santé publique, » précise Ian Culbert, directeur général de l'Association canadienne de santé publique (ACSP). « Les usagers de cannabis et de produits dérivés du cannabis, les praticiens de première ligne et les professionnels de la santé publique bénéficieront tous de ces directives fondées sur des données probantes, car elles les aideront à réduire les risques d'effets néfastes pour la santé liés à l'usage de cannabis. Grâce à l'adoption généralisée de ces directives, les usagers de cannabis disposeront des renseignements dont ils ont besoin pour pouvoir gérer leur usage de cannabis, protéger leur santé et accroître leur bien‑être. »
Les autres organismes qui ont approuvé les nouvelles directives sont la Société médicale canadienne sur l'addiction, le Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substances, et CAMH.
« Vu le grand nombre de Canadiens, en particulier les jeunes, qui prennent du cannabis et s'exposent à ses méfaits, nous sommes très contents de pouvoir leur offrons ces directives, axées sur la réduction des méfaits et fondées sur des données probantes, » déclare Dr David Allison, médecin hygiéniste en chef de Terre-Neuve-et-Labrador, qui parle au nom du Conseil des médecins hygiénistes en chef. « Ce document est un ajout précieux à notre trousse d'outils de protection et de promotion de la santé des Canadiens. »
L'analyse des données scientifiques pour élaborer des directives publiques est une approche comparable aux initiatives de santé publique en place qui visent la consommation d'alcool à faible risque, ou les pratiques sexuelles sécuritaires permettant d'éviter les infections et les grossesses non désirées.
Les directives sont présentées en trois versions : un document scientifique, un dépliant destiné aux usagers de cannabis et un sommaire des données probantes à l'intention des professionnels de la santé.
À propos du Centre de toxicomanie et de santé mentale
Le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) est l'hôpital d'enseignement en soins de santé mentale et en traitement de la toxicomanie le plus important au Canada et un centre de recherche de premier plan au monde dans ces domaines. CAMH intègre les soins cliniques, la recherche, l'éducation, l'élaboration de politiques ainsi que la promotion de la santé pour aider à transformer la vie des personnes touchées par la maladie mentale et la toxicomanie. Affilié à part entière à l'Université de Toronto, CAMH est un Centre de collaboration de l'Organisation panaméricaine de la Santé et l'Organisation mondiale de la Santé. Pour en savoir plus, visitez camh.ca/fr ou suivez @CAMHnews sur Twitter.
SOURCE Centre de toxicomanie et de santé mentale
Sean O'Malley, Relations avec les medias, CAMH, 416 595-6015, [email protected] ; Relations avec les medias, Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), [email protected]
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