Trois nouvelles expositions spectaculaires pour célébrer l'événement
QUÉBEC, le 14 nov. 2018 /CNW Telbec/ - Les célébrations du 85e anniversaire du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) se terminent en apothéose avec la réouverture du pavillon Gérard-Morisset! Plus beau et plus lumineux que jamais, après une cure de jouvence des plus réussies, le bâtiment de 1933 rouvre ses portes au public, le 15 novembre 2018, pour présenter trois nouvelles expositions : 350 ans de pratiques artistiques au Québec, Mirage blanc et D'où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous? Déployées dans les sept salles du pavillon originel, qui s'harmonise désormais avec l'ensemble du complexe muséal du MNBAQ, ces expositions s'inscrivent dans le grand redéploiement des collections d'art ancien et moderne ainsi que des acquisitions récentes du Musée.
De gauche à droite : Zacharie Vincent, Zacharie Vincent et son fils Cyprien, 1852-1853. Huile sur toile, 48,5 x 41,2 cm. Collection du Musée national des beaux-arts du Québec. Achat (1947.156) Photo : MNBAQ, Patrick Altman //
Marie-Claire Blais, Brûler les yeux fermés, s_11, 2012. Peinture acrylique en aérosol sur toile, 152 x 114,5 cm. Collection du Musée national des beaux-arts du Québec, achat pour la collection Prêt d'oeuvres d'art du Musée national des beaux-arts du Québec (CP.2013.67) © Marie-Claire Blais Crédit photo : MNBAQ, Denis Legendre //
Charles Alexander, L'Assemblée des six comtés à Saint-Charles-sur-Richelieu, en 1837. Huile sur toile, 300,8 x 691,3 cm. Acquisition vers 1930 et transfert de l'hôtel du Parlement en 1937. Restauration effectuée par le Centre de conservation du Quebec grâce à une contribution des Amis du Musée national des beaux-arts du Quebec (1937.54) Photo : MNBAQ, Jean-Guy Kérouac //
Lacasse, François, Grandes Pulsions VII, 2008. Acrylique et encre sur toile, 190,5 x 152,7 cm. Collection du Musée national des beaux-arts du Québec, don de l'artiste (2017.279) © François Lacasse Crédit photo : MNBAQ, Idra Labrie //
Ludger Larose, La Serre, 1910. Huile sur toile, 125 x 87 cm. Collection du Musée national des beaux-arts du Québec. Don de Marcel Larose. Restauration effectuée par le Centre de conservation du Québec (1963.78). Photo : MNBAQ, Idra Labrie
À pied d'œuvre depuis des mois, les équipes du MNBAQ révèlent un panorama artistique du 17e siècle à aujourd'hui, à travers près de 700 œuvres (peintures, sculptures, pièces d'orfèvrerie et de mobilier, arts graphiques et photographiques) - dont plus de 400 n'ont jamais été dévoilées -, célébrant ainsi plus de 250 artistes d'ici. L'art du Québec… comme vous ne l'avez jamais vu!
350 ans de pratiques artistiques au Québec
Ou l'art de revisiter les collections d'art ancien et moderne
Orchestrée à partir d'une profonde réflexion sur la collection nationale, l'exposition 350 ans de pratiques artistiques au Québec a été conçue en phase avec l'évolution de la muséologie et le regard de la société actuelle sur son patrimoine. Elle offre un panorama audacieux de l'histoire de la culture visuelle, de l'époque de la Nouvelle-France jusqu'à la contre-culture des années 1960, à travers cinq thèmes phares : Croire, Devenir, Imaginer, Ressentir et Revendiquer.
Déployée dans cinq des sept salles du Gérard-Morisset, l'exposition met en valeur les personnes qui ont façonné l'histoire de l'art du Québec, les parcours des femmes et des hommes qui ont modelé le Québec d'aujourd'hui, et ce, depuis les copistes jusqu'aux automatistes, des balbutiements du marché au foisonnement des courants artistiques. Ce grand renouvellement propose une perspective nouvelle sur plusieurs œuvres distinctives et parfois méconnues des collections du MNBAQ.
Une mise en espace renouvelée de même qu'une utilisation créative et diversifiée de la médiation complètent l'expérience multidimensionnelle de ce parcours exceptionnel de notre histoire de l'art, où l'émotion occupera une place privilégiée.
Une mise en espace spectaculaire
L'équipe du design du MNBAQ a relevé avec brio un défi colossal, soit celui d'organiser l'espace des cinq salles de l'exposition 350 ans de pratiques artistiques au Québec. En souhaitant s'inscrire dans la continuité du design des salles de la collection du pavillon Pierre Lassonde, ils ont opté pour un style épuré, aérien, en privilégiant le blanc, le bois blond, les éléments de métal et le verre. Dans la salle Croire, l'idée d'anamorphose, de l'église éclatée, pourrait en étonner plusieurs avec l'impressionnante suspension des sculptures, qui rendent plus visibles que jamais des éléments normalement soustraits au regard, soit le dessous des œuvres, les bris, les transformations et les restaurations.
Dans la salle Devenir, les systèmes d'accrochage sophistiqués, sur des panneaux de verre, ont permis de placer des tableaux à la hauteur des yeux. Ainsi, les visiteurs auront l'impression de déambuler parmi les habitants de différentes époques et origines. Impossible de ne pas recevoir le gigantisme des tableaux de la salle Imaginer en plein plexus! L'utilisation judicieuse des tapis et la mise en valeur des éléments de mobilier dans cette salle contribuent également au plaisir de la découverte des différentes zones. Dans la salle Ressentir, c'est l'expérience du paysage qui s'exprime au gré des saisons, à travers un parcours révélant tour à tour les lumières, couleurs et touches picturales des chefs-d'œuvre de la collection. Dans la salle Revendiquer, les nombreuses parois vitrées offrent au visiteur des percées visuelles sur l'ensemble des zones, à l'instar des deux fenêtres nouvellement ouvertes dans la salle, qui dévoilent un paysage urbain et une vue imprenable sur le fleuve. Dans toutes les salles, des vitrines mettent en valeur les œuvres sur papier qui s'éclairent au passage des visiteurs. Les nombreux dessins, estampes et photographies feront l'objet de rotations régulières, permettant ainsi le renouvellement continu de la collection nationale.
Mirage blanc
« Mon pays, ce n'est pas un pays, c'est l'hiver! », chantait le poète Gilles Vigneault avec conviction. Qu'elle soit aimée, détestée ou fantasmée, la saison au cœur de l'identité québécoise n'inspire pas que les écrivains, en effet, elle fait l'objet d'une nouvelle exposition présentée au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), à l'occasion de la réouverture du pavillon Gérard‑Morisset. Dès le 15 novembre 2018 jusqu'au 12 mai 2019, Mirage blanc, qui s'inscrit dans le grand redéploiement des collections d'art ancien et moderne ainsi que des acquisitions récentes du Musée - présentées dans les salles du rez-de-chaussée -, réunit plus de 70 œuvres de la collection nationale réalisées par plus de 40 artistes. Issues de différentes époques et proposant une multitude de médiums - la peinture, le dessin, l'estampe, la photographie, la sculpture, la céramique, le verre - les œuvres rassemblées représentent la nordicité, ou encore séduisent par leur puissance évocatrice.
Le Mirage blanc de Micheline Beauchemin
C'est sur une création textile d'une grande beauté que s'ouvre l'exposition. Mirage blanc est le titre empreint de lyrisme d'une œuvre de Micheline Beauchemin, une tapisserie réalisée par l'artiste à la suite d'un long séjour sur l'île de Baffin, au Nunavut. Le camaïeu de blanc et les fils nacrés utilisés pour le tissage rappellent les miroitements de la lumière sur les étendues gelées du Grand Nord.
Parmi les incontournables
Qu'elles soient poétiques, à saveur historique ou encore des clins d'œil humoristiques, toutes les œuvres de Mirage blanc dansent avec l'hiver. Impossible de ne pas tomber sous le charme des photographies de Montminy & Cie, dont Le Raquetteur (1894), de ne pas apprécier la beauté de la peinture d'Edmund Willoughby, Iceberg dans le détroit de Belle Isle (1875), ou encore la force émanant de Sedna, déesse de la mer (2000) de l'artiste Manasie Akpaliapik. L'œuvre fascinante de François Lacasse, Grandes pulsions I (2007), B.r.e.e.z.e., l'incroyable sculpture de Susan Edgerly, installée au mur, composée de disques de verre et de papier, évoquant le givre et la glace, ainsi que l'installation spectaculaire de Pascal Grandmaison, Desperate Island (2010), font partie des incontournables de l'exposition.
Un espace pour s'exprimer sur l'hiver
En parcourant l'exposition, les visiteurs pourront apprécier un vox pop regroupant des témoignages recueillis auprès de citoyens de tous âges et de tous horizons interrogés sur leur rapport à la saison froide. Les participants ont partagé des souvenirs, des impressions sur notre hiver, celui qui habite nos paysages, qui définit nos modes de vie et qui anime notre imaginaire. Que nous en ayons vécu plusieurs ou que ce soit notre tout premier, il peut être synonyme de plaisir, d'adversité ou de découverte.
Un espace enveloppant a été aménagé pour celles et ceux qui désirent s'exprimer, mettre des mots sur leur expérience personnelle de l'hiver. Des cartes sont mises à leur disposition pour recueillir leurs histoires et leurs impressions. Déposées dans une boîte, ces cartes seront récupérées par l'équipe du Musée et, au fil du temps, ces impressions, ces histoires, ces mots des participants viendront habiter les murs de l'exposition. Elles viendront créer une grande mosaïque de chuchotements, illustrant notre imaginaire collectif.
D'où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous?
Dans la foulée des célébrations entourant la réouverture du pavillon Gérard-Morisset, à l'occasion du redéploiement des collections d'art ancien et moderne ainsi que de ses nouvelles acquisitions, le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) est fier de présenter l'exposition D'où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous?, qui porte le titre d'une œuvre puissante de Jean McEwen, exprimant un questionnement intemporel sur l'identité. Du 15 novembre 2018 au 12 novembre 2019, les visiteurs pourront découvrir plus de 40 œuvres - toutes des acquisitions récentes du Musée - réalisées par près de 30 artistes et provenant de différents horizons, qui viennent exprimer cette identité stratifiée qui est la nôtre et pour laquelle persiste le questionnement initial… D'où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous?
Quand une œuvre de McEwen donne son titre à l'exposition
Souffle puissant et questionnement universel sur l'identité, l'œuvre D'où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous? dont la présente exposition adopte le titre - citation d'un célèbre tableau de Paul Gauguin (1848-1903) - est une pièce majeure de l'artiste Jean McEwen. Son interrogation, livrée au nous, invite à revisiter nos origines et nos histoires collectives. Il est important que l'histoire, autrefois rédigée par une main dominante, entende, reconnaisse et inscrive, en nos temps de réflexion postcoloniale, la mémoire de ceux qui ont subi cette emprise.
L'art, témoin essentiel de son époque
Réalisée à partir des acquisitions récentes du Musée, D'où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous? s'offre comme un soulèvement. Par leur puissance évocatrice, les œuvres transportent, bousculent ou enflamment. Ici réunies, elles secondent les discours revendicateurs actuels. L'exposition propose de revenir sur certains pans de notre histoire, ses meurtrissures et ses zones d'ombre liées au passé et aux jours présents. Ces réflexions sont essentielles pour se redéfinir, se rassembler et s'unir, afin que ce nous dont il est question devienne riche de diversité et corresponde ainsi à un projet de société ouverte, bâtie sur un désir d'évolution.
Le redéploiement des collections d'art ancien et d'art moderne du MNBAQ a permis un constat : les collections se sont développées en symbiose avec l'histoire traditionnelle du Québec, laissant peu de place aux œuvres réalisées par les femmes, les autochtones et les artistes de la diversité culturelle. Le Musée joue un rôle clé dans l'enregistrement de la mémoire visuelle du Québec. Il doit continuellement interroger sa relation avec l'histoire, revisiter cette histoire et en fouiller les marges pour mettre en lumière ce qui a pu, depuis sa fondation, lui échapper ou être écarté en raison d'un biais. Avec cette exposition et les acquisitions à venir, le Musée s'engage vers l'ouverture et l'inclusion.
Trois thèmes porteurs et leurs œuvres phares
C'est autour de trois thèmes puissants que s'articule l'exposition. Parmi les œuvres phares qui illustrent avec brio le premier thème, Rompre avec l'histoire coloniale du Québec - Entendre et inscrire la mémoire de ceux et celles qui l'ont subi, il faut mentionner l'incontournable D'où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous? de McEwen, œuvre éponyme de l'exposition, et Juno I, II et III (2017), des sculptures de Caroline Monnet.
Au cœur du parcours, le thème Les blessures associées à cette histoire - comment se reconstruire collectivement, s'exprime avec force à travers une création de Massimo Guerrera, À mots perdus (1990), It's Difficult to Say (1992), d'Andrew Dutkewych, et Native Beating (2011) de Mike Patten.
Davantage associé à l'actualité, le dernier thème, Le populisme de droite, inquiétude populaire et identité, prend forme à travers le travail de Dominique Blain et de son œuvre Locum Sanctum (1995), les sculptures de Milutin Gubash, A Doll 1 et A Doll 2 (2015), et la puissance d'une série d'affiches d'Alfred Halassa, Du totalitarisme à la démocratie (2009).
Le Musée national des beaux-arts du Québec est une société d'État subventionnée par le gouvernement du Québec.
350 ans de pratiques artistiques au Québec
Dès le 15 novembre 2018
Mirage blanc
Du 15 novembre 2018 au 12 mai 2019
D'où venons-nous? Que sommes-nous? Où allons-nous?
Du 15 novembre 2018 au 12 novembre 2019
Pavillon Gérard-Morisset du MNBAQ
SOURCE Musée national des beaux-arts du Québec
418 643-2150 ou 1 866 220-2150, mnbaq.org
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