● Ruptures de la chaîne d'approvisionnement : 60% des entreprises connaissent une baisse de profits.
● Pénurie de main-d'œuvre : 74% des entreprises se résignent à embaucher des travailleurs moins qualifiés.
● Les enjeux de recrutement et de rétention atteignent des niveaux jamais rencontrés en 13 ans.
MONTRÉAL, le 9 mai 2022 /CNW Telbec/ - La 13e édition du Baromètre industriel québécois de STIQ révèle que les problèmes engendrés par la pénurie de main-d'œuvre sont les pires depuis 13 ans, selon le même indicateur mesuré depuis ce même nombre d'années. Pour contrer cet obstacle, 15 % des PME ont dû délocaliser certaines activités hors du Québec, ce qui a provoqué une perte nette pour l'économie québécoise. Par ailleurs, 74% des entreprises se résignent à embaucher des travailleurs moins qualifiés. Le nombre de postes à combler connaît une augmentation de 36 % en seulement un an, avec une moyenne de 12 postes à pourvoir en entreprise. 91 % des PME manufacturières considèrent le recrutement d'employés spécialisés comme un enjeu crucial, tandis que 73 % de celles-ci estiment que les défis de rétention de cette main-d'œuvre sont conséquents. Il s'agit des plus hauts niveaux jamais atteints depuis le début du Baromètre. On constate aussi une hausse majeure du recrutement à l'étranger (+11 points) depuis 2019.
« On parle de conséquences importantes pour le secteur manufacturier », déclare Richard Blanchet, président-directeur général de STIQ. « En effet, dans ce secteur qui représente 86 % de la valeur totale des exportations québécoises, on observe que 62 % des PME ont perdu ou refusé des contrats, ce qui limite leur croissance. Et 30% d'entre elles ont diminué leurs investissements en innovation, ce qui peut mettre en péril l'avenir de l'entreprise, puisqu'il a été démontré, dans les éditions précédentes du Baromètre, que l'innovation et les investissements sont interreliés et améliorent la performance des entreprises. »
La pénurie de main-d'œuvre amplifie les problèmes de rupture des chaînes d'approvisionnement avec de sérieux impacts sur les manufacturiers. Ainsi, 60% d'entre eux connaissent une baisse de profits; 95 % ont augmenté leurs prix et 80 % ont livré leurs contrats ou commandes en retard. On note aussi une diminution (20 %) de la qualité des produits et services, ce qui peut être lourd de conséquences pour le consommateur final.
En 3 ans, on ne relève pas de progression significative dans l'intégration de nouvelles technologies chez les manufacturiers. Et ceci s'explique notamment par la pénurie de main-d'œuvre, sachant que pour une PME, implanter de nouvelles technologies nécessite un besoin accru d'employés qualifiés. Ce qui s'avère donc un obstacle manifeste pour la transformation numérique des entreprises. Fait nouveau : 44 % des PME identifient l'importance du retard technologique à rattraper comme un frein à l'intégration de nouvelles technologies. De plus, dans certains cas, le temps requis pour l'implantation complète d'une technologie peut parfois s'échelonner sur plusieurs années, ce qui constitue un autre facteur de délai dans l'intégration des technologies.
« On observe qu'un clivage technologique se met en place : d'une part, les entreprises peu avancées dans le virage numérique (28 %) accordent peu d'importance à l'enjeu de la numérisation, tandis que l'implantation des technologies numériques est une priorité chez 80 % des entreprises qui vendent hors Québec et chez 91 % d'entreprises qui en ont déjà implanté, ou qui planifient d'en implanter », affirme M. Blanchet.
Les PME ont profité de la pandémie pour réviser l'ensemble de leurs processus, pour les rendre plus efficaces. Ceci a entraîné la mise en place des mesures qui s'avéreront positives à court ou moyen terme. En effet, 42 % ont déployé de nouveaux outils technologiques pour le développement des affaires. 70 % ont adopté de nouvelles pratiques de gestion de ressources humaines, pour améliorer l'autonomie ou le mieux-être de leurs employés. Tout ceci dans un but de favoriser la rétention, en misant entre autres sur un milieu de vie et un environnement de travail accueillants, des horaires flexibles, la formation, la polyvalence, la responsabilisation, etc. Les PME de 100 à 500 employés et celles qui sont les plus avancées dans l'intégration des technologies numériques sont notablement plus nombreuses à avoir instauré ces transformations.
En termes de cybersécurité, 88 % des manufacturiers ont pris des mesures face aux risques. Sachant que 1 entreprise sur 4 a été la proie d'attaques informatiques au cours des 3 dernières années, des gestionnaires de PME trouvaient surprenant que seulement les deux tiers des entreprises répondantes perçoivent le risque ou considèrent que c'est un risque. Selon eux, la menace est bien réelle pour la totalité des compagnies. Ils estiment cependant être mal équipés en ce qui concerne les actions à instaurer en matière de cybersécurité. Ils ont besoin d'être mieux informés et conseillés à ce sujet, pour une meilleure conscientisation au sein de leurs entreprises.
Pour consulter l'étude complète : STIQ.com
Le Baromètre est un portrait annuel du secteur manufacturier dressé depuis 2009 par STIQ, à l'aide d'une série d'indicateurs uniques et mesurables. Cette étude objective offre une vue d'ensemble sur la situation du secteur manufacturier québécois. Le Baromètre porte cette année une attention particulière à des thèmes nouveaux, comme les effets positifs de la pandémie, les chaînes d'approvisionnement et la cybersécurité.
Pour une 13e année consécutive, cette démarche a été alimentée par BiP Recherche et a consisté en la réalisation d'un sondage téléphonique, effectué entre le 18 janvier et le 16 février 2022, portant sur l'état de ces indicateurs en 2021. La population d'enquête du sondage était constituée de 3000 PME manufacturières localisées au Québec, inscrites dans la base de données de STIQ et ayant entre 10 et 500 employés. Quelques 500 PME ont été interrogées, un échantillon représentatif par rapport à la population d'enquête, tant sur le plan géographique et sectoriel, que pour la taille des entreprises. La marge d'erreur est de 3,9 %, 19 fois sur 20.
STIQ est une association multisectorielle d'entreprises manufacturières québécoises qui a pour mission d'améliorer la compétitivité des chaînes d'approvisionnement manufacturières pour favoriser l'essor de l'économie québécoise. Fort du plus grand réseau manufacturier du Québec, STIQ agit comme activateur de performance en créant des maillages fructueux et en déployant des programmes d'amélioration sur mesure. Information
SOURCE STIQ
Lawrence Esso, pour STIQ, 514-690-5660, [email protected]
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