MONTRÉAL, le 6 nov. 2018 /CNW Telbec/ - Contrairement à une idée reçue voulant qu'elles s'opposent systématiquement aux projets, de nombreuses communautés autochtones ont pris le virage du développement des ressources naturelles pour améliorer leur qualité de vie, montre un Cahier de recherche publié aujourd'hui par l'IEDM.
« Les autochtones sont loin d'être unanimement contre le développement. Les choses ont grandement évolué depuis 25 ans », souligne Germain Belzile, chercheur associé senior à l'IEDM et auteur de la publication. Il cite entre autres les exemples des Cris du nord du Québec, qui sont actifs dans le secteur minier, les Lax Kw'alaams et les Kitselas de la Colombie-Britannique, respectivement à l'œuvre dans la forêt et le gaz naturel, et la nation Fort McKay de l'Alberta, qui s'enrichit dans le pétrole.
Ce dernier cas est particulièrement révélateur de l'évolution des mentalités. Au début des années 1960, l'opposition aux projets de développement des sables bitumineux était à peu près unanime à Fort McKay. Aujourd'hui, la nation est fortement impliquée dans l'exploitation pétrolière et elle n'est plus dépendante du gouvernement fédéral. Ces dernières années, seulement 5 % des revenus de Fort McKay provenaient des transferts fédéraux.
« Le revenu moyen après impôts des résidants de Fort McKay est même plus élevé que celui des autres Albertains, ce qui n'est pas rien! », ajoute M. Belzile. Récemment, la communauté a d'ailleurs acquis conjointement avec une autre nation une part majoritaire des infrastructures pétrolières sur son territoire, dont la valeur s'élève à un demi-milliard de dollars.
« Il faut arrêter de penser que les Premières Nations sont une extension des groupes écologistes. Il existe un grand nombre de communautés, et les gens qui les habitent ne pensent pas tous de la même façon. Les autochtones, comme tous les Canadiens, veulent améliorer leur niveau de vie et offrir un avenir meilleur à leurs enfants. Et ils arrivent à le faire en conciliant développement économique et respect de la terre et de l'environnement », explique Germain Belzile.
La réconciliation entre les Premières Nations et le reste du Canada, à l'ordre du jour depuis 2008, passe évidemment par une meilleure reconnaissance des droits des autochtones, mais elle doit aussi être économique. « Des communautés entières ont été transformées par l'exploitation des ressources. N'oublions pas que les Premières Nations furent les ‟premiers entrepreneurs" du Canada, pour reprendre l'expression utilisée par un de leurs représentants », note Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques à l'IEDM et collaborateur à la publication.
Malheureusement, de nombreux obstacles persistent, en dépit de la volonté des principaux intéressés. L'an dernier, le projet Northern Gateway a subi le couperet du gouvernement fédéral même si 31 Premières Nations et communautés Métis avaient négocié des emplois et des contrats, et obtenu des parts dans l'entreprise. Puis, cette année, le projet d'expansion du pipeline Trans Mountain se trouve en péril, malgré le fait que 43 nations avaient signé des ententes avec la société Kinder Morgan.
« Des Premières Nations ont choisi la voie du développement et de la prospérité. Si on veut les aider à s'affranchir du cercle vicieux de la dépendance gouvernementale, il faut les encourager dans cette voie, et non leur mettre des bâtons dans les roues », conclut M. Belzile.
Le Cahier de recherche intitulé « Les premiers entrepreneurs - Le développement des ressources naturelles et les Premières Nations » est signé par Germain Belzile, chercheur associé senior à l'IEDM, avec la collaboration d'Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques à l'IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
L'IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques. Par ses publications et ses interventions, l'IEDM alimente le débat sur les politiques publiques au Québec et à travers le Canada en proposant des réformes fondées sur les principes de l'économie de marché et de l'entrepreneuriat.
SOURCE Institut économique de Montréal
Demandes d'entrevues : Pascale Déry, Vice-présidente, Communications et développement, IEDM, Tél. : 514-273-0969 p. 2233, Cell. : 514-502-6757, courriel : [email protected]
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