Des projets destinés aux personnes itinérantes non-renouvelés : Ottawa, on a un problème.
MONTRÉAL, le 20 avril 2012 /CNW Telbec/ - Dans le cadre de la Stratégie des partenariats de lutte contre l'itinérance (SPLI) du gouvernement fédéral, des centaines d'organismes communautaires ont dernièrement reçu le financement visant à soutenir des projets actuellement en cours ou à répondre à d'autres besoins en matière d'itinérance, comme c'est le cas depuis la mise en place du programme il y a dix ans. C'est avec beaucoup de déception que le Réseau SOLIDARITÉ Itinérance du Québec (RSIQ) a appris le refus d'un projet d'une de ses concertations membre, le Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM). Le projet visait à se pencher sur des enjeux jugés prioritaires par la planification régionale, élaborée dans le cadre de la SPLI par les acteurs montréalais compétents concernés par l'itinérance. Si le RSIQ est choqué par la situation, c'est que le projet a fait l'objet de recommandation par plusieurs instances. Ainsi, il a entre autre été recommandé par le comité d'analyse régional en plus en d'être appuyé par un comité conjoint Québec-Canada. En tout, le projet a traversé quinze étapes d'analyse avant d'être refuser par le bureau de la ministre conservatrice Finley, responsable du programme. Depuis la création de la SPLI, c'est la première fois qu'une décision ministérielle remet en cause la planification d'une région en refusant un projet en plus d'aller à l'encontre de la validation de la partie québécoise.
De plus, une demi-douzaine de projets existants présentement sont toujours en attente d'une réponse et le RSIQ est inquiet que ceux-ci connaissent le même sort que le RAPSIM. Ceux-ci, qui auraient dû être approuvés au 1er avril selon l'échéancier du programme, ont toutefois bénéficié d'une approbation temporaire, pour éviter des coupures de services. Cette situation est également inédite ; les sommes ont toujours été distribuées à temps aux projets en cours garantissant la continuité des services destinés aux personnes à risque ou en situation d'itinérance. La situation est d'autant plus inquiétante que les approbations qui tardent à venir sont celles du bureau de la ministre Finley, et nous constatons que celui-ci se garde désormais la possibilité de refuser des projets appuyés par toute une communauté. Par ailleurs, la situation est également problématique pour une vingtaine de nouveaux projets dont la mise en place était prévue pour le 1er avril 2012 et qui sont toujours en processus de traitement.
Si les organismes sont préoccupés par les retards relatifs à l'échéancier de la distribution des sommes, c'est qu'ils ont de nombreuses conséquences. Ainsi, ils peuvent entraîner des coupures au niveau des services destinés aux personnes à risque ou en situation d'itinérance, engendrer la perte d'expertise et priver les organismes d'une partie des sommes allouées au projet. Pour certains projets immobiliers, les retards dans le traitement des dossiers peuvent carrément menacer leur déroulement. Dans le cas où les projets sont refusés, les conséquences sont d'autant plus dramatiques. En effet, un rejet prive le territoire de projets jugés prioritaires par la communauté elle-même. Dans le contexte où l'itinérance est fortement préoccupante dans la plupart des régions, où l'accroissement et la complexification des problématiques mettent une pression importante sur les organismes communautaires en itinérance, la situation est inacceptable.
Pourtant, ces projets ont été recommandés avec soin par les acteurs concernés par l'itinérance dans chacune des régions. Ceux-ci sont sélectionnés dans le cadre d'une planification régionale, parce qu'ils sont de première nécessité au niveau du soutien des personnes à risque ou en situation d'itinérance. Depuis la création du programme, le RSIQ reconnaît que la stratégie joue un rôle important pour prévenir et réduire l'itinérance. Il est donc capital que la ministre Finley procède le plus rapidement possible à l'approbation des projets en cours et que le processus de traitement soit accéléré pour pénaliser le moins possible les projets qui auraient dû voir le jour le 1er avril.
Le Réseau SOLIDARITÉ Itinérance du Québec (RSIQ) est un regroupement d'organismes communautaires œuvrant auprès des personnes en situation ou à risque d'itinérance. Le RSIQ regroupe treize concertations régionales représentant près de 300 organismes et a pour objectif d'améliorer les conditions de vie des personnes en difficulté, itinérantes et sans domicile fixe, de diminuer le phénomène de l'itinérance, de contribuer à l'insertion sociale de ces personnes et à l'élimination de la pauvreté.
SOURCE : Célia Corriveau, coordonnatrice du RSIQ
Cell. :514-659-4733
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