Des services publics au point de rupture, mais on refuse encore les choix nécessaires
QUÉBEC, le 27 mars 2025 /CNW/ - Devant des services publics qui craquent de partout, le gouvernement tente de maintenir toutes ses missions et tente d'esquiver les choix nécessaires. On ne prend pas la véritable mesure de la situation. Les citoyens comptent de moins en moins sur la présence de services publics accessibles, efficaces et de qualité. On le voit en Santé lorsque des gens malades ne vont pas chercher les soins requis, découragés avant même de commencer, ou lorsque ceux en moyens vont vers le privé.
La solution présentée dans le Budget 2025 ne pouvait être plus prévisible :
- on dépense davantage,
- on rehausse le montant du Plan québécois des infrastructures (PQI),
- on octroie aux syndicats presque tout ce qu'ils demandent,
- on ajoute au secteur public,
- on promet d'éventuels gains de productivité et d'efficience dans la prestation des services publics,
- et on cherche de nouveaux revenus dans les poches des contribuables pour équilibrer le budget.
Pourtant, depuis 2018, le gouvernement de la CAQ dépense à des niveaux inédits, avec des augmentations considérables dans les différents ministères. Mais aucune somme ne suffit à améliorer les services publics.
Dans le rapport préélectoral de l'été 2022, endossé par le vérificateur général du Québec (VGQ), la projection de dépenses de portefeuilles pour 2025-2026 s'élevait à 144,2 G$. Le cadre financier de la CAQ ajoutait 2,8 G$, alors que celui de QS ajoutait plutôt 8,6 G$i. Au total, QS prévoyait donc des dépenses de portefeuille de 152,8 G$. Le Budget 2025 des ministres Girard et LeBel prévoit de dépenser 156 G$!
L'économiste et député indépendant de Saint-Jérôme, Youri Chassin, analyse le budget 2025 comme celui de la perte de contrôle des finances publiques. Même sans récession, le déficit se creuse et le retour à l'équilibre budgétaire s'éloigne. Cela affecte les perspectives de croissance, mais surtout, montre qu'on est dans un cul-de-sac. Ce budget consacre le Québec en tant que République du statu quo, en repoussant à plus tard les vraies remises en question. On y applique à la lettre la recette bureaucratique qui nous a pourtant conduit au bord du précipice.
Il y a un danger imminent : que le gouvernement retombe dans la spirale des déficits, la même qui menaçait la viabilité financière du Québec il y a trente ans.
Un déficit record, peu de remises en question
Le déficit grimpe à 13,6 milliards de dollars cette année, alors que le Québec n'est pas en récession. Le gouvernement promet un retour à l'équilibre d'ici 2029-2030, mais sans plan crédible, ni refonte des grandes missions de l'État. La menace tarifaire américaine sert de prétexte commode pour esquiver les choix difficiles.
« On enrobe les déficits dans une rhétorique de fierté et de résilience, mais la vérité, c'est que l'État continue de gérer à courte vue. Au lieu donner des services sur le terrain, combien de postes dans le secteur public ne sont là que pour gérer l'attente des bénéficiaires, ou la liste de rappel, ou les conventions collectives d'une complexité inouïes qui comportent une pléthore de primes, d'exceptions, de libérations et de cas particuliers? », déplore Youri Chassin.
Des investissements massifs… sans réforme
Le budget annonce des dépenses majeures, mais le gouvernement s'entête à recourir aux mêmes méthodes, à contrôler de la même manière, parfois avec une ou deux structures supplémentaires. Pas d'évaluations indépendantes, ni d'exigences de résultats.
« Tant qu'on ne remet pas en question les vaches sacrées, on court à l'échec. Ce n'est pas une vision, c'est de la procrastination politique », tranche-t-il.
Un État dispersé et centralisé
Malgré les montants promis aux régions (par exemple les 759 millions pour leur développement économique), aucun transfert de pouvoir ou d'autonomie réelle n'est envisagé. Le Plan québécois des infrastructures reste géré de manière centralisée, et les organismes de proximité sont à peine mentionnés.
« On ne peut pas être un Québec fort si on se méfie des paliers locaux et régionaux. La panoplie des contrôles, politiques et rigidités. Les services publics ne seront jamais efficaces si on continue à tout décider dans les tours à bureaux de Québec », conclut M. Chassin. « Ça suffit, de vouloir tout faire et de le faire mal! C'est l'heure de revoir les missions de l'État, de se concentrer sur l'essentiel et de confier la mise en œuvre à ceux qui connaissent le mieux les besoins du terrain. »
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i Calculs de la Chaire en fiscalité et finances publiques de l'Université de Sherbrooke, Élections du Québec 2022, synthèse des cadres financiers, p. 11. |
Ariel Alexandre Brassard
Attaché de presse
Téléphone : 450-560-1627
Courriel : [email protected]
SOURCE Youri Chassin, député de Saint-Jérôme

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