Des solutions porteuses pour améliorer l'accès aux soins
Nouvelles fournies par
Fédération des médecins omnipraticiens du Québec - FMOQ18 mars, 2015, 10:45 ET
MONTRÉAL, le 18 mars 2015 /CNW Telbec/ - La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) reconnaît depuis longtemps l'importance d'améliorer l'accès aux services médicaux de première ligne. D'ailleurs, un groupe de travail interne s'était penché sur la question et avait produit un rapport comportant plusieurs pistes de solutions rendues publiques en octobre 2013. Malheureusement, faute de volonté politique du gouvernement du Québec, ces recommandations sont demeurées lettre morte à ce jour. Pire même, ne se contentant pas d'ignorer les nombreux appels à la discussion sur les problèmes d'accès aux soins lancés par la FMOQ dès son arrivée en poste en avril dernier, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a déposé, sans aucune consultation préalable, le funeste projet de loi 20. Rappelons que les conséquences négatives potentielles du projet de loi 20, qui prévoit un encadrement totalitaire de la pratique médicale, sont nombreuses :
- qualité et continuité des soins compromises, car les médecins de famille travaillant déjà beaucoup, ils risquent de suffire encore moins à la tâche;
- consultation médicale plus courte et baisse potentielle de la qualité de l'acte médical au profit de la quantité;
- difficulté majeure pour les médecins de famille de bien prendre en charge les patients plus vulnérables demandant davantage de temps;
- désertion de la médecine familiale comme choix de carrière par les étudiants en médecine;
- départ à la retraite prématuré de certains médecins de famille en fin de carrière en raison des contraintes inacceptables et qui n'existent pas ailleurs découlant du projet de loi 20.
« Le projet de loi 20 met en péril non seulement la qualité et l'offre de soins médicaux généraux au Québec, mais également l'avenir de la médecine familiale. La résolution des questions relatives à l'accessibilité des services médicaux ne peut être envisagée dans une dynamique motivée par l'absence de négociations, l'autoritarisme, les pénalités et la négation des normes propres à l'exercice de la médecine. Ce projet de loi, s'il devient loi un jour, n'améliorera d'aucune façon les choses qu'il entend corriger. Il les aggravera ! Les médecins de famille demandent donc au gouvernement du Québec de renoncer à l'abus de pouvoir et exigent le retrait du projet de loi 20 », a déclaré le Dr Louis Godin, président de la FMOQ.
Le Mémoire de la FMOQ sur le projet de loi 20 explique les conséquences néfastes du projet de loi et propose des solutions qui pourront réellement améliorer l'accès à un médecin de famille. |
Ayant à cœur le bien-être de leurs concitoyens et l'avenir du système de santé, les élus de la FMOQ ont de leur côté fait leurs devoirs en réfléchissant longuement et en analysant finement plusieurs options afin de proposer de nouvelles solutions porteuses qui amélioreront l'accès aux soins de première ligne. De plus, une fois ce travail accompli, ils ont pris leur bâton de pèlerin et sont allés rencontrer les médecins omnipraticiens dans les différentes régions de la province afin de s'assurer de leur adhésion aux solutions proposées. Ces solutions sont les suivantes :
Plus de pratique en cabinet et abolition progressive de l'obligation de travailler en milieu hospitalier pour les médecins de famille
Aujourd'hui, au Québec, 40 % des activités des médecins de famille se déroulent à l'hôpital, tandis que dans les autres provinces, les omnipraticiens y consacrent environ 20 % de leur temps. La FMOQ souhaite renverser cette tendance à l'hospitalocentrisme et encourager la pratique dans les cliniques et les CLSC.
L'accès adapté
La mise en place graduelle, pour l'ensemble des médecins, de l'accès adapté : un réaménagement de l'agenda des médecins qui laisse des plages horaires libres pour les rendez-vous urgents de dernière minute. Grâce à l'implantation graduelle de cette méthode de travail, les patients pourront désormais obtenir rapidement un rendez-vous avec leur médecin de famille
La collaboration interprofessionnelle
Instaurer un système de réelle collaboration entre les professionnels de la santé dans les cliniques médicales, en regroupant, en ajout aux médecins de famille, des infirmières, des psychologues, des travailleurs sociaux, des ergothérapeutes et d'autres intervenants au sein d'une même clinique.
Les supercliniques
Créer une centaine de supercliniques destinées à désengorger les urgences. Ces cliniques regrouperaient, en ajout aux médecins de famille, des médecins spécialistes, des infirmières et d'autres professionnels de la santé. Elles disposeraient d'équipement d'imagerie médicale et de laboratoire. La mise sur pied de telles cliniques, aux heures d'ouverture élargies, permettrait d'avoir accès à un médecin de famille rapidement pour une consultation semi-urgente.
L'informatisation
Procéder à l'informatisation des dossiers médicaux. La technologie est prête. Des médecins ont d'ailleurs déjà pris l'initiative d'informatiser les dossiers de leurs patients. Résultat ? Une meilleure efficacité, un gain important en productivité et une diminution des risques d'erreur.
Prendre plus de patients
La FMOQ s'engage à inciter les médecins de famille à prendre en charge davantage de patients, tout en préservant une relation humaine et de qualité. Sans exiger d'aucune manière des ressources financières supplémentaires autres que celles déjà engagées par l'État, la FMOQ s'engage à tout mettre en œuvre afin que la prise en charge de nouveaux patients soit une priorité absolue pour ses membres.
La FMOQ invite la population à visionner la vidéo-choc Traitement 20 dans laquelle des médecins de famille expliquent leurs solutions sur pasunnumero.ca |
« Plus que jamais, les médecins de famille sont déterminés à tout mettre en œuvre pour améliorer l'accès à leurs services. Voilà pourquoi ils adhèrent aux solutions porteuses mises de l'avant aujourd'hui par leur Fédération. Même si le gouvernement du Québec est l'artisan des problèmes d'accès aux services médicaux de première ligne, notamment en raison des contraintes et des sanctions qu'il a mises en place afin de diriger les médecins de famille vers une pratique en milieu hospitalier, les médecins omnipraticiens sont prêts à s'engager à faire les choses différemment pour offrir toujours de meilleurs soins à leurs patients. Il nous reste juste à espérer que le ministre de la Santé aura la sagesse de s'accrocher à l'engagement des médecins de famille et d'adhérer aux solutions qu'ils proposent au lieu de s'obstiner à cultiver un climat de confrontation. Pour le bien-être de nos concitoyens, c'est le petit miracle qu'on est en droit de se souhaiter collectivement. Sinon, le ministre devra porter seul la responsabilité d'une occasion historique manquée et d'un immense gâchis probable à venir », a conclu le Dr Godin.
Mémoire de la FMOQ sur le projet de loi 20
Syndicat professionnel représentant l'ensemble des médecins omnipraticiens du Québec, la FMOQ compte 8800 membres. Sa mission consiste à veiller aux intérêts professionnels et scientifiques de ses membres. Pour plus de renseignements sur la FMOQ, consultez son site Internet au www.fmoq.org
SOURCE Fédération des médecins omnipraticiens du Québec - FMOQ
Jean-Pierre Dion, directeur des Communications, [email protected]; Marie Ruel, conseillère aux Communications, [email protected]; SVP, veuillez privilégier le courriel : [email protected]; Tél. : 514 878-1911; sans frais : 1 800 361-8499; Ligne média : 514 878-9160
Partager cet article