Des solutions proposées par l'Université Laval et ses étudiants pour contrer la fragilisation de l'accessibilité à un diplôme universitaire
QUÉBEC, le 21 sept. 2015 /CNW Telbec/ - Coupes après coupes, le gouvernement du Québec ne cesse de se désengager dans le développement du plus important moteur de création de richesse et de stabilité sociale d'une société, soit l'éducation. Dans le secteur de l'enseignement supérieur, ce désengagement se chiffre, en dollars constants, à environ 1 milliard de dollars depuis les années quatre-vingt-dix et à cinq cents millions de dollars depuis 2002. Les effets des compressions à répétition et leur ampleur commencent à se faire sentir sur les taux de diplomation dans plusieurs secteurs de formation. « Ainsi, étant donné que le réseau universitaire ne peut réduire ses standards de qualité, car cela mettrait à risque la population et l'avenir de la société, c'est l'accessibilité à l'obtention d'un diplôme et, partant, à la formation universitaire qui commence à être fragilisée. Dans certains cas, c'est même la survie de programmes de formation qui est à risque. Dans pareil contexte, on peut même s'interroger sur le nombre d'étudiants qui pourront éventuellement être admis dans le réseau universitaire si la situation continue à se dégrader », a déclaré le vice-recteur exécutif Éric Bauce.
La vitesse du désengagement du gouvernement du Québec dans le réseau de l'enseignement supérieur s'est considérablement accélérée au cours des dernières années avec l'application de compressions répétées à mettre en œuvre sur des périodes très courtes. « À l'Université Laval, les fonds en provenance du gouvernement du Québec ne représentent plus que la moitié (51 %) des sommes disponibles pour accomplir la mission d'enseignement et de recherche de l'institution », a indiqué Éric Bauce.
« Dans le but de contrer le dé-financement du réseau de l'enseignement supérieur et ses effets néfastes sur l'avenir de la société québécoise, des solutions de nature fiscale ont été proposées à plusieurs reprises par les étudiants de la Confédération des associations d'étudiants et d'étudiantes de l'Université Laval (CADEUL), de l'Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIES) et la direction de l'Université Laval », a mentionné le recteur de l'Université Laval, Denis Brière. Parmi les solutions qui n'alourdissent pas le fardeau des finances publiques, on peut mentionner le Fonds de santé et d'éducation postsecondaire (FSSEP). Le FSSEP est une solution au dé-financement de notre réseau postsecondaire appuyée par plusieurs institutions d'enseignements et par près de 200 000 étudiants québécois. « La proposition vise à obtenir 1 milliard de dollars par une légère augmentation de la taxe sur la masse salariale des entreprises afin de financer adéquatement et de façon pérenne les cégeps et les universités. À cet égard, il convient de rappeler que les entreprises profitent grandement de la qualité de la recherche universitaire et de la formation de personnes compétentes », a déclaré le président de la CADEUL, Thierry Bouchard-Vincent.
« Pour la CADEUL, l'AELIES et l'Université Laval, il s'agit d'une solution durable et structurante qui permet d'assurer la prospérité de notre économie, la qualité de vie de la population et plus particulièrement celle des étudiants ainsi que le développement d'une société innovante », a tenu à souligner le président de l'AELIES, Stéphane Lebrun.
Une autre solution qui va dans le même sens que le FSSEP serait de revoir la gestion des sommes (1,1 milliard de dollars par année) déclarées par les entreprises du Québec en matière de formation de main-d'œuvre conformément à la Loi favorisant le développement et la reconnaissance des compétences de la main-d'œuvre (Loi 90). Ainsi, pour, d'une part, assurer un équilibre dans les investissements destinés à la formation de la main-d'œuvre, en fonction de divers besoins (professionnels, techniques et universitaires) et pour, d'autre part, permettre aux entreprises de répondre à leurs besoins internes de formation, les investissements de 1 milliard de dollars par année pourraient être répartis en deux composantes. Une première composante consisterait en une réduction des contributions des entreprises, mesure leur donnant ainsi plus de flexibilité. La deuxième composante consisterait à injecter le montant résiduel dans un Fonds de formation de la main-d'œuvre administré par l'État et qui alimenterait les budgets de fonctionnement des réseaux universitaires, collégiaux et des écoles professionnelles.
« L'Université Laval, la CADEUL et l'AELIES demandent au gouvernement du Québec de cesser de couper dans l'éducation et de reconnaître que l'éducation est un investissement et non un coût. Elles demandent aussi de mettre de l'avant des solutions fiscales, lesquelles, sans alourdir le fardeau des finances publiques, permettraient la création de richesse, de savoir et d'une main-d'œuvre qualifiée nécessaires au maintien et à l'amélioration de la qualité de vie des Québécoises et des Québécois », ont déclaré le président de la CADEUL, Thierry Bouchard-Vincent, le président de l'AELIES Stéphane Lebrun et le recteur, Denis Brière.
SOURCE Université Laval
Samuel Auger, Relations médias, Direction des communications, Université Laval, 418 656-3952, [email protected]
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