L'appréciation du dollar et la faiblesse des coûts de la main-d'œuvre et des prix énergétiques ralentissent l'inflation, mais celle-ci pourrait tout de même atteindre l'objectif de la Banque du Canada en 2018
TORONTO, le 13 juill. 2017 /CNW/ - L'inflation continue à stagner en raison de vents contraires tels que la récente appréciation du dollar canadien, les faibles coûts de main-d'œuvre et la faiblesse des prix de l'énergie. Cependant, à moyen terme, l'indice des prix à la consommation (IPC) devrait atteindre l'objectif fixé par la Banque du Canada, selon un nouveau rapport publié par Marchés des capitaux CIBC.
Le rapport, intitulé L'inflation au Canada : Que s'est-il passé? et rédigé par Avery Shenfeld, économiste en chef de la Banque CIBC, et Nick Exarhos, économiste principal, examine également l'incidence de certains moteurs de l'inflation sur la mesure de l'IPC, dont le boom des marchés régionaux de l'immobilier.
« Pour chaque problème que nous avons étudié, l'incidence sur l'IPC ne se faisait sentir qu'au dixième, voir au centième près. Cependant, une fois additionnés, ces facteurs suffiront à pousser l'inflation de l'IPC au-delà du taux ciblé de 2 pour cent d'ici le printemps prochain », a déclaré M. Shenfeld.
« Cela ne risque pas de préoccuper la Banque du Canada, l'inflation étant longtemps restée en deçà de l'objectif. Toutefois, compte tenu des modestes attentes du marché pour l'IPC du Canada, cette montée pourrait accroître la pression exercée sur les taux à long terme, ainsi que sur les hypothèses relatives à l'inflation du marché des obligations à rendement réel », ajoute-t-il.
M. Shenfeld souligne que la décision de la Banque du Canada visant à augmenter les taux le 12 juillet - ce qui constitue la première hausse en sept ans -- a temporairement ralenti l'inflation.
« En encourageant l'appréciation du dollar canadien, la hausse des taux par la Banque du Canada semble avoir temporairement empêché l'inflation d'atteindre son objectif de 2 pour cent. Mais cela ne durera pas longtemps » indique M. Shenfeld. « Une relance probable de la productivité, en plus d'une augmentation du salaire minimum, devrait mettre de la pression sur les coûts unitaires de main-d'œuvre. Le marché de l'immobilier aura également une incidence et le cours du pétrole grimpera en 2018, car les prix actuels ne permettent pas d'obtenir les flux monétaires positifs nécessaires pour l'importation des biens marginaux en provenance des États-Unis. »
Le boom des marchés régionaux de l'immobilier n'a pas de répercussions sur l'IPC à l'heure actuelle, ses effets ayant été compensés par la faiblesse des taux hypothécaires, et par le fait que les mesures de l'IPC prennent en compte le tarif des constructeurs, traditionnellement inférieur aux prix du marché secondaire.
« Statistique Canada nous a avisés d'un changement de méthodologie à venir dans le cadre de la mesure de l'inflation du marché immobilier. Nous croyons que la nouvelle méthode comprendra une mesure du prix des logements. Jusqu'à présent, l'IPC ne tenait pas compte du prix des logements en raison de la faiblesse des taux hypothécaires ces dernières années. Mais cela est sur le point de changer », poursuit-il.
Le rapport indique que l'IPC relatif aux intérêts hypothécaires passera d'environ zéro à bien au-delà de trois pour cent d'ici le milieu de 2019.
« Cela parait spectaculaire, mais compte tenu de la faible incidence de cet élément, cela ne représenterait qu'une hausse de 0,2 % de l'IPC total. En résumé, l'importante croissance des intérêts hypothécaire n'aura qu'un effet minime sur l'inflation totale », ajoute M. Shenfeld.
Selon le rapport, l'un des facteurs freinant l'inflation est le ralentissement des coûts unitaires de main-d'œuvre. Si la chute du taux de chômage a dernièrement entraîné une augmentation de la masse salariale, cela a été neutralisé par la relance de la productivité, ce qui a conduit à une légère augmentation annuelle de 0,4 % des coûts unitaires de main-d'œuvre au premier trimestre de l'année en cours.
« À long terme, l'incidence de l'augmentation de la masse salariale devrait augmenter au fur et à mesure que les répercussions de la récente diminution des ajustements salariaux sur le marché du travail canadien commencent à se faire sentir », ajoute-t-il. « En plus de cette "main invisible" des marchés, l'augmentation du salaire minimum en Ontario, en Colombie-Britannique et en Alberta fera croître les coûts de main-d'œuvre au cours des deux prochaines années. »
En revanche, le rapport indique que la productivité ne fait que se relancer après une baisse inhabituelle.
« Si les derniers trimestres ne correspondent pas à un boom de la productivité, et si le rendement horaire retourne à sa tendance à moyen terme, l'augmentation de la masse salariale se traduira par une véritable relance des coûts unitaires de main-d'œuvre », poursuit-il.
Les tendances relatives aux produits alimentaires devraient également appuyer l'augmentation du taux d'inflation.
« Après quelques mois de stagnation, nous constatons un affermissement du prix des produits céréaliers. Même si le prix d'un panier de produits alimentaires ne plafonne que lorsque le taux est désaisonnalisé, l'augmentation de ces derniers mois entraînerait une croissance de 0,5 pour cent, par rapport à -2 pour cent au début de l'année », conclut M. Shenfeld.
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SOURCE Banque CIBC
Avery Shenfeld, économiste en chef, Marchés des capitaux CIBC, 416 594-7356 ou [email protected], ou Susan Kirwin, conseillère principale, Relations publiques, 416 980-5192 ou [email protected].
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