Destruction de la vieille tonnellerie de Sucre Lantic : hypocrisie du MTQ ?
MONTRÉAL, le 12 juin 2012 /CNW Telbec/ - Alors que le projet d'élargissement de la rue Notre-Dame semblait avoir été mis sur la glace par le Ministère des transports, la démolition de la vieille tonnellerie de la St. Lawrence Sugar Refining Company Ltd construite en 1887, a pris tout le monde par surprise. Cet édifice constituait le « bâtiment industriel le plus ancien et le plus intéressant de la zone d'étude, et que son histoire est intimement liée à celle du quartier Hochelaga-Maisonneuve » selon les études d'impact sur l'environnement datées de 2001 et citées dans le rapport du BAPE, et était considéré comme un « immeuble présentant une valeur patrimoniale exceptionnelle pour la Ville de Montréal ». La démolition des deux tiers du bâtiment a débuté sans autre forme de procès la semaine dernière. « Le MTQ veut éliminer tous les obstacles qui pourraient se poser sur son chemin pour pouvoir enfin réaliser son projet d'autoroute. Depuis 1971, les résidants d'Hochelaga-Maisonneuve se sont mobilisés à répétition pour l'en empêcher. Cette fois, il y va de façon totalement hypocrite, sans annoncer quoique ce soit, en nous mettant devant le fait accompli », a déclaré Richard Bergeron, chef de Projet Montréal.
Pour rappel, le rapport du BAPE mentionnait relativement à la tonnellerie que : La commission constate la valeur patrimoniale de l'ancienne tonnellerie de Sucre Lantic ltée. Elle considère que sa démolition partielle représenterait un appauvrissement du patrimoine industriel local. Elle estime souhaitable que soit recherchée une solution qui permet de la conserver intégralement. En 2002, la conservation de la tonnellerie était l'une des 19 conditions du décret gouvernemental établissant les conditions minimales de réalisation d'un projet routier : Le ministre des Transports doit élaborer une solution permettant de mettre en valeur le caractère patrimonial de la tonnellerie. Or la démolition actuelle n'a fait l'objet d'aucune annonce formelle, le seul indice étant un appel d'offres sur SEAO pour la démolition sélective, travaux de consolidation de la Tonnellerie ainsi que divers travaux connexes sur la rue Notre-Dame Est publié en novembre 2011. « Le MTQ n'a pas consulté le Conseil du Patrimoine. Le permis de démolition semble avoir été accordé par les fonctionnaires sans avoir été soumis aux élus. L'administration Tremblay-Applebaum et le maire de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Réal Ménard, étaient-ils au courant de ce projet de démolition? », a questionné Richard Bergeron.
Dans la version 2008 du projet, les citoyens avaient largement rejeté la proposition du MTQ de démolir 40% de cet édifice. La version 2008 du projet a d'ailleurs disparu depuis que le bureau de projet Ville-MTQ a été dissout. « Nous assistons à la réalisation d'un projet fantôme. Il n'y a plus de site web expliquant ce projet et le site des consultations tenues en 2009 par Convercité a aussi été effacé. La rue Notre-Dame ne figure même plus sur la liste des projets montréalais du MTQ. Ce projet est à l'opposé des bonnes pratiques d'aménagement urbain. Il est une relique du projet d'autoroute Est-Ouest pensé dans les années 1960. Quand le MTQ entrera-t-il dans le XXIe siècle? », a conclu Richard Bergeron.
Catherine Maurice
Attachée de presse de la 2e opposition
514 872-3153 ou 514 601-5542
[email protected]
Partager cet article