Détérioration de la qualité de l'air à Montréal: Québec sommé de faire preuve
de cohérence
MONTRÉAL, le 7 juill. /CNW Telbec/ - C'est sous un smog épais et dense que le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, et la porte-parole en matière de développement durable et des transports, Josée Duplessis, ont dénoncé l'incohérence des actions du gouvernement provincial face à la détérioration de la qualité de l'air au centre-ville de Montréal. "Depuis dix ans, il s'est ajouté 375 000 véhicules dans la région de Montréal, une hausse de 24%. Si les effets sur la circulation se font certainement sentir, ce sont les conséquences sur la qualité de l'air qui s'avèrent pour nous les plus alarmantes. Ce sont les Montréalaises et Montréalais qui vivent près du centre-ville qui en souffrent le plus, par l'impact sur leur santé, mais le gouvernement du Québec se borne à investir dans l'expansion du réseau autoroutier", a déclaré Richard Bergeron.
Le prix du prolongement de l'A-19 : la santé des Montréalais
À la suite d'une conférence de presse réunissant péquistes et libéraux pour annoncer le prolongement de l'autoroute 19 dans la région de Laval, Projet Montréal s'inquiète de l'évolution de la qualité de l'air au centre-ville de Montréal. Selon les données obtenues du Réseau de surveillance de la qualité de l'air de la Ville de Montréal, le nombre de journées durant lesquelles l'indice de la qualité de l'air (IQA) était jugé "bon" a chuté dramatiquement en une décennie, passant de 267 à 109 jours par année. Durant cette période, le nombre de journées pour lesquelles la qualité de l'air était "mauvaise" a plus que doublé, passant de 14 jours en 1999 à 39 jours en 2009. Cette nette détérioration de la qualité de l'air au centre-ville est très grave, estime Richard Bergeron : "Il n'est pas étonnant que les épisodes de smog se soient multipliés ces dernières années à Montréal. Le parc automobile ne cesse d'augmenter, année après année, gonflé par la croissance de banlieues de plus en plus lointaines. Le gouvernement nous dit qu'il construit une autoroute pour faire du transport collectif. Il ne faudrait quand même pas nous prendre pour des valises".
Une approche incohérente du gouvernement pour la réduction des GES
"Le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs devient curieusement très discret sur les décisions du ministère des Transports, qui vont entièrement à l'encontre des objectifs que le Québec s'est donnés sur la réduction des GES. Il y a une formidable incohérence de la part de ce gouvernement qui continue d'encourager l'auto-solo quand on sait que 33 pour cent des émissions de GES proviennent des transports routiers", a ajouté Josée Duplessis, en rappelant que le tronçon annoncé de l'A-19 aura pour conséquence directe l'augmentation de milliers d'automobilistes aux portes de la ville, dans l'axe de la rue Papineau.
Solution : réduire la circulation routière au profit du transport en commun
Une façon d'attaquer le problème de front serait de prendre des mesures draconiennes pour réduire la circulation de 2,5 % par année, en visant une réduction de 40 % au centre-ville et dans les quartiers centraux, à l'exemple de ce qu'a entrepris le maire Bertrand Delanoë à Paris.
Voici également ce que Projet Montréal propose dans son programme :
- réduire les capacités routières des infrastructures à reconstruire tout en augmentant les dessertes en transport en commun dans ces axes; - développer un réseau de tramway de 33 km, et 66 km de voies réservées pour les autobus; - développer les transports actifs (50 km de pistes cyclables en site propre); - accélérer l'électrification des transports en commun; - verdir 10 % de la surface de rues et ruelles actuelles et favoriser les revêtements de surface perméable à l'eau; - Protéger les espaces verts existants.
Les cabinets du Maire et l'Opposition officielle : pas des exemples à suivre
L'analyse des dépenses de transport des cabinets du Maire et de l'Opposition officielle au cours des quatre dernières années démontre clairement le peu d'importance qu'accordent les partis traditionnels à la qualité de l'air. En effet, selon les données obtenues en vertu de la Loi d'accès à l'information, 99,98 % des dépenses en transport du cabinet du Maire, Gérald Tremblay, sont liées à l'automobile (66 161 $ de stationnement et de kilométrage). C'est aussi pire pour le cabinet de Louise Harel alors que 99,6 % des dépenses de transport sont dédiées à l'automobile (seulement 139 $ ont été dépensés dans le transport en commun contre 38 069 $ pour l'auto). Dans les 6 premiers mois à l'Hôtel de ville, le cabinet de la 2e opposition (Projet Montréal) a dépensé 94,5 % de son budget transport dans le transport en commun (seulement 60 $ en stationnement). Les dépenses ne comptent pas les taxis alors que dans les 4 dernières années, l'Opposition officielle a pris pour près de 12 000 $ de taxi tandis que les membres du cabinet du Maire y sont allés à cœur joie avec près de 140 000 $ en 4 ans.
"Pour améliorer la qualité de vie des Montréalais, l'exemple doit être donné des leaders de la société. Le moins qu'on puisse dire, c'est que Gérald Tremblay, Louise Harel et leur personnel politique ne sont pas des exemples à suivre", a conclu Richard Bergeron, fier que son parti montre la voie encore une fois.
Lien vers graphique 1 : Indice que la qualité de l'air (IQA) au centre-ville de Montréal http://www.projetmontreal.org/files/multimedia/2010_07_07_multimedia_1278509822.jpg
Lien vers graphique 2 : Répartition des dépenses des cabinets en transport par mode http://www.projetmontreal.org/files/multimedia/2010_07_07_multimedia_1278517835.jpg
Renseignements: Militza Jean, attachée politique de la 2e opposition, (514) 239-8612
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