Deux sondages démontrent un faible support du public envers l'industrie minière : L'Initiative boréale canadienne en appel à une réforme en profondeur de la loi sur les mines et à une étude d'impact indépendante pan-québécoise de l'uranium English
MONTRÉAL, le 5 mars 2013 /CNW/ - À quelques jours du Forum québécois sur les redevances minières et à l'aube d'une troisième réforme de la loi québécoise sur les mines à l'Assemblée nationale, deux sondages Léger Marketing publiés aujourd'hui par l'Initiative Boréale Canadienne (IBC) révèlent que :
- la majorité des électeurs québécois est en désaccord avec la préséance minière sur les droits des propriétaires privés, des communautés autochtones et des municipalités.
- Une grande proportion de Québécois affirme qu'une meilleure protection de l'environnement, des droits des personnes et des communautés devrait être priorisée dans la prochaine réforme.
- Une importante proportion d'électeurs québécois estime que les redevances minières sont insuffisantes et,
- qu'une évaluation indépendante sur la filière uranifère devrait être réalisée avant d'aller de l'avant avec tout projet d'uranium.
Selon Suzann Méthot, directrice au Québec de l'IBC « Ces sondages démontrent clairement que Québec doit mettre fin à cette idée dépassée selon laquelle les droits des compagnies minières devraient l'emporter sur ceux des individus, des communautés et de l'environnement ».
Elle poursuit « De plus, il est clair que le gouvernement doit honorer le souhait des Cris, stopper le projet minier Matoush et lancer sans plus tarder un examen indépendant pan-québécois sur les impacts de l'exploitation de l'uranium avant d'approuver tout projet d'uranium sur son territoire ».
Faits saillants des sondages :
Propriété privée et droits des communautés :
Une majorité des répondants (82 %) n'accepte pas qu'une société minière puisse obtenir des concessions minières sur des terres privées sans d'abord obtenir le consentement du propriétaire du terrain.
Une majorité des répondants (82 %) est d'avis que les municipalités devraient avoir le droit de soustraire certaines zones sensibles de leur territoire à l'exploitation minière.
Une majorité de répondants n'est pas d'accord pour que les droits des prospecteurs et des sociétés minières aient préséance sur les droits des communautés et nations autochtones (71 %), des municipalités (73 %) et des propriétaires privés (77%).
Uranium :
Bien que les avis soit partagés (39 % défavorable contre 35 % en faveur de l'extraction de l'uranium au Québec), une très forte proportion, 78 % des québécois, juge que le Gouvernement devrait commander un examen indépendant des impacts économiques, environnementaux et sociaux de la filière uranifère avant d'autoriser tout projet d'uranium.
Au Nord-du-Québec, où Strateco Resources Inc tente d'obtenir une approbation pour son projet Matoush d'exploration avancée de l'uranium, les résultats sont similaires. Plus de la moitié (55 %) des répondants de cette région est opposée aux mines d'uranium dans le Nord-du-Québec, et un peu plus du tiers (35 %) y est favorable, mais une grande majorité (86%) des répondants nordiques est d'accord que le gouvernement devrait commander un examen indépendant des impacts économiques, environnementaux et sociaux de la filière uranifère avant d'autoriser tout projet d'uranium.
Finalement, la majorité des répondants du Nord-du-Québec (77 %), incluant les non Cris dans une proportion de 63 %, affirme que Ressources Stratéco Inc., devrait respecter la décision des Cris et ne pas poursuivre son projet d'exploration situé sur leur territoire et qui, après 3 ans de consultations, n'a pas reçu l'appui des Cris.
Priorités pour la prochaine réforme minière :
La moitié des Québécois croit que la réforme de la loi sur les mines devrait en priorité servir à mieux protéger l'environnement (52 %) et mieux protéger les personnes et les communautés affectées (51 %). Vient ensuite l'augmentation des impôts ou des redevances sur l'extraction minière (34 %).
Les redevances minières :
Plus de la moitié des québécois (55 %) sont d'avis que les redevances minières sont trop faibles, contre 11 % qui trouvent qu'elles sont justes et 6 % les jugent trop élevées.
Une majorité de québécois, (60 %) des répondants, est d'avis qu'une redevance supplémentaire devrait être appliquée sur les revenus (au lieu des profits), contre 11 % qui est d'avis qu'il ne faudrait faire aucun changement au régime de redevances actuel.
Un peu plus de la moitié des Québécois (54 %) affirme qu'entre 10 % et 60 % de la valeur du minerai extrait au Québec devrait demeurer au Québec sous forme de redevances, taxes ou de réinvestissements.
Les deux sondages ont été réalisés par la firme de sondages Léger Marketing pour l'IBC - un premier, en ligne, auprès d'un échantillon représentatif de 1000 répondants à travers le Québec du 11 au 13 février dernier (un échantillon probabiliste de 1000 répondants aurait une marge d'erreur maximum de +/- 3,1%, 19 fois sur 20) et un second, auprès d'un échantillon de 300 répondants du Nord-du-Québec contactés entre le 12 et 19 février (marge d'erreur maximum de +/- 5,66%, 19 fois sur 20).
Les deux sondages peuvent être consultés en ligne : www.borealcanada.ca
Initiative boréale canadienne
L'Initiative boréale canadienne réunit divers partenaires dans le but de créer de nouvelles solutions pour la conservation et le développement durable de la forêt boréale. Elle agit à titre de catalyseur en appuyant divers efforts sur le terrain, dans l'ensemble de la région boréale, déployés par les gouvernements, l'industrie, les nations autochtones, des organismes de conservation, de grands détaillants, des institutions financières et des scientifiques.
SOURCE : Initiative boréale canadienne
Suzann Méthot, Directrice régionale - Québec - IBC (514) 792-1843 [email protected]
Suzanne Fraser, Directrice des communications - (613) 552-7277 [email protected]
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