Dévoilement de l'Étude canadienne d'incidence (ECI) 2008
MONTRÉAL, le 25 oct. /CNW Telbec/ - Monsieur Nico Trocmé, directeur du Centre de recherche sur la famille et les enfants et professeur titulaire à l'École de service social de l'Université McGill, dévoilait, en primeur, les résultats de l'Étude d'incidence canadienne sur l'incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants 2003-2008. Cette étude était dévoilée dans le cadre du congrès biennal de l'Association des centres jeunesse du Québec les 25, 26 et 27 octobre 2010, sous le thème Jeunesse en tête, au-delà du risque les besoins de développement, au Centre Sheraton, à Montréal où près de 1 300 personnes participent.
Entre 1998 et 2008, 100 000 enquêtes supplémentaires ont été réalisées à travers le Canada pour un total de 235 842. Cependant, cet écart spectaculaire est observé entre 1998 et 2003, puisque depuis 2003, le nombre d'enquêtes est demeuré stable.
La négligence (34 %) et l'exposition à la violence conjugale (34 %) représentent les principaux motifs d'enquêtes, à travers le Canada, pour un total de 68 % des situations. Un faible pourcentage d'enfant est concerné par des situations urgentes. Alors que dans la grande majorité des cas, ces situations ne mettent pas en péril la sécurité immédiate des enfants, ce sont le développement et le bien-être de ces enfants qui sont compromis. Ces enfants sont exposés à un grand risque de répercussions importantes sur le plan cognitif, social et émotionnel.
Le Québec rejoint cette tendance. L'Association des centres jeunesse du Québec publiait récemment son bilan annuel des DPJ. Il révèle que 38 % des situations d'enfants dont le signalement est retenu le sont pour des motifs de négligence ou de risques sérieux de négligence. Les connaissances d'aujourd'hui nous amènent à prendre de plus en plus au sérieux les conséquences de ces impacts, très néfastes à moyen et à long terme.
L'enquête de 2008 ajoute plusieurs dimensions importantes à l'étude, en particulier un suréchantillonage qui permettra des analyses plus pointues au Québec, en Ontario, au Saskatchewan, en Alberta et en Colombie-Britannique; une participation importante des CJ autochtones; et des changements définitionnels permettant une meilleure mesure des mauvais traitements psychologiques, de la violence conjugale et des situations de risque, ces derniers s'élevant à 26 % des enquêtes.
L'EIC 2008 révèle un fait préoccupant chez la population autochtone. Alors que les autochtones représentent seulement 6 % des enfants canadiens, ils représentent 22 % des enquêtes à travers le Canada. Cette surreprésentation est due aux facteurs de risques élevés auxquels sont exposés les enfants autochtones : problèmes de logement, pauvreté, toxicomanie et isolement.
Détails concernant l'ECI
L'ECI suit le cycle de surveillance de la santé, comprenant trois phases : collecte/acquisition de données, analyse des données, diffusion de l'information pour action et retour à la phase de collecte de données. L'ECI utilise un cycle périodique de collecte de données et de production de rapport de cinq ans. La collecte des données pour l'ECI-1998 a été effectuée en 1998; celle de l'ECI-2003 en 2003 tandis que la collecte des données pour l'ECI-2008 s'est tenue à l'automne 2008. Le rapport sur les données principales est le point culminant du troisième cycle de collecte de données (ECI-2008). Le quatrième cycle de collecte de données est prévu pour 2013. La nature continue et cyclique du système de surveillance de l'ECI génère des données qui continueront à contribuer à l'accumulation des connaissances en permettant le suivi des tendances et la constitution d'une base empirique en vue de l'élaboration des politiques et de l'évolution de la pratique. Les données de surveillance de l'ECI servent à générer des estimations nationales de l'incidence des cas de maltraitance des enfants au Canada, et à brosser un tableau national des cas de violence et de négligence envers les enfants au Canada. |
L'Agence de la santé publique du Canada a fourni 1 250 000 $ pour financer l'échantillon national servant de base à l'ECI. L'étude a donné lieu à une grande collaboration entre les provinces, les territoires et le gouvernement fédéral, les deux premiers ont contribué en temps, en savoir-faire et en participation de leurs travailleurs d'aide à l'enfance. Cinq provinces - l'Alberta, la Colombie-Britannique, l'Ontario, le Québec et la Saskatchewan - ont versé des fonds additionnels pour augmenter la taille de l'échantillon dans leur province et territoire. De plus, un certain nombre d'intervenants ont fourni du financement pour soutenir le volet sur les Premières nations de l'ECI-2008, notamment les provinces de la Colombie-Britannique, du Manitoba, de l'Ontario et des Affaires indiennes et du Nord Canada par l'entremise de l'ASPC, et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. La Fondation canadienne pour l'innovation (FCI) a offert une contribution pour soutenir la création d'une base de données intégrée sur l'ECI |
Renseignements:
Source : | Association des centres jeunesse du Québec | |||
Renseignements : | Judith Laurier | |||
514 842-5181, poste 311 ou cellulaire 514 327-5181 | ||||
Université McGill | ||||
Pascal Zamprelli | ||||
514-398-1385 ou cellulaire : 514 830-6550 |
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