Dévoilement du Baromètre de l'action climatique 2024 - Urgence d'agir pour l'environnement : 1 personne sur 4 possède de faibles connaissances climatiques
MONTRÉAL, le 11 déc. 2024 /CNW/ - Bien que 82 % de la population reconnaissent l'urgence climatique, les données du Baromètre 2024 permettent de constater qu'un essoufflement des actions individuelles se fait sentir au Québec. Dans ce contexte, de bonnes connaissances sont essentielles, mais un problème de littératie climatique s'observe à travers la province : plusieurs croyances erronées persistent au sein de la population, risquant de freiner la prise d'action climatique. Les décisions politiques deviennent alors cruciales pour accélérer la transition écologique, mais ici aussi, le Groupe de recherche sur la communication climatique de l'Université Laval observe un paradoxe : 49 % de la population accordent de l'importance aux positions climatiques des partis lors du vote, toutefois seule une minorité affirme connaitre ces positions.
La 6e édition du Baromètre de l'action climatique réalisé par le Groupe de recherche, avec le soutien financier de Futur Simple et du Gouvernement du Québec, étudie ces dispositions envers les défis climatiques et constate que de meilleures connaissances sur les enjeux climatiques pourraient encourager les Québécoises et les Québécois à faire des choix individuels et collectifs plus éclairés et efficaces.
Des connaissances climatiques à parfaire
Comme ajout à l'édition 2024, le Baromètre examine en profondeur cette année le niveau de littératie climatique, soit les connaissances objectives que possède la population à l'égard des enjeux climatiques. Le constat est que de nombreuses croyances erronées subsistent dans la population. Ce type de croyances peut conduire à faire des choix inefficaces pour lutter contre la crise climatique, à la fois à l'échelle individuelle et collective. Par exemple, 74 % des gens croient que planter des arbres permet de capter rapidement les gaz à effet de serre (GES) qui se trouvent déjà dans l'atmosphère. Certes, les arbres agissent comme des puits de carbone en captant naturellement le CO2. Toutefois, un jeune arbre capte peu de carbone en début de vie -- sa capacité augmente progressivement avec le développement de son feuillage ou de ses aiguilles. Ce n'est donc pas une solution pour diminuer rapidement les émissions de GES.
« Acquérir des connaissances de base sur la crise climatique et sur ses solutions permet de porter un meilleur jugement sur ce que les décideurs politiques proposent pour s'attaquer à cette crise », indique Valériane Champagne St-Arnaud, professeure à l'Université Laval et autrice principale de l'étude. « En effet, on observe que les personnes ayant de fortes connaissances sur les enjeux climatiques sont plus susceptibles d'adopter des comportements favorables au climat, de s'impliquer à l'échelle collective et d'accorder de l'importance aux positions climatiques des partis lors du vote. »
De plus, seulement 1 % des individus possédant de fortes connaissances sur le climat croient que les changements climatiques ne sont pas prouvés scientifiquement. Cette proportion atteint 35 % dans le groupe qui possède le plus faible niveau de littératie climatique. « Ces résultats mettent en évidence l'importance de poursuivre les efforts d'éducation climatique, pour favoriser la mobilisation de la population et prévenir la polarisation », conclut la chercheuse.
Un appétit pour des politiques favorables au climat
Autre nouveauté cette année, de nouvelles mesures ont été prises afin d'évaluer les attitudes politiques climatiques de la population ainsi que leurs connaissances à ce niveau. La majorité de la population croit que les gouvernements fédéral et provincial devraient adopter davantage de politiques de lutte climatique, même si celles-ci sont généralement impopulaires. De plus, une personne sur deux (49 %) affirme accorder une grande importance aux positions climatiques des partis lorsque vient le temps de voter. Toutefois, seulement une personne sur quatre déclare connaitre « très bien » ou « bien » les engagements climatiques des différents partis à l'échelle fédérale (27 %) et à l'échelle provinciale (26 %). Le Baromètre souligne d'ailleurs que l'ensemble des partis politiques gagneraient à mieux communiquer leurs positions sur les enjeux climatiques afin de stimuler le débat public sur ces questions.
Essoufflement de l'engagement climatique à l'échelle individuelle
Toujours selon l'étude, de nombreuses actions ponctuelles sont déjà ancrées dans le quotidien : recycler (93 % de la population déclarent le faire), minimiser le gaspillage alimentaire (85 %), privilégier les produits réutilisables (74 %), etc. Toutefois, plusieurs gestes importants pour réduire l'empreinte carbone de la population tardent toujours à être adoptés par la majorité. Par exemple, la voiture demeure le moyen de transport privilégié au quotidien par 73 % de la population et seulement 39 % affirment minimiser leur consommation de viande.
Globalement, 24 % déclarent faire tout ce qu'ils peuvent pour le climat, une proportion en hausse depuis les dernières années. Cet essoufflement repose à la fois sur des contraintes objectives, par exemple, le manque d'accès à des systèmes de transport collectifs efficaces, mais également sur des perceptions individuelles qui peuvent freiner les actions. « Par exemple, 48 % de la population affirment choisir un domicile de taille minimale pour leurs besoins et ceux de leur famille. Pourtant, la taille des maisons unifamiliales neuves est en constante augmentation, alors que le nombre de personnes par ménage continue de diminuer. La perception de « taille minimale » est donc un enjeu », expose Valériane Champagne St-Arnaud.
« Il y a aussi des symptômes évidents de fatigue climatique, alors que 34 % de la population déclarent être fatigués d'entendre parler des changements climatiques », explique-t-elle. «. Dans ce contexte, il est plus que jamais important de communiquer de façon efficace sur la crise climatique, en insistant sur le fait qu'il n'est pas trop tard pour agir. »
Le Baromètre de l'action climatique est une manière efficace de découvrir les principaux constats sur les actions climatiques et de s'informer de manière neutre et scientifique.
POUR TÉLÉCHARGER L'ENSEMBLE DU RAPPORT
Visitez-le : www.futur-simple.ca/ressources/barometre-de-laction-climatique-2024
MÉTHODOLOGIE DU BAROMÈTRE
Les résultats sont issus d'une enquête par questionnaire en ligne réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 2513 personnes âgées de 18 ans et plus, vivant au Québec et s'exprimant en français ou en anglais. La collecte de données a été réalisée par la firme Léger du 17 septembre au 12 octobre 2024.
GROUPE DE RECHERCHE SUR LA COMMUNICATION MARKETING CLIMATIQUE
Le Baromètre de l'action climatique est réalisé de manière indépendante par le Groupe de recherche sur la communication climatique, avec le soutien financier de Futur Simple et du Gouvernement du Québec. Basé à l'Université Laval, l'objectif du groupe est de faire avancer les connaissances scientifiques dans le domaine de la communication marketing autour de l'action climatique. Il est dirigé par la professeure et chercheuse Valériane Champagne St-Arnaud.
SOURCE Futur Simple
Renseignements : Marie-Rose Desautels, [email protected], (819) 580-9235; Ariane Boulé, [email protected], (514) 797-5915
Partager cet article