Dévoilement du Monument à la mémoire du chef algonquin Tessouat, chef des Kichi Zibi Anishinabeg, au Musée canadien de l'histoire English
Une cérémonie autochtone souligne le 450e anniversaire de naissance du chef Tessouat
OTTAWA, le 9 nov. 2017 /CNW/ - Une cérémonie dans la plus pure tradition autochtone comportant des aspects éducatifs et des réjouissances s'est déroulée aujourd'hui sur la propriété du Musée canadien de l'histoire. Arif Virani, secrétaire parlementaire de la ministre du Patrimoine canadien (Multiculturalisme), s'est joint à Mark O'Neill, président-directeur général du Musée; à Norm Odjick, directeur général du Conseil tribal de la nation algonquine Anishinabeg; et à Verna Polson, grande chef du Conseil tribal Nation algonquine Anishinabeg, pour dévoiler une statue de bronze de huit pieds à l'effigie du chef Tessouat. M. Virani a participé au dévoilement au nom de l'honorable Mélanie Joly, ministre du Patrimoine canadien.
Le monument souligne le 450e anniversaire de la naissance du chef Tessouat, le chef algonquin qui exerçait une domination sur les échanges et le commerce en amont et en aval de la rivière des Outaouais - Kichi Zibi - au début des années 1600. L'emplacement choisi pour ériger la statue sur les berges de la rivière des Outaouais, adjacent au Musée canadien de l'histoire et donnant sur la colline du Parlement, est hautement symbolique, car ce personnage a marqué l'histoire du Canada.
La communauté du chef Tessouat vivait sur l'île Morrison, près de la ville qu'on appelle aujourd'hui Pembroke, en Ontario. Celle-ci avait la haute main sur le commerce et le trafic sur la rivière en prélevant un péage sous la forme de marchandises en échange d'un droit de passage. Lorsque Samuel de Champlain a rencontré le chef en 1603, puis en 1613, l'explorateur a tenté d'usurper au chef son rôle d'intermédiaire dans le commerce de la fourrure et a voulu négocier un passage vers l'ouest. Le chef Tessouat a refusé à Champlain le droit de passage et a continué de régner sur le commerce le long de la rivière d'une main ferme, faisant en sorte que les communautés autochtones en retirent des avantages.
Le Monument à la mémoire du chef algonquin Tessouat est une collaboration entre Patrimoine canadien, le Musée canadien de l'histoire, le Conseil tribal de la nation algonquine Anishinabeg et M. Jérémie Giles, sculpteur.
Citations
« Homme d'État, homme d'affaires, guerrier : le chef Tessouat était reconnu par son peuple, les alliés et les premiers arrivants européens - y compris Samuel de Champlain - comme un grand leader et un féroce négociateur commercial. En commémorant, dans une perspective d'éducation, les personnes, les endroits et les événements qui ont façonné notre histoire, notre gouvernement continue d'œuvrer pour la réconciliation avec les peuples autochtones. »
- L'honorable Mélanie Joly, ministre du Patrimoine canadien
« Grâce aux efforts du Conseil tribal de la nation algonquine Anishinabeg et de l'artiste Jérémie Giles, nous sommes en mesure de rendre hommage à ce personnage historique représenté dans cette sculpture impressionnante. J'invite tous les Canadiens à venir admirer cette statue et à en apprendre plus sur la vie du chef Tessouat et son époque, ainsi que sur la nation algonquine Anishinabeg. »
- M. Arif Virani, secrétaire parlementaire de la ministre du Patrimoine canadien (Multiculturalisme) et député de Parkdale-High Park
« En rendant hommage à l’héritage du chef Tessouat, nous reconnaissons l’apport important de la Nation algonquine au Canada. Ce monument est un puissant symbole du chemin que nous avons emprunté pour aboutir à une réconciliation avec le peuple algonquin. »
– M. William Amos, député de Pontiac
« Au cours des dernières années, le Musée a travaillé en étroite collaboration avec des communautés autochtones afin d'intégrer leur histoire et leurs récits en adoptant de nouvelles méthodes intéressantes. Aujourd'hui, nous sommes fiers de recevoir cette reconnaissance historique pertinente et importante envers le chef Tessouat. »
- M. Mark O'Neill, président-directeur général, Musée canadien de l'histoire
« Attendu depuis longtemps, le 9 novembre 2017 demeurera un grand jour. C'est en ce jour que nous nous réunissons tous pour honorer un important leader des Anishinabes, dont l'histoire de notre pays ne fait presque pas mention : le chef borgne Tessouat. Ce monument du grand chef, qui repose sur le territoire traditionnel algonquin, rappellera aux générations futures le rôle important qu'ont joué Tessouat et toutes les Premières Nations dans les débuts du Canada. »
- Mme Verna Polson, grande chef, Conseil tribal de la nation algonquine Anishinabeg
« En 1980, j'ai appris en lisant les écrits de Champlain l'omniprésence du grand chef algonquin Tessouat le premier, et l'importance de son rôle dans les premières alliances qui ont contribué à donner forme à notre pays. À partir de ce moment, j'étais convaincu qu'on devait lui rendre hommage, à lui aussi, dans la région de la capitale du Canada. Aujourd'hui, je suis heureux de voir qu'il se tiendra, symboliquement et fièrement, de nouveau sur la propriété où est maintenant érigé le Musée canadien de l'histoire. »
- M. Jérémie Giles, peintre et sculpteur
Les faits en bref
Patrimoine canadien facilite l'élaboration de nouveaux monuments commémoratifs qui revêtent une importance nationale dans la région de la capitale du Canada.
L'histoire nous révèle que le chef Tessouat était borgne, et c'est ainsi que nous apparaît la statue. L'œuvre ne repose pas sur un socle : le sculpteur Jérémie Giles explique que le chef se tient debout, les pieds tout près de notre terre mère.
L'artiste dépeint le chef Tessouat comme s'il revenait tout juste d'une expédition commerciale sur le fleuve Saint-Laurent, faisant un arrêt à l'île Morrison, sur le chemin du retour. Il porte des vêtements ordinaires, plutôt qu'une tenue de cérémonie, et il est sur le point de s'adresser à ses compagnons de voyage et de diriger une cérémonie du tabac. Il tient donc le bâton de parole cérémoniel.
Liens connexes
Conseil tribal de la nation algonquine Anishinabeg
Musée canadien de l'histoire
Document d'information
Au sujet du chef Tessouat
Selon les archives, les Kichi Zibi Anishinabeg sont le premier peuple à occuper le territoire et les affluents autour de Kichi Zibi (rivière des Outaouais). Une communauté s'est installée sur l'île Morrison, située au milieu de la rivière, près de la ville connue aujourd'hui sous le nom de Pembroke, en Ontario. Désigné comme des Minitig Anishinabeg, ou des insulaires, ce groupe d'Anishinabe ou de Kichi Zibi Anishinabeg a tiré parti de son emplacement stratégique pour exercer une domination sur les échanges commerciaux et le trafic sur la rivière en prélevant un péage sous la forme de marchandises en échange d'un droit de passage sur le cours d'eau.
Dans les années 1590, un grand chef s'est élevé parmi les Kichi Zibi Anishinabeg, le chef Tessouat. Homme d'État, habile négociateur, guerrier : le chef Tessouat connaissait bien la rivière et comprenait à quel point elle était précieuse. En 1603, à Tadoussac, au Québec, le chef Tessouat a célébré la victoire aux côtés des alliés innus et malécites après une bataille contre les Mohawks. Fraîchement débarqué, Samuel de Champlain a assisté à cet événement. Ce dernier n'était pas familier avec les peuples anishinabe ni avec leur territoire, il les appelait d'ailleurs des « Algonquins ».
Champlain a remarqué à quel point le chef Tessouat était tenu en haute estime par ses alliés et a voulu en apprendre plus. Il a appris que le chef Tessouat et sa communauté vivaient aux abords d'un immense cours d'eau qu'ils empruntaient, peut-être pour pénétrer à l'intérieur du pays; Champlain a même cru que la rivière menait vers l'Orient. Cependant, il faudra encore 10 années avant qu'il ne puisse explorer la cartographie de la rivière vers l'ouest.
Les Anishinabeg ont continué à dominer les échanges commerciaux le long de la rivière. En 1613, Champlain, en personne, visite les communautés qui jalonnent sa route - on raconte qu'il y avait 10 sous-nations d'Algonquins le long de la rivière - et les encourage à traiter directement avec la France et de laisser tomber « l'intermédiaire » (Tessouat), ce qui perturberait des dispositions mises en place des centaines d'années auparavant. Enfin, il rencontre le chef Tessouat et les Minitig Anishinabeg sur l'île Morrison. Le chef Tessouat et ses guerriers étaient forts, bien organisés et en toute possession de leurs moyens, de sorte que Champlain renouvellera l'alliance avec le chef.
Champlain demande l'autorisation de dépasser l'île et de s'avancer plus à fond dans les terres; il voulait ainsi établir un contact avec la nation Wendat installée plus à l'ouest. Le chef Tessouat, qui, selon les archives, était borgne, a très bien lu l'intention de l'explorateur : Champlain allait créer une nouvelle alliance qui éliminerait les Kichi Zibi Anishinabeg, le chef Tessouat et son peuple en tant qu'intermédiaires dans le commerce de la fourrure. Le chef Tessouat a refusé de laisser passer Champlain.
L'exploration vers l'ouest s'est tout de même poursuivie, mais le chef Tessouat a promulgué une ordonnance visant à protéger les échanges commerciaux réalisés à partir de la rivière et les tributs qui étaient remis à son peuple et aux alliés.
- Référence : Since Time Immemorial: "Our Story": The Story of the Kitigan Zibi Anishinàbeg, de Stephen McGregor
SOURCE Patrimoine canadien
(médias seulement) Simon Ross, Attaché de presse, Cabinet de la ministre du Patrimoine canadien, 819-997-7788; Relations avec les médias, Patrimoine canadien, 819-994-9101, 1-866-569-6155, [email protected]
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