D'importantes lacunes dans l'évaluation de la relation entre la viande et le cancer du Centre International de Recherche sur le Cancer English
OTTAWA, le 7 mai 2016 /CNW/ - À la suite d'un rapport fort controversé du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) qui mettait l'accent sur un lien entre la consommation de viande rouge et de viande transformée et le cancer, l'ensemble de la preuve ne permet pas de tirer de conclusions valables, selon le Dr David Klurfeld.
L'étude de la cancérogénicité des agents fait partie du mandat du CIRC affilié à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dont le rapport a été publié en octobre 2015. Dr Klurfeld, le chef du programme national en nutrition humaine du service de recherche agricole du Département de l'agriculture des États-Unis, et membre du groupe de travail du CIRC, a présenté sa recherche dans le cadre du congrès de la Société canadienne de nutrition tenue aujourd'hui à Gatineau-Ottawa.
Dr Klurfeld a souligné que bien que la certitude ne soit pas indispensable lorsqu'il s'agit de prendre des décisions de santé publique, il faudrait tout de même respecter certaines normes de preuve. Les preuves devraient inclure des données sur l'exposition alimentaire humaine et le risque de maladie, des études animales et des études mécanistes validées.
Selon le Dr Klurfeld, la décision de classer la viande rouge dans le groupe 2A (substances probablement cancérogènes pour les humains) et la viande transformée dans le groupe 1 (substances cancérogènes pour les humains) était principalement attribuable à des études d'observation et par ailleurs étayée par des mécanismes potentiels non concluants.
« Il faut remettre en question les études d'observation de faibles associations, particulièrement dans les enquêtes sur l'alimentation qui présentent d'importants biais et facteurs confusionnels, a-t-il dit. » Il y a facteur confusionnel lorsque les résultats de l'étude dépendent d'autres facteurs. Par exemple, le tabagisme, la consommation d'alcool, le manque d'exercice ou de mauvaises habitudes alimentaires peuvent accroître le risque de maladie chronique.
Son rapport mentionne que le groupe de travail a fait abstraction de deux essais importants de régimes pauvres en lipides qui réduisaient la consommation de viande et de viande transformée, mais qui ne constataient aucune réduction du risque associé au cancer du côlon ou aux polypes. Il indique également que la plupart des études évaluées par le CIRC ne s'appuyaient que sur un seul questionnaire de base et sur des entretiens de suivi qui laissaient supposer que l'apport n'avait pas changé, et ne pouvaient évaluer avec précision l'apport en protéine ou en énergie.
« Il y a encore beaucoup d'incertitude quant à la relation entre tout facteur alimentaire et le cancer, a-t-il ajouté. »
SOURCE Canadian Meat Council
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