Discrimination dans le financement des CPE - Le ministre Proulx ne reconnaît pas la réalité autochtone
NITASKINAN, QC, le 2 mars 2016 /CNW Telbec/ - Le Conseil de la Nation Atikamekw (CNA) déplore que le nouveau mode de financement des CPE ne tienne pas compte de la réalité des CPE autochtones éloignés des centres urbains. Le CNA est en accord avec une gestion rigoureuse des fonds publics, mais il ne peut endosser, sous leurs formes actuelles, certaines mesures annoncées par le Ministère de la Famille. Selon le CNA, certaines de ces mesures pénaliseront systématiquement les CPE de plusieurs communautés autochtones.
Monsieur Constant Awashish, Grand Chef de la Nation Atikamekw, souligne que : « Il y a de la discrimination systémique dans ce mode de financement. Parce que nos CPE sont éloignés des centres urbains et que les habitudes d'utilisation des services de garde par les parents autochtones sont différentes, nos CPE seront pénalisés financièrement. Il est illogique de nous comparer avec les CPE allochtones.»
Les règles de financement ne considèrent pas que l'éloignement des centres urbains entraîne des coûts additionnels importants dans l'achat des biens et des services nécessaires au fonctionnement des CPE autochtones. Les denrées alimentaires, les frais d'entretien et de réparation des immeubles et les frais de déplacement des professionnels (informatique, comptabilité et autres) sont des exemples importants. « Quand tu es séparé du village le plus proche par 300 km de route forestière, les biens et services sont plus dispendieux. On ne peut pas être comparé avec des CPE en milieu urbain » explique Paula Saint-Pierre du CPE Sakihitokiwam d' Opitciwan.
D'autre part, la présence régulière et assidue de l'enfant est devenue un critère important du financement gouvernemental. Le CNA considère qu'une mesure particulière est nécessaire en milieu autochtone. « En milieu autochtone éloigné, il y a beaucoup d'instabilité au niveau de la présence quotidienne des enfants dans les CPE. Ceci s'explique par les activités traditionnelles et culturelles telles la chasse, la pêche et le temps passé en forêt en famille. Les CPE seront pénalisés financièrement à cause des activités culturelles des parents » explique la directrice du CPE Kokom Tcitcatci de Manawan, Madame Kathy Black.
Le Ministère va aussi baser son financement sur un ratio d'éducatrices qualifiées de 81%. Le CNA déplore cette norme qui va nuire aux milieux défavorisés qui se sont pris en main depuis quelques années. Madame Suzanne Chilton, directrice générale du CPE Six Saisons de Wemotaci explique que : « Nous ne pouvons accepter cette norme trop basse. Au cours des dernières années, nous avons investi et visé un taux de qualification de 100% de nos éducatrices titulaires de poste. Nos milieux sont défavorisés et nous avons besoin de personnel qualifié. Ce pourcentage plus bas engendrera des pertes financières importantes et systématiques puisque basé sur un taux moindre que notre réalité. »
Les représentants des CPE Atikamekw ont demandé une rencontre avec le ministre de la Famille, Monsieur Sébastien Proulx et le ministre des Affaires autochtones, Monsieur Geoffrey Kelley, dans les prochains jours et espèrent les convaincre d'ajuster certaines règles.
À propos du CNA
Le Conseil de la Nation Atikamekw est un organisme politique qui représente les trois communautés atikamekw de Manawan, Opitciwan et Wemotaci.
SOURCE CONSEIL DE LA NATION ATIKAMEKW
Conseil de la Nation Atikamekw, Jimmy Néashit, coordonnateur aux communications, 819 523 6153 poste 118 ou [email protected]
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