Dix cibles de réduction de la paperasserie pour 2010, selon les PME
Semaine de sensibilisation à la paperasserie, du 11 au 15 janvier
Selon le tout dernier rapport de la FCEI, 81 % des petites et moyennes entreprises (PME) estiment que les pouvoirs publics ne se soucient guère des effets que les règlements qu'ils établissent auront sur les entreprises. "En agissant sur les points indiqués dans la liste qui suit, les gouvernements pourront témoigner du fait qu'ils apprécient beaucoup la contribution essentielle que les PME apportent à l'économie canadienne. Cette liste est loin d'être exhaustive, mais elle constitue un bon début", déclare
1. Établir un code d'équité envers les contribuables de la TPS/TVH - L'Agence du revenu du Canada (ARC) devrait adopter un code d'équité envers les contribuables de la TPS/TVH. La conformité à la réglementation portant sur les taxes de vente est la plus grande source de frustration des propriétaires de petites entreprises. Les entreprises, que le gouvernement charge de percevoir ces recettes fiscales en son nom, ont droit à un service à la clientèle convenable, y compris des réponses rapides et claires à leurs questions. Ce code d'équité devrait suivre le modèle du Code de service et d'équité envers les contribuables de la Colombie- Britannique, qui garantit aux propriétaires d'entreprise le droit de recevoir des réponses écrites à leurs questions. Par ailleurs, les directives ainsi reçues seront respectées même si elles sont erronées. Les contribuables doivent avoir l'assurance de ne pas être pénalisés, s'ils ont suivi des directives données par les agents de l'ARC. 2. Uniformiser les définitions des statuts d'employé et de sous-traitant - Les gouvernements fédéral et provinciaux devraient se concerter pour donner tous la même définition des statuts d'employé et de sous- traitant et uniformiser leur processus de décision quant à ce statut. Les définitions contradictoires qu'en donnent l'ARC et les normes d'emploi provinciales ainsi que les commissions des accidents du travail créent un véritable casse-tête pour bien des propriétaires de PME. Une simplification de cette réglementation leur épargnerait des milliers d'heures de travail et des frustrations inutiles. 3. Simplifier la méthode de calcul des déductions des frais d'automobile - Le ministère des Finances et l'Agence du revenu du Canada devraient simplifier la méthode de calcul des déductions des frais d'automobile, étant donné que la tenue d'un registre détaillé est l'élément le plus contraignant des règles fiscales relatives aux véhicules automobiles, pour les propriétaires de PME. Dans son budget de 2008, le gouvernement fédéral s'était engagé à envisager un registre type, qui ne devrait être tenu que pendant une période représentative de l'utilisation du véhicule. Cette possibilité a été étudiée plus à fond, mais rien n'a encore été mis en œuvre jusqu'ici. 4. Adapter les Systèmes de gestion de la sécurité (SGS) de l'aviation aux PME de ce secteur - Transports Canada devrait créer des Systèmes de gestion de la sécurité (SGS) praticables pour les petits exploitants du secteur de l'aviation. Avec les SGS, la réglementation de la sécurité passe de Transports Canada aux entreprises elles- mêmes, qui se voient imposer un cadre de gestion censé créer une "culture de la sécurité". L'ennui, c'est que le cadre des SGS a été conçu pour les grandes entreprises du secteur de l'aviation, comme les compagnies aériennes, qui s'emploient à sa mise en œuvre depuis quatre ans. Bientôt, les mêmes règles s'appliqueront aux petites entreprises de ce secteur, comme celles qui ont des hydravions ou des avions d'épandage agricole et celles qui fournissent des services au secteur. Beaucoup d'entreprises existant depuis longtemps risquent de devoir mettre la clé sous la porte à cause de ces règles impraticables. Demander aux petits exploitants de mettre en œuvre des systèmes de gestion de la sécurité structurés et de présenter des rapports réguliers n'aura d'ailleurs que peu d'effets sur l'amélioration de la sécurité aérienne. 5. Introduire un permis d'exploitation unique pour les entreprises mobiles - Les administrations municipales devraient autoriser les entreprises travaillant dans plusieurs municipalités, comme les plombiers et autres entrepreneurs en bâtiment, à ne disposer que d'un seul permis d'exploitation, au lieu de les obliger, comme c'est parfois le cas, à obtenir une douzaine de permis d'exploitation différents. Les régions de Victoria et d'Okanagan-Similkameen, en Colombie-Britannique, ont ainsi introduit un permis d'exploitation unique pour les entreprises mobiles. Selon un propriétaire d'entreprise de Victoria, cette mesure lui a évité de perdre presque une semaine en démarches administratives. On a observé un accroissement des recettes et de la conformité dans les deux régions. 6. Participer à PerLE (pour les municipalités qui ne le font pas encore) - PerLE est un programme reposant sur un partenariat entre le gouvernement fédéral et les provinces et municipalités participantes, qui permet de trouver d'un seul coup ce qu'il faut comme permis et licences pour ouvrir une entreprise. Le temps de recherche s'en trouve considérablement réduit. Ainsi, le temps nécessaire pour trouver quels permis étaient requis pour l'ouverture d'un restaurant dans une municipalité est tombé de sept heures et demie à un quart d'heure. 7. Instaurer l'équité et la transparence à l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) - Les propriétaires d'entreprises agroalimentaires comprennent la nécessité d'une certaine dose de réglementation, pour assurer la sécurité sanitaire des aliments, mais l'ACIA pourrait faire nettement mieux dans ses rapports avec les PME. Il ressort d'une récente évaluation de l'ACIA par les PME que l'équité n'est pas son fort et que ses décisions sont souvent sans appel. Il faudrait qu'on nomme un ombudsman des producteurs de denrées alimentaires, doté de véritables pouvoirs et chargé de surveiller la façon dont l'ACIA traite les PME. 8. Simplifier les formalités douanières - L'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) devrait réformer le programme de drawback (remboursement de douane). Demander le remboursement de droits de douane exige des entreprises canadiennes une telle paperasserie que beaucoup de PME qui importent et exportent des marchandises renoncent à des sommes qui leur sont dues ou préfèrent s'implanter aux États-Unis plutôt qu'au Canada. Ainsi, un fermier doit remplir 400 formulaires pour chaque conteneur qu'il importe, paperasses qu'il doit ensuite conserver pendant sept ans. Le gouvernement devrait supprimer les droits inutiles et réduire la durée de conservation des documents pour les droits restants. 9. Simplifier le processus de l'avis relatif au marché du travail (AMT) pour l'embauchage de travailleurs étrangers temporaires (TET) - Bien que plusieurs changements louables aient été apportés au processus de demande d'avis relatif au marché du travail, il n'en reste pas moins source de frustration pour bien des entreprises. Un employeur doit obtenir un avis favorable avant de pouvoir embaucher un travailleur étranger temporaire. Le processus est censé évaluer les efforts qu'a déployés l'employeur pour embaucher des Canadiens, avant de se tourner vers de la main-d'œuvre étrangère, et veiller à ce que les TET embauchés bénéficient de salaires et de conditions de travail convenables. Il faut absolument que Ressources humaines et Développement des compétences Canada poursuive la simplification de cette réglementation (par exemple, en autorisant la reconduction des AMT, sans obliger l'employeur à repasser par toutes les étapes du processus, et en élargissant à d'autres régions le Projet pilote d'avis relatif au marché du travail en mode accéléré). 10. Instaurer la transparence en ce qui concerne les frais que perçoivent les administrations - Le gouvernement fédéral devrait mettre en application le projet de loi C-212 sur le recouvrement des coûts (Loi concernant les frais d'utilisation). Le projet de loi C-212 a été soutenu par tous les partis, lors de son adoption, en 2003. Il est censé favoriser la compétitivité et l'innovation au Canada en veillant à ce que les frais que perçoivent les administrations soient raisonnables, liés à la prestation d'un service et transparents pour ceux qui les paient. Bien qu'ayant force de loi, le projet C-212 n'a jamais été appliqué.
Renseignements: sur cette liste et sur la Semaine de sensibilisation à la paperasserie, veuillez contacter Adam Miller ou Meghan Carrington, au (416) 222-8022, ou consulter notre site à www.fcei.ca
Partager cet article