Éducation des Premières Nations - Une ébauche de projet de loi sur l'éducation des Premières Nations English
AKWASASNE, ON, le 23 oct. 2013 /CNW Telbec/ - Les chefs de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL) ont été déçus, mais non surpris, de recevoir l'ébauche de projet de loi sur l'éducation des Premières Nations qui a été présenté hier par le ministre Valcourt. La semaine dernière, le rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones a constaté la préoccupation profonde des Premières Nations d'un bout à l'autre du pays quant au processus menant à l'élaboration d'une loi fédérale sur l'éducation des Premières Nations puisqu'il ne reflète pas convenablement les opinions des Premières Nations, pas plus qu'il n'y fait écho. L'ébauche, que les chefs ont examinée et dont ils ont discuté aujourd'hui, confirme nos soupçons.
« Tout au long du prétendu processus de consultation, les Premières Nations du Québec et du Labrador ont expliqué à maintes reprises qu'il faut améliorer l'éducation de leurs enfants : mesures positives pour appuyer l'enseignement des langues et des valeurs culturelles des Premières Nations; financement adéquat et équitable garanti; véritable contrôle de la gouvernance et de la gestion de l'éducation des Premières Nations et de la prestation des services d'éducation », a déclaré le chef de l'APNQL, Ghislain Picard.
L'ébauche ne répond à aucune de nos préoccupations fondamentales. Les langues et la culture des Premières Nations y passent presque sous silence. Le financement n'est pas garanti. Le projet de loi dicte la façon dont l'éducation des Premières Nations doit être régie et gérée. Bien que la consultation ait duré des mois, les éléments fondamentaux de l'ébauche du gouvernement demeurent inchangés. Les préoccupations et les recommandations des Premières Nations sont ignorées.
Les Premières Nations jouissent des droits inhérents à l'autonomie gouvernementale et à l'autodétermination, droits qui sont reconnus dans la Constitution canadienne, ce qui comprend la compétence en matière d'éducation de leurs membres. Le projet de loi proposé permettrait au gouvernement fédéral d'usurper le contrôle par les Premières Nations de l'éducation des Premières Nations. Les Premières Nations ne pourraient qu'administrer un système conçu et contrôlé par les bureaucrates d'Ottawa.
« Selon l'opinion du ministre, nous comprenons que les lacunes en éducation des Premières Nations découlent d'un manque de structure et d'une mauvaise gestion par les Premières Nations. Les Premières Nations ont longtemps souffert de la prétention du gouvernement fédéral à être le seul à savoir ce qui est mieux pour nos enfants. Le gouvernement fédéral a, de façon cohérente, repoussé les propositions des Premières Nations concernant la façon dont l'éducation pourrait être améliorée et gérée. L'attitude paternaliste d'Ottawa envers les Premières Nations est responsable de quelques-uns des chapitres les plus honteux de l'histoire canadienne. Cette attitude paternaliste est répandue dans le cadre du projet de loi proposé », affirme le chef Picard.
« Nous en avons assez d'être blâmés pour les problèmes d'Ottawa. Avec beaucoup d'efforts et de détermination, les Premières Nations du Québec et du Labrador maîtrisent leur propre éducation. Nous réussissons. Les Premières Nations assurent leur avenir au moyen de l'éducation qu'elles offrent à leurs jeunes. Les Premières Nations du Québec et du Labrador ne désirent pas remettre le contrôle de leur avenir à un ministère qui les a constamment ignorées. Nous ne tenons pas à voir détruire notre succès », souligne le chef de Kitigan Zibi, Gilbert Whiteduck.
Les Premières Nations du Québec et du Labrador examinent actuellement toutes les options possibles pour s'assurer que tous les jeunes des Premières Nations du Québec et du Labrador reçoivent la meilleure éducation. Ces options comprennent l'élaboration de notre propre loi en vue de gouverner l'éducation ou, au besoin, une contestation judiciaire du projet de loi proposé.
L'APNQL est l'organisme régional qui regroupe les 43 chefs des Premières Nations du Québec et du Labrador. Pour plus d'information, rendez-vous sur son site Web, au www.apnql-afnql.com.
SOURCE : Conseil en éducation des Premières Nations
Lise Bastien
Directrice générale du CEPN
418 842-7672
[email protected]
Partager cet article