Élection fédérale 2019 : le Canada doit mieux protéger ses agriculteurs
LONGUEUIL, QC, le 3 oct. 2019 /CNW Telbec/ - L'Union des producteurs agricoles (UPA) demande au prochain gouvernement d'appuyer les secteurs de production directement ou indirectement touchés par les conflits commerciaux, d'assurer le respect des normes canadiennes pour les produits alimentaires importés et d'exclure toutes concessions additionnelles dans les secteurs sous gestion de l'offre.
« Le gouvernement canadien participe activement à la mondialisation du commerce agricole en multipliant les ententes commerciales. Il doit toutefois être conséquent, appuyer les productions affectées par les conflits, protéger farouchement ses secteurs sensibles et exiger le respect des normes nationales pour les produits importés, à l'instar de ses partenaires commerciaux », a déclaré le président général de l'UPA, Marcel Groleau.
Le conflit commercial entre la Chine et les États-Unis a fait chuter de moitié le prix du porc depuis l'an dernier, alors que les perspectives étaient on ne peut plus favorables. La fermeture du marché chinois à la viande canadienne aura, elle aussi, un impact très important. Du côté des céréales et des oléagineux, la Chine a mis fin à ses achats de canola en provenance du Canada au printemps dernier. Cette décision du principal acheteur de canola canadien rend très incertaine la commercialisation de ce produit. Elle a aussi un impact direct sur le prix des autres céréales et des oléagineux.
Le gouvernement américain ne s'est pas fait prier pour appuyer ses agriculteurs : une aide financière de 12 G$ US a été annoncée l'an dernier et une deuxième de 16 G$ US s'est ajoutée ce printemps. Le gouvernement canadien n'a, quant à lui, annoncé aucune aide significative. Il s'était pourtant montré sensible aux difficultés vécues par les entreprises des secteurs de l'acier et l'aluminium (2 G$).
Le Canada doit aussi être plus exigeant à l'égard des aliments importés en enchâssant le respect des normes sanitaires, sociales et environnementales du pays à même les ententes commerciales qu'il négocie. « Les normes canadiennes sont parmi les plus sévères au monde. Nos producteurs acceptent de s'y conformer, mais beaucoup d'aliments importés qui se trouvent sur nos tablettes d'épicerie ne sont pas soumis aux mêmes règles. C'est inacceptable », a continué M. Groleau.
Les règles sanitaires d'ici ont pratiquement éliminé la confection de fromage au lait cru. On importe pourtant des fromages au lait cru qui ne respectent pas les normes québécoises de fabrication. Les normes de certification biologique, dans plusieurs pays, sont beaucoup moins exigeantes que celles en vigueur au Canada. Ces aliments biologiques sont pourtant importés chez nous sans encombre. Et c'est sans parler du veau de lait importé d'Europe.
Paradoxalement, les produits canadiens exportés vers les États-Unis ou l'Europe doivent se conformer aux règles en vigueur là-bas. L'Europe exige que le bœuf canadien respecte ses normes de traçabilité et soit élevé sans hormones. Elle a banni les organismes génétiquement modifiés et il en est ainsi pour les céréales importées. Les États-Unis appliquent les mêmes principes. Ce type d'incohérences désavantage très fortement nos agriculteurs et notre industrie agroalimentaire face aux produits importés.
Témoignage vidéo d'Alain Brassard, producteur de lait dans la région de Plessisville
« Le gouvernement canadien a conclu trois accords commerciaux depuis 2013. D'autres sont à venir, en l'occurrence avec les pays du Mercosur, des leaders mondiaux dans l'exportation de produits agricoles. Il est essentiel de favoriser un environnement compétitif et équitable, dans lequel le secteur agricole canadien pourra continuer de se développer, d'investir et de répondre aux attentes sociétales des consommateurs de chez nous », a conclu Marcel Groleau, précisant que la sécurité d'une nation passe d'abord par sa capacité de se nourrir.
Les demandes de l'UPA dans le cadre de la campagne électorale sont disponibles ici.
SOURCE Union des producteurs agricoles
Patrice Juneau, Conseiller principal, contenu stratégique et relations médias, 450 679-0540, poste 8591, 514 702-8591, [email protected]
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