Élections et la fierté gaie - La campagne électorale occulte l'orientation sexuelle
Les partis politiques doivent prendre position
MONTRÉAL, le 17 août 2012 /CNW Telbec/ - Les festivités de la fierté gaie coïncident avec la campagne électorale de 2012. « Quant à la diversité sexuelle, on se croirait dans une campagne des années tranquilles, très tranquilles mêmes », déclare Laurent McCutcheon, président de Gai Écoute et de la Fondation Émergence. Il lance un appel aux candidats, aux partis et à leurs chefs : « Que ferez-vous pour les communautés gaie, lesbienne, bisexuelle et transgenre au cours du prochain mandat ? »
Les communautés gaie et lesbienne se sont peut-être assises confortablement sur leurs acquis et les politiciens en sont fort aises. Ce n'est pas parce que le mariage entre conjoints et conjointes de même sexe est maintenant réalité qu'il n'y a plus rien à faire.
Une politique de lutte contre l'homophobie est en place, et le ministre de la Justice a été désigné ministre responsable de la lutte contre l'homophobie. Aurait-on cru que tout est réglé pour autant ? Que fait le ministère de la Santé et des Services sociaux ? Que fait le ministère de la Solidarité sociale ? Que fait le ministère des Affaires municipales ? Où est la culture ? Où sont les affaires économiques ?
En matière sociale, prenons l'exemple de Gai Écoute. Cet organisme a 32 ans d'existence et est incapable d'offrir des services la nuit alors que les autres services d'écoute comparables sont tous ouverts 24 heures par jour. Facile d'imaginer qui est susceptible d'avoir besoin d'aide la nuit : les enfants et les adolescents dorment en principe la nuit alors que plusieurs membres de nos communautés LGBT veillent plus tard, rentrent souvent seuls à la maison et auraient alors besoin d'un service d'écoute. Jeunesse j'écoute, Tel Jeunes, Drogue aide secours, Jeu aide et référence, le réseau prévention du suicide, Tel aide, sont tous des services 24 heures par jour. Pourquoi traite-t-on différemment Gai Écoute ? Malgré les demandes répétées appuyées par des dossiers articulés transmis au ministère de la Santé et des Services sociaux depuis des années, rien ne débloque. La Journée internationale contre l'homophobie, née ici, connaît des années toujours plus difficiles et peine à survivre faute de soutien récurrent. Finalement, où sont les programmes de prévention du suicide et les avis du coroner ?
Pourquoi le livre des crédits du gouvernent du Québec ne contient aucun programme et aucun poste budgétaire pour une communauté qui représente 10 % de la population alors que le gouvernement a adopté une politique ? Ils en sont réduits à racler les fonds de tiroirs des autres programmes pour donner un coup de pouce à la communauté LGBT.
Une campagne électorale bat son plein avec des rebondissements journaliers, quatre partis se font la lutte et à part des déclarations timides dans les médias gais lus par les habitués du milieu, pas un mot dans la campagne. Le Québec est beaucoup plus grand que le Village gai de Montréal ou de la rue St-Jean dans notre capitale nationale. Parmi les centaines de candidats aux élections du 4 septembres, deux députés du Parti québécois, une candidate de Québec Solidaire et un candidat de la Collation avenir Québec ont dévoilé leur orientation sexuelle.
Laurent McCutcheon invite les partis politiques à prendre clairement position sur les grands enjeux des communautés gaie, lesbienne, bisexuelle et transgenre, tels :
- Sont-ils prêts à donner des dents au plan d'action de lutte contre l'homophobie ?
- S'engageront-ils à mieux soutenir les communautés LGBT et le déploiement d'un réseau régional d'entraide ?
- Quand revisiteront-ils les recommandations de la Commission des droits de la personne ?
- Obligeront-ils chacun des ministères et organismes à déployer de véritables programmes en lien avec l'orientation sexuelle ?
- Introduiront-ils un programme de crédits votés par l'Assemblée nationale ?
- Mettront-ils en place un programme de prévention du suicide chez les LGBT et demanderont-ils aux coroners d'enquêter sur les causes sociales de décès par suicide ?
- Ajouteront-ils dans les programmes éducatifs la question de l'orientation sexuelle ?
- Quelles mesures d'aide prévoient-ils pour encourager la culture gaie ?
- Comment soutiendront-ils les programmes de lutte contre l'homophobie dans les municipalités ?
- De quelle façon encourageront-ils le développement économique de la communauté LGBT ?
- Donneront-ils de véritables pouvoirs au Bureau de lutte contre l'homophobie ?
- Accorderont-ils à Gai Écoute les moyens d'offrir des services 24 h par jour ?
- Comment garantiront-ils la stabilité de la Journée internationale contre l'homophobie ?
« Les bonnes intentions doivent maintenant se transformer en actions », conclut Laurent McCutcheon.
SOURCE : Gai Ecoute
Laurent McCutcheon, président de Gai Écoute et de la Fondation Émergence
Bureau : 514 866-6788
Résidence : 514 522-7614
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