Élections provinciales : « Si la tendance se maintient… » - Le professeur de l'UQAM Hugo Cyr met en garde les médias
MONTRÉAL, le 17 mars 2014 /CNW Telbec/ - À l'approche des élections provinciales du 7 avril, le professeur Hugo Cyr, du Département des sciences juridiques de l'Université du Québec à Montréal, y va d'une mise en garde au sujet des conclusions hâtives émises par les spécialistes et les médias lors du dévoilement des résultats du scrutin. C'est ce qu'il souligne dans son étude « De la formation des gouvernements », publiée dans la Revue générale de droit.
Consulter l'étude : http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2342283
Dans cette étude, le professeur Hugo Cyr définit les règles et principes constitutionnels applicables à la formation d'un gouvernement et en explique ses fondements. Les résultats de cette réflexion démontrent que le prochain gouvernement ne serait pas nécessairement formé par le parti ayant obtenu le plus de sièges. Bien que les médias aient tendance à annoncer rapidement lors des soirées électorales qui formera le prochain gouvernement, selon le nombre de sièges obtenus par les partis, celui-ci pourrait bien ne pas être connu avant un vote de confiance à l'Assemblée nationale.
« On ne pourra peut-être pas savoir qui formera le prochain gouvernement dans les heures qui suivent la fermeture des bureaux de vote, si aucun parti ne gagne une majorité de sièges. Cette situation risque de semer beaucoup de confusion dans la population. Le ou les partis qui formeront le gouvernement sont ceux qui ont le plus de chance d'obtenir l'appui de la majorité des députés lors d'un vote de confiance. Selon les différents scénarios, ça peut être la formation ayant le plus de sièges, avec ou sans entente avec une ou plusieurs autres formations. Mais ça peut aussi être un autre parti qui obtient l'appui de suffisamment de députés d'autres formations. Et le gouvernement sortant, qu'il compte ou non le plus grand nombre de sièges, a toujours le droit d'être le premier à tenter d'obtenir la confiance de l'Assemblée nationale », soutient Hugo Cyr, professeur au Département des sciences juridiques de l'UQAM.
Le professeur Cyr rappelle qu'au Royaume-Uni, en 2010, la formation d'un gouvernement de coalition a pris 5 jours. Contrairement à leurs habitudes, aucun média ne s'est empressé d'annoncer un gagnant le soir même des élections, voyant qu'aucun parti n'avait obtenu la majorité des sièges. Ils s'en sont tenus à la couverture des négociations politiques qui ont suivi le scrutin jusqu'à ce que les élus en viennent à une entente. Ils ont ainsi évité que leurs annonces ne concordent pas avec la décision finale des élus.
« Donner le temps aux élus de conclure entre eux qui doit former le gouvernement a aussi l'avantage de dépolitiser le rôle du lieutenant-gouverneur puisqu'il n'a plus à trancher entre des partis qui n'ont pas obtenu une majorité de sièges et cela assure une plus grande représentativité du gouvernement », affirme Hugo Cyr.
Lire l'entrevue du professeur Hugo Cyr accordée à Actualités UQAM
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Pour toutes demandes d'entrevues, communiquez avec Sophie Laberge au 514 987-3000, poste 5184
SOURCE : UQAM
Sophie Laberge, Conseillère en relations de presse, Division des relations avec la presse et événements spéciaux, Service des communications, Tél. : 514 987-3000, poste 5184, [email protected]
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