Élections Québec 2014 - Le Conseil du patronat du Québec rend publique une synthèse des résultats de son analyse des bonnes et des moins bonnes propositions économiques des principaux partis politiques
Montréal, le 25 mars 2014 /CNW Telbec/ - À l'approche de l'élection du 7 avril prochain, le Conseil du patronat du Québec apporte aujourd'hui sa contribution au débat électoral en cours en rendant publique son analyse de certains engagements économiques contenus dans les plateformes des trois plus importantes formations politiques en lice : la Coalition avenir Québec, le Parti libéral du Québec et le Parti québécois.
« Le Conseil du patronat est une organisation non partisane et, à ce titre, il ne prendra pas position pour ou contre un parti ou un candidat en particulier au cours de la présente campagne électorale. Toutefois, nous estimons qu'il est de notre responsabilité de nous prononcer sur les diverses propositions de nature économique des trois plus importants partis, comme nous le faisons régulièrement lors du dépôt des budgets gouvernementaux ou à l'occasion des débats qui entourent la présentation de diverses lois », a déclaré le président du Conseil du patronat du Québec, M. Yves-Thomas Dorval.
En nous basant sur des préoccupations des entreprises et des associations sectorielles que nous représentons, nous proposons une synthèse de certains points que nous jugeons positifs ou négatifs dans les plateformes des trois principaux partis se présentant au suffrage. Nous avons étudié l'ensemble des propositions électorales de chacun d'eux pour en dégager quelques-uns des engagements susceptibles de favoriser ou de nuire à la prospérité, et relever diverses inquiétudes causées par certains de ces engagements.
Le programme politique idéal serait formé d'un amalgame de propositions qui émaillent actuellement les trois plateformes soumises aux électeurs, estime le Conseil du patronat du Québec qui, au lendemain d'un débat des porte-parole économiques à sa tribune, dresse une analyse sommaire des engagements des partis depuis le début de la campagne électorale.
De bonnes idées…
Revoir les dépenses publiques
Selon le Conseil du patronat, il est impératif de revoir la gestion des dépenses publiques pour en arriver à ce qu'elles soient saines à court et à plus long terme, et améliorer l'organisation et l'efficacité des services dispensés par l'État.
La Coalition avenir Québec propose des moyens courageux et précis ainsi que des cibles à court terme pour contrôler les dépenses publiques et améliorer l'efficacité des services comme, par exemple, maintenir au niveau actuel le nombre total d'employés du secteur public, en diminuant les postes de nature administrative et en augmentant les ressources qui offrent des services directs à la population. Elle créera aussi un poste de directeur de budget, ce qui constituait une demande formulée par le Conseil du patronat.
Le Parti libéral du Québec propose des mesures d'économie dans le cadre d'une révision exhaustive et continue des programmes gouvernementaux et des compressions dans la bureaucratie du réseau de la santé et du ministère de l'Éducation; il fait aussi sienne la notion de « cran d'arrêt », une autre demande formulée par le Conseil.
Le Parti québécois s'engage à réviser l'ensemble des services publics de manière à éviter les dédoublements, à augmenter leur efficacité et leur qualité, notamment en santé et en éducation, qui constituent les principaux postes de dépenses. En santé, le Parti québécois s'engage aussi à implanter le financement axé sur le patient pour améliorer l'efficacité dans l'utilisation des ressources dans ce secteur, une demande également faite par le Conseil.
Accroître la richesse
Le Conseil du patronat est d'avis qu'il est nécessaire que le Québec mette en place des conditions plus favorables pour encourager l'investissement et favoriser la création et le maintien d'emplois de qualité. Il s'avère aussi essentiel de libérer de façon marquée le potentiel de nos ressources naturelles abondantes, tout en répondant aux critères du développement durable.
Comme le fardeau fiscal est plus imposant au Québec qu'ailleurs, toute baisse d'impôt constitue un pas dans la bonne direction et le Conseil du patronat se réjouit donc de constater que la Coalition avenir Québec propose de procéder à un allégement du fardeau fiscal des particuliers, et ce, dès 2014-2015. Le Conseil trouve également très intéressantes plusieurs des idées contenues dans le Projet Saint-Laurent et en matière de relations du travail.
Le Conseil, par ailleurs, voit d'un très bon il l'importance accordée par le Parti libéral à la création d'emplois et d'un environnement d'affaires favorable à la création de richesse au Québec, entre autres par la relance du Plan Nord (Plan Nord plus), sa stratégie maritime, le réinvestissement dans les infrastructures et la révision de la fiscalité dans le but d'encourager davantage la croissance économique et l'investissement. Le Parti libéral s'engage aussi à réduire la fiscalité des particuliers à moyen terme.
Dans le cadre de sa politique économique rendue publique l'automne dernier, le Parti québécois s'est engagé à favoriser des mesures en matière de productivité, d'innovation et de commercialisation qui s'inscrivent dans la bonne voie et qui répondent souvent à plusieurs demandes exprimées par différents acteurs économiques, notamment les petites et moyennes entreprises manufacturières.
Pour ce qui est des ressources naturelles, la Coalition avenir Québec s'engage à établir et exploiter, en partenariat avec le secteur privé, les ressources pétrolières du golfe du Saint-Laurent. Le Parti libéral veut développer le Plan Nord. Le Parti québécois s'engage à explorer le potentiel sur l'île d'Anticosti et utiliser les surplus d'électricité pour attirer des investissements.
Quelle que soit la constitution du prochain gouvernement, ces idées devraient toutes être mises en place rapidement, selon le Conseil du patronat.
Le Conseil déplore toutefois que les trois plateformes fassent peu de cas de certains enjeux, notamment en ce qui concerne le capital humain, tels que : l'investissement dans la formation professionnelle, technique et universitaire, ainsi que dans la formation continue et la reconnaissance des compétences. De plus, il faut signaler quelques grands absents, dont la réduction globale des taxes sur la masse salariale, les solutions concrètes au niveau des régimes complémentaires de retraite et l'appui à l'exploration et à l'exploitation des gaz de schiste.
…et d'autres, moins bonnes
La promesse libérale d'annuler l'augmentation des tarifs des services de garde et celle de la Coalition avenir Québec (en plus d'annuler l'augmentation des tarifs des services de garde) d'annuler partiellement la hausse des tarifs d'Hydro nous éloignent du principe de la réalité des coûts, ce qui n'est certainement pas souhaitable. Dans le cas des services de garde, vu que la part de la contribution parentale en pourcentage des coûts a diminué de façon considérable depuis l'implantation du réseau, il est important de la rétablir et d'indexer les tarifs par la suite après le rattrapage, comme on aurait aussi dû le faire d'ailleurs avec les droits de scolarité universitaire. Une utilisation adéquate de la tarification est le meilleur moyen de financer les services publics à condition que les augmentations de tarifs soient compensées par des baisses d'impôts.
Le Conseil du patronat, qui milite pour une réglementation intelligente et pour un allégement administratif et réglementaire, estime que certaines propositions du Parti québécois vont dans le sens inverse et pourraient au contraire alourdir le fardeau des entreprises et autres employeurs au chapitre de la paperasse réglementaire et administrative. Le Conseil s'est déjà prononcé notamment sur les projets de renforcement de la Charte de la langue française et sur la Charte des valeurs québécoises, et a exprimé ses préoccupations à cet égard.
Des bémols et des inquiétudes
Même s'il faut procéder à une révision de l'aide financière aux entreprises, la proposition de la Coalition avenir Québec de réduire celle-ci rapidement pour la remplacer par une autre forme d'intervention gouvernementale, sans avoir fait la preuve que les solutions proposées sont plus efficaces, nous semble risquée. Il s'agit, en gros, de déshabiller Pierre pour habiller Paul.
Pour ce qui est du Parti libéral, il propose peu de mesures concrètes et précises pour contrôler la croissance des dépenses publiques. Le Conseil du patronat se questionne, par ailleurs, sur le saupoudrage et le caractère très interventionniste de certaines pistes de solution proposées dans la politique économique du Parti québécois.
Le Conseil du patronat s'inquiète finalement de certains problèmes concernant les cadres financiers présentés, et ce, même s'il en appuie plusieurs orientations. Pour ce qui est du Parti libéral, les prévisions de croissance économique, qui forment l'assise du cadre financier, semblent optimistes. La plateforme de la Coalition avenir Québec, quant à elle, risque fort de se heurter à une impossibilité de réalisation à court terme, et ne semble pas tenir compte de l'impact potentiel inverse de certaines mesures comme la réduction des crédits d'impôt aux entreprises ou celle des effectifs du secteur public.
Quant au Parti québécois, notre inquiétude repose sur le fait que certaines orientations entraînent le Québec dans des débats moins essentiels et impliquant de l'incertitude ainsi que de l'instabilité, plutôt que de concentrer tous ses efforts sur les débats économiques et sur les moyens à mettre en oeuvre pour prospérer et créer de la richesse, afin que nous soyons en mesure de relever les défis avec lesquels nous sommes aux prises et de maintenir notre qualité de vie.
« De façon globale, le Conseil du patronat invite le prochain gouvernement du Québec à inscrire la création de richesse et la prospérité au cur de ses préoccupations pour les prochaines années. C'est seulement à ce prix que le Québec pourra affronter les enjeux de taille et urgents qui se dressent devant lui, et continuer d'offrir à ses citoyens, à court et à long terme, la qualité de vie à laquelle ils aspirent », de conclure M. Dorval.
Regroupant plusieurs des plus grandes entreprises du Québec, le Conseil du patronat du Québec réunit également la vaste majorité des associations patronales sectorielles, en faisant ainsi la seule confédération patronale du Québec.
SOURCE : Conseil du patronat du Québec
Renseignements et entrevues : Patrick Lemieux, Conseiller principal - Communications, Cell. : 438 886 9804
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