Élections scolaires - Le ministre de l'Éducation doit ouvrir la porte qu'il a laissée entrouverte
MONTRÉAL, le 15 avril 2015 /CNW Telbec/ - C'est avec étonnement que la CSN a pris connaissance des propos tenus hier par le ministre de l'Éducation, François Blais, au sujet de l'abolition des élections scolaires. Vu le faible taux de participation aux élections scolaires de l'automne dernier, le ministre laisse entendre qu'il remplacerait les commissaires par un conseil d'administration.
Un modèle à conserver, mais à revoir
Pour la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève, le faible taux de participation est un faux débat. « On aurait pu facilement améliorer ce taux de participation en faisant coïncider les élections scolaires et municipales. C'est ce que réclament depuis des années de nombreux groupes et ce que recommande le rapport Champoux-Lesage. »
La CSN tient à rappeler que la commission scolaire est une instance intermédiaire nécessaire entre le Ministère et les écoles. « Ce palier intermédiaire permet une redistribution équitable des ressources sur le plan régional entre les différentes écoles. C'est aussi un espace de débat démocratique où les parents sont représentés. Bien sûr, on peut améliorer le fonctionnement et la transparence des commissions scolaires. Mais la fin de ce système serait un recul important pour l'ensemble du Québec », indique Marjolaine Côté, vice-présidente trésorière de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).
Pas de réforme dans la précipitation
Pour la CSN et la FEESP, le nouveau ministre doit prendre le temps de tenir une consultation de fond avant d'aller de l'avant avec la réforme amorcée par son prédécesseur. « Une réforme d'une telle importance, impliquant de multiples fusions de commissions scolaires et une révision de la gouvernance, doit faire l'objet d'une analyse sérieuse; en ce moment, nous avons plutôt l'impression que le gouvernement improvise, et cela, au détriment du projet pédagogique », ajoute Marjolaine Côté.
Le ministre devrait ouvrir toute grande la porte aux discussions. « Ce n'est pas en prenant des décisions contre vents et marées que le gouvernement va réussir à convaincre la population du bien-fondé de ses réformes. Déjà, le gouvernement a entre ses mains un rapport (Champoux-Lesage) sur le financement et l'administration des commissions scolaires qui comporte d'intéressantes pistes de réflexion jamais débattues. Le gouvernement devrait s'en inspirer pour tenir une véritable consultation sur l'avenir des commissions scolaires », de conclure Véronique de Sève.
À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s'engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
Fondée en 1947 sous le nom de Fédération des employés municipaux, la Fédération des employées et employés de services publics compte plus de 400 syndicats affiliés représentant environ 55 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.
SOURCE CSN
Jonathan Aspireault-Massé, conseiller, Service des communications de la CSN, 514-378-1753
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