Élèves en difficulté dans la région du Nord-Est du Québec - Une attente qui
peut durer longtemps avant de recevoir des services professionnels
SEPT-ÎLES, QC, le 3 mars /CNW Telbec/ - Les services professionnels offerts dans les établissements scolaires du Nord-Est du Québec (commissions scolaires du Littoral, du Fer et de la Moyenne-Côte-Nord) sont nettement insuffisants pour répondre aux besoins des élèves éprouvant des difficultés alors que plusieurs doivent attendre plusieurs mois, voire quelques années, avant d'être vus par une professionnelle ou un professionnel de l'éducation.
La Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ), affiliée à la Centrale des syndicats du Québec, a dévoilé ce portrait aujourd'hui en conférence de presse à la suite d'une vaste consultation menée auprès de l'ensemble de ses membres au Québec. Pour l'occasion, le président de la FPPE-CSQ, M. Jean Falardeau, était accompagné du président du Syndicat des professionnelles et professionnels du Nord-Est du Québec (SPPNEQ), M. Guy Buteau.
Des élèves qui ne reçoivent pas les services auxquels ils ont droit
Pour le président de la FPPE-CSQ, l'insuffisance des effectifs professionnels sur le territoire du Nord-Est québécois est évidente et ne permet pas d'assurer aux élèves ayant des difficultés à recevoir les services auxquels ils ont droit.
"Le manque d'effectifs affecte plusieurs catégories de professionnelles et professionnels, dont notamment les conseillères et conseillers d'orientation, les psychologues, les psychoéducatrices et psychoéducateurs, les conseillères et conseillers pédagogiques, les orthophonistes, les conseillères et conseillers en information scolaire et professionnelle. Le problème est d'autant plus compliqué que non seulement il n'y a pas suffisamment de professionnels en poste, mais en plus il est fréquent qu'on ne remplace pas le personnel lorsqu'il est en congé", relate M. Jean Falardeau.
Des élèves qui souffrent en silence
Dans ce contexte, M. Falardeau soutient qu'il ne faut pas se surprendre que de nombreux élèves subissent les conséquences d'une telle situation.
"Les listes d'attente pour recevoir des services s'allongent et les évaluations en psychologie, en psychoéducation et en orthophonie tardent. Il y a des cas où des élèves sont recommandés en maternelle et ils sont rendus en 2e année sans avoir encore été rencontrés. En fait, si un élève ne nuit pas au bon déroulement de la classe, sa situation paraît dès lors moins urgente et son évaluation est reportée à plus tard au profit d'autres élèves plus turbulents. Malheureusement, pendant ce temps, les difficultés de l'élève continuent à prendre de l'ampleur pendant qu'il souffre en silence parce qu'il comprend de moins en moins à l'école", dénonce M. Jean Falardeau.
Un retard qui coûte cher
Le président de la FPPE-CSQ rappelle que plus l'on tarde à agir pour aider un élève en difficulté et plus l'aide qu'il faudra lui apporter sera complexe, longue et soutenue.
"La ministre de l'Éducation s'entête à ne pas investir les budgets nécessaires pour donner les moyens aux commissions scolaires d'embaucher suffisamment de professionnelles et de professionnels de l'éducation pour satisfaire les besoins des élèves, et ce, dans le seul but de faire des économies à court terme. Mais cette gestion sans vision coûtera beaucoup plus cher au Québec puisque pendant ce temps les problèmes des élèves en difficulté s'aggravent et nécessiteront des interventions professionnelles plus importantes. Sans compter qu'il y a pire puisque cette gestion à courte vue a pour conséquence de mettre en péril la réussite scolaire de nombreux élèves, de même que leur propre avenir", accuse M. Jean Falardeau.
Importante surcharge de travail pour le personnel
Pour sa part, le président du SPPNEQ, M. Guy Buteau, ajoute que l'embauche insuffisante de professionnels a pour effet d'augmenter le stress que vit le personnel en fonction.
"C'est clair que les professionnelles et les professionnels de l'éducation de la région sont obligés de composer avec une surcharge de travail et avec des conditions de travail difficiles. Cela s'explique par le nombre élevé d'élèves sous leur responsabilité, de même que par les déplacements fréquents qu'ils doivent faire, d'un établissement à l'autre, pour rencontrer les élèves. La tâche n'est pas facile et au mois de décembre dernier, il y avait des écoles qui n'avaient pas encore reçu la visite des professionnels", constate M. Buteau.
Une revendication à faire entendre au gouvernement
Le président du SPPNEQ affirme qu'il n'y a aucune raison qui justifie que les élèves du Nord-Est québécois n'aient pas droit à des services professionnels complets et suffisants pour faire face à tous les besoins.
"L'avenir de nos jeunes est important et il se prépare lorsque ceux-ci sont à l'école. Il est donc essentiel qu'ils aient des chances égales à la réussite scolaire et je pense qu'il est du devoir de tous les acteurs de l'éducation de notre région, dont particulièrement les parents, de revendiquer auprès du gouvernement qu'il assure à nos écoles d'avoir des ressources professionnelles suffisantes et de qualité", conclut M. Guy Buteau.
Profils
La CSQ représente quelque 170 000 membres, dont près de 100 000 dans le secteur public. Elle est l'organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
La Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 20 syndicats regroupant 6000 membres répartis dans la quasi-totalité des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte, parmi ses membres, différentes catégories de personnel, dans les secteurs administratif, pédagogique et les services directs aux élèves.
Renseignements: Claude Girard, Agent d'information CSQ, Cell.: (514) 237-4432, [email protected]
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