En attendant des seringues propres en prison
Des témoignages personnels donnent un visage humain à la dépendance et à l'usage de drogue dans les prisons du
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Lecture souvent percutante (voir les extraits ci-dessous), la plus récente publication du Réseau juridique canadien VIH/sida, intitulée Sous la peau, présente des déclarations sous serment et des témoignages de personnes qui ont connu l'usage de drogue ou le partage de seringues dans des prisons fédérales, aux quatre coins du
- la prévalence du VIH et du virus de l'hépatite C (VHC) parmi les personnes incarcérées est de 10 à 20 fois plus élevée que parmi la population générale; - l'usage de drogue, y compris par injection, est fréquent parmi au moins 11 % des personnes incarcérées, selon le Service correctionnel du Canada (SCC); - les efforts coûteux du SCC pour prévenir l'usage de drogue ne réduisent pas la propagation d'infections à transmission hématogène comme le VIH et le VHC; et - la vaste majorité (plus de 90 %) des personnes incarcérées réintègrent éventuellement la communauté, donc les infections contractées et exacerbées en prison peuvent se propager dans la collectivité.
"Les voix de ces femmes et hommes courageux brossent un portrait de la souffrance évitable et d'une discrimination systémique qui sont en contradiction avec les lignes directrices internationales pertinentes ainsi qu'avec la Charte canadienne des droits et libertés", affirme
"Sous la peau illustre, par des récits personnels, à quel point la prohibition de la drogue est contre-productive", signale
"Depuis 2006, l'Association médicale canadienne (AMC) recommande au SCC d'élaborer, de mettre en œuvre et d'évaluer au moins un programme pilote d'échange de seringues dans une de ses prisons", note la Dre
Avant la prorogation du Parlement, le Comité permanent de la sécurité publique et nationale de la Chambre des communes étudiait l'approche du SCC à la santé mentale et aux toxicomanies dans les prisons fédérales. Le Réseau juridique allait y témoigner en février pour faire valoir que la provision de matériel d'injection stérile en prison réduirait les risques de préjudices associés à l'injection de drogue, comme la transmission du VIH et du VHC. Dans son nouveau rapport, le Réseau juridique exhorte également le Comité permanent de la santé à examiner cet important enjeu de santé publique et à faire en sorte que ce service de santé éprouvé ne soit plus refusé aux personnes reconnues comme ayant un risque fortement accru d'infection par le VIH et le VHC, en prison.
Les rapports Sous la peau et Pour changer net sont accessibles via www.aidslaw.ca/lespublications.
Au sujet du Réseau juridique canadien VIH/sida
Le Réseau juridique canadien VIH/sida (www.aidslaw.ca) œuvre à la promotion des droits humains des personnes vivant avec le VIH/sida ou vulnérables au VIH, au
Sélection d'extraits de Sous la peau : - "J'ai vu des prisonniers s'injecter de l'héroïne, de la cocaïne et du speed avec des seringues fabriquées à partir de stylos ou d'autres objets. La plupart des personnes (qui s'injectaient) partageaient des seringues, en prison." - "Dans le système carcéral, il y a tellement de drogues aux alentours et tellement de personnes qui en consomment, qu'il est très difficile d'échapper à l'usage de drogue." - "Je dirais qu'environ un tiers de la population de la prison en prenait par injection. C'était facile d'obtenir de la drogue. Une fois la drogue entrée dans la prison, les gardiens ne s'en préoccupaient pas vraiment, parce qu'on était déjà dans la pire situation possible dans notre vie." - "J'ai fait des dépressions et, en plus, j'ai eu une blessure à l'épaule pendant ma vingtaine; alors la drogue était une évasion facile." - "J'ai commencé à prendre de la drogue pour éviter de réfléchir à la vie." - "J'ai vu le prix à payer pour une dépendance. J'ai vu un autre gars perdre son bras gauche à cause d'une seringue malpropre." - "J'ai déjà vu une seringue tellement usée que quand je m'injectais avec, ça me déchirait la peau." - "J'ai déjà vu six gars partager une seringue sans la nettoyer." - "Les maladies ne resteront pas en prison. Nous rentrons tous à la maison."
Renseignements: ou pour une entrevue (avec des experts et des personnes citées dans le rapport): Gilles Marchildon, Réseau juridique canadien VIH/sida, (416) 595-1666 (poste 228), Cellulaire: (647) 248-2400, [email protected]; Lucie Boileau, Association médicale canadienne, (613) 731-8610 (poste 1266), 1-800-663-7336 (poste 1266), [email protected]; Craig Jones, Société John Howard du Canada, [email protected], (613) 384-6272 (poste 104), Cellulaire: (613) 331-1712
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