OTTAWA, le 7 avril 2022 /CNW/ - Le Collectif du travail à la demande et le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) dénoncent le projet de loi 88 (Loi visant à œuvrer pour les travailleurs), adopté aujourd'hui par le gouvernement Ford, qui modifie les normes minimales d'emploi s'appliquant aux travailleurs et travailleuses de plateformes numériques.
Bien que le gouvernement Ford fasse l'éloge de la transparence salariale et d'autres éléments du projet de loi 88 qui pourraient sans doute donner lieu à certaines améliorations aux conditions de travail, la principale caractéristique du projet de loi est un salaire minimum de 15 $ l'heure qui s'applique uniquement au « temps consacré aux affectations » plutôt qu'à l'ensemble des heures travaillées. Partout où les employeurs de plateformes numériques ont réussi à obtenir un salaire minimum s'appliquant uniquement au temps consacré aux affectations, les travailleurs et travailleuses ont vu leur revenu diminuer.
« Nous connaissons des travailleurs et travailleuses à la demande partout dans le monde qui ont dû se satisfaire d'un salaire minimum pour le "temps d'affectation", affirme Jennifer Scott, présidente du Collectif du travail à la demande. Le gouvernement Ford joue un jeu dangereux qui pourraient avoir des conséquences dévastatrices. En présentant un projet de loi distinct qui soustrait les travailleurs et travailleuses à la demande des droits et protections prévus à la Loi sur les normes d'emploi, il fait exactement ce que lui demandait Uber. On pourrait tout aussi bien nommer cette loi "Loi visant à œuvrer pour Uber" ».
« Je ne vois pas comment ce gouvernement pourrait prétendre qu'il s'agit d'une amélioration pour les travailleurs et travailleuses, alors que le taux de 15 $ l'heure pour le temps consacré aux affectations est moins élevé que le salaire pour lequel Uber faisait pression. »
Le salaire minimum pour la durée de l'affectation établit en fait une norme inférieure au salaire minimum provincial. Le Collectif du travail à la demande et le STTP craignent qu'il ne s'agisse que d'un début et que d'autres mesures viennent réduire les normes salariales minimales d'un nombre croissant de travailleurs et travailleuses, car de nombreux employeurs sont attirés par la transition vers une main-d'œuvre à la demande.
« Tous les travailleurs et travailleuses de l'Ontario devraient s'inquiéter de cette loi, ajoute Jan Simpson, présidente nationale du STTP. Si le gouvernement Ford est prêt à cibler les travailleurs et travailleuses à la demande pour leur imposer un salaire inférieur au salaire minimum, combien de temps faudra-t-il avant que d'autres employeurs essaient de faire passer leur effectif au modèle à la demande? L'érosion des normes minimales d'emploi durement acquises est inacceptable. »
Les syndicats estiment que le projet de loi 88 ne règle pas les problèmes des travailleurs et travailleuses à la demande et qu'il entraînera une diminution de salaire. Ils continuent d'exiger la fin de la classification erronée des travailleurs et travailleuses à la demande. Le NPD de l'Ontario a déjà présenté un projet de loi qui leur aurait accordé le statut d'employé bénéficiant de tous les droits connexes, y compris le droit de former un syndicat accrédité habilité à négocier collectivement des améliorations et des protections.
Le Collectif du travail à la demande continuera d'exiger le statut d'employé et le droit à la négociation collective. Les travailleurs et travailleuses à la demande pourraient ainsi résoudre leurs propres problèmes en milieu de travail, en prenant appui sur les minimums établis dans la Loi sur les normes d'emploi.
SOURCE Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes
Emilie Tobin, service des communications du STTP, 613-882-2742 ou [email protected].
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