En route vers la création d'un Service de Police Mohawk à Kanesatake English
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Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador16 juin, 2021, 21:19 ET
KANESATAKE, QC, le 16 juin 2021 /CNW Telbec/ - Le Conseil Mohawk de Kanesatake désire émettre la déclaration suivante suite à la démonstration d'ouverture du Québec envers la création d'un Service de Police Mohawk à Kanesatake.
Le Conseil Mohawk de Kanesatake est à la fois heureux et surpris des récentes démonstrations d'ouverture dans les médias par le Premier Ministre du Québec et par la Ministre de la Sécurité Publique, déclarations qui sous-entendent que la province serait prête à avancer de façon concrète à la mise en place d'un accord tripartite avec Kanesatake et le gouvernement fédéral dans le but de rétablir un Service de Police Communautaire Mohawk à Kanesatake.
Le rétablissement d'un Service de Police est une priorité pour Kanesatake depuis maintenant plus de 16 ans. Or, nous accueillons à bras ouverts la création rapide d'une table de négociation officielle qui aura pour but de faire avancer ce dossier essentiel qui n'est nul autre qu'un pilier absolument essentiel pour assurer un avenir sûr et prospère pour tous dans notre communauté.
Rappeler aux gouvernements leurs responsabilités envers la paix et la sécurité
Les cadres des droits de l'homme suivants confèrent à nos sociétés une obligation morale et un devoir de protéger les plus vulnérables afin qu'ils puissent vivre dans un environnement sûr et sain.
La Charte Canadienne des Droits et Libertés (1982) stipule que :
Article 7 - Chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne; il ne peut être porté atteinte à ce droit qu'en conformité avec les principes de justice fondamentale.
Article 15 (1) - La loi ne fait acception de personne et s'applique également à tous, et tous ont droit à la même protection et au même bénéfice de la loi, indépendamment de toute discrimination, notamment des discriminations fondées sur la race, l'origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion, le sexe, l'âge ou les déficiences mentales ou physiques.
La Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones (2007) stipule que :
Article 7.1 - Les autochtones ont droit à la vie, à l'intégrité physique et mentale, à la liberté et à la sécurité de la personne.
Article 7.2 - Les peuples autochtones ont le droit, à titre collectif, de vivre dans la liberté, la paix et la sécurité en tant que peuples distincts et ne font l'objet d'aucun 10 acte de génocide ou autre acte de violence, y compris le transfert forcé d'enfants autochtones d'un groupe à un autre.
Article 21.1 - Les peuples autochtones ont droit, sans discrimination d'aucune sorte, à l'amélioration de leur situation économique et sociale, notamment dans les domaines de l'éducation, de l'emploi, de la formation et de la reconversion professionnelles, du logement, de l'assainissement, de la santé et de la sécurité sociale.
Article 21.2 - Les États prennent des mesures efficaces et, selon qu'il conviendra, des mesures spéciales pour assurer une amélioration continue de la situation économique et sociale des peuples autochtones. Une attention particulière est accordée aux droits et aux besoins particuliers des anciens, des femmes, des jeunes, des enfants et des personnes handicapées autochtones.
La Déclaration Américaine sur les Droits des Peuples Autochtones (2016) stipule que :
Article 30.1 - Les peuples autochtones ont droit à la paix et à la sécurité.
Article 30.2 - Les peuples autochtones ont droit à la reconnaissance et au respect de leurs propres institutions pour le maintien de leur organisation et le contrôle de leurs communautés et de leurs peuples.
La Déclaration sur les Droits des Enfants des Premières Nations de l'APNQL (2015) stipule que :
Article 16 - Nos enfants et familles, ainsi que les Nations et les communautés qui les servent, ont le droit à des institutions et services financés de manière adéquate, contrôlés par la communauté et la Nation, y compris ceux fournissant des soins de santé, une éducation, des loisirs et des services sociaux.
Somme toute, les gouvernements sont dans l'obligation constitutionnelle et fiduciaire de fournir les outils nécessaires aux communautés des Premières Nations afin qu'elles puissent prospérer et protéger adéquatement leurs enfants, leurs aînés et leurs membres. Chaque jour que le Canada et le Québec manquent à ces devoirs et responsabilités, particulièrement lorsqu'il s'agit d'un service aussi essentiel que celui de la sécurité de nos membres, ils s'exposent à des responsabilités juridiques éventuelles.
Un autre type de service de police envisagé pour Kanesatake
Comme fût mentionné préalablement, le Conseil Mohawk de Kanesatake tente depuis 16 ans de rétablir un Service de Police, et ce, en gardant à l'esprit les erreurs du passé afin qu'elles ne soient pas répétées. La seule cohérence de la part des gouvernements auquel a fait face le présent conseil ces 10 dernières années a été la résistance à financer un service aussi vital et fondamental pour notre communauté.
Le Conseil Mohawk de Kanesatake a soumis une proposition (voir ci-jointe) détaillant les différences entre le dernier service de police et un nouveau service dans le but d'atténuer toute inquiétude quant à l'ingérence politique ainsi qu'à la gestion et opérations quotidiennes d'un tel service.
La communauté a été consultée à des occasions distinctes (2009 et 2019) au sujet du rétablissement d'un services de police. Les résultats des deux consultations se sont avérées être en faveur du rétablissement d'un Service de Police Communautaire Mohawk. La communauté était également catégorique sur le fait que la Sureté du Québec (S.Q.) était très inadéquate pour répondre aux problèmes de sécurité des membres.
C'est un fait qu'un Service de Police Communautaire Mohawk n'aura pas à naviguer les champs de mines politiques comme le fait la SQ lors de chacune de ses interventions. Notre futur service sera donc beaucoup plus agile, plus efficace, proactif et libre d'intervenir dans un beaucoup plus grand éventail de situations.
Un Service de Police Mohawk sera effectivement en mesure d'appliquer les lois décidées par la communauté, d'aider à protéger nos aînés et nos enfants, de lutter contre les infractions environnementales, d'assurer la sécurité des développements économiques, d'empêcher l'accaparement des terres, de protéger notre patrimoine et bien plus encore, ce que le La Sûreté du Québec ne peut pas ou ne veut pas faire.
Prochaine étape - La mise en place d'une table de négociation
Le Conseil Mohawk de Kanesatake va de l'avant de façon proactive avec la désignation d'une équipe pour siéger à la table des négociations et demeure disponible pour commencer à travailler rapidement sur cette question urgente. Le moment est venu et notre appel à l'action est maintenant de faire preuve de solidarité pour assurer une sécurité de base dans notre territoire inhérent non cédé.
Dans un esprit de paix, de compréhension mutuelle et d'amitié
Niawenhko:wa
Grand Chef Serge Otsi Simon
SOURCE Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador
Relations de presse : Ian Préfontaine, 514.943.7625, [email protected]
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