Endettement des futurs professeurs: un appel lancé au gouvernement.
MONTRÉAL, le 28 mars 2017 /CNW Telbec/ - Les membres de la Campagne de revendication et d'action interuniversitaire des étudiant-es en éducation (CRAIES), appuyés des militants jeunes de tous les partis d'opposition de l'Assemblée Nationale du Québec, lancent aujourd'hui un appel au gouvernement Couillard.
"On demande à des étudiant-es de travailler plus de 60 heures par semaine dans le cadre du stage. C'est normal, c'est la charge de travail écrasante d'un enseignant. Ce qui est moins normal par contre, comme société, c'est que l'on accepte d'endetter ceux qui formeront nos enfants demain. Il est presque impossible en effet de mener de front un tel stage en plus de travailler pour payer son loyer, son transport, sa nourriture...et ses frais de scolarité en prime!" déclarait pour sa part Emile Grenier Robillard, chargé de projet de la CRAIES.
"L'endettement des étudiant-es a des conséquences graves sur l'avenir du Québec" affirme de son coté Marc-André Bouvette, président du Comité National des Jeunes du Parti Québécois (CNJPQ) " Non seulement sommes-nous de moins en moins à soutenir la retraite de nos aînés, mais le marché du travail se précarise sans arrêt depuis des années. Les enseignant-es en début de carrière ont déjà suffisamment de difficulté à se trouver un poste le moindrement stable dans les premières années, comment peut-on comme société leur demander en plus de payer de lourdes dettes étudiantes? Comment acheter une maison, démarrer une entreprise ou penser à fonder une nouvelle famille dans cette précarité? C'est tout le Québec qui en paie le prix! Ç'est inacceptable de continuer comme ça."
"L'ADQ de Mario Dumont a combattu les clauses orphelin au nom de l'équité intergenerationnelle." continue Samuel Lemire, président de la Commission Relève de la Coalition Avenir Québec (CRCAQ) " Vingt ans plus tard, nous reprenons le flambeau. L'équité en emploi pour les jeunes, c'est d'assurer que les stages obligatoires soient compensés.Les conditions de stage et de travail des étudiants, particulièrement pour les futurs enseignants, sont souvent très précaires. Il faut agir pour assurer l'équité en emploi et la capacité de nos futurs enseignants à apprendre ce métier crucial pour notre avenir".
De son coté, Québec Solidaire continue d'appuyer la cause: « À Québec solidaire Ulaval, nous croyons que tout travail effectué, y compris les stages, doit être rémunéré. Le gouvernement ayant accepté de rémunérer les stages des doctorants en psychologie, il ne serait que conséquent de leur part d'accepter de fournir la compensation financière demandée par les stagiaires en enseignement. La qualité du stage devrait être la seule préoccupation des stagiaires, et non pas un second emploi ou le stress inhérent à une condition précaire. Cela nous apparait comme un investissement incontournable dans l'éducation qui sera bénéfique pour les stagiaires, mais aussi pour leurs futurs élèves », a indiqué Christyne Gagnon, Co-porte-parole de Québec-Solidaire ULaval.
« Cela fait bientôt 10 ans que le débat est dans l'air. 10 ans d'endettement et d'épuisement pour les étudiant-es en éducation. Nous avons une chance de finalement régler ce dossier. Agissons! » concluait de son coté Jennifer Alves Nadeau, responsable aux affaires nationales et politiques de l'Association générale des étudiantes et étudiants de la Faculté d'Éducation de l'Université de Sherbrooke (AGEEFEUS) et elle même étudiante en éducation.
C'est donc d'une seule voix que les organisations appellent leur gouvernement à agir sur cet enjeu le plus rapidement possible. L'éducation a suffisamment de défis au Québec pour ne pas continuer à précariser ceux qui tiendront bientôt les classes du Québec sur leurs épaules. Une pétition a d'ailleurs été mise en ligne par l'Assemblée Nationale afin que tous et toutes puissent appuyer la compensation financière des stages de prise en charge.
https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-6569/index.html
SOURCE Union étudiante du Québec
Emile Grenier Robillard, chargé de projet, [email protected], 514 886 4002
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