Nouvelles fournies par
Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ)05 oct, 2023, 10:00 ET
TROIS-RIVIÈRES, QC, le 5 oct. 2023 /CNW/ - La pénurie de professionnel·les de l'éducation dans les écoles et les centres de la Mauricie et du Centre-du-Québec se répercute sur les services aux élèves, alors qu'il est devenu difficile de faire de la prévention et que le personnel ne peut intervenir qu'auprès des cas les plus urgents.
Tels sont les faits saillants de l'enquête menée par la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) et le Syndicat du personnel professionnel de l'éducation du Cœur et du Centre-du-Québec (SPPECCQ-CSQ) auprès de leurs membres de la région.
Le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry et la présidente du SPPECCQ-CSQ, Alexandra Vallières, ont dévoilé ce matin, en conférence de presse, un portrait préoccupant de l'état des conditions de travail et de pratique des professionnelles et professionnels de l'éducation dans la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec.
« Le sondage révèle qu'une proportion inquiétante de 82 % des professionnel·les de l'éducation de la région affirment que les élèves ne reçoivent pas les services professionnels auxquels la Loi sur l'instruction publique (LIP) leur donne droit. C'est alarmant », s'inquiète Alexandra Vallières, présidente du SPPECCQ-CSQ.
Parmi ceux-ci, 82 % estiment que les professionnel·les ne sont pas en nombre suffisant pour répondre aux besoins des élèves, 72 % pensent qu'ils ne peuvent pas agir suffisamment en prévention et 58 % évaluent que les conditions matérielles dans lesquelles évoluent les élèves ne favorisent pas la réussite.
« Plusieurs postes professionnels sont vacants dans la région en ce moment, notamment en psychologie, où la situation est catastrophique. La difficulté des centres de services scolaires à attirer et à retenir des professionnel·les s'explique principalement par les conditions de travail qui sont peu attrayantes en éducation. La pénurie risque de s'empirer si le Conseil du trésor ne se décide pas à agir dans la négociation en cours », dénonce Alexandra Vallières.
L'enquête démontre en effet que près de 34 %1 des personnes qui ont répondu au sondage songent à quitter leur emploi pour une autre raison que la retraite. Parmi elles, 44 % sont à la recherche d'un meilleur salaire et 53 % d'une charge de travail moins lourde.
Les deux tiers (62 %) du personnel professionnel de la région déclarent être en surcharge de travail, principalement en raison d'un trop grand nombre de mandats à accomplir.
Pour sa part, le président de la FPPE-CSQ soutient que la situation difficile vécue en Mauricie et au Centre-du-Québec est semblable à celle vécue par le personnel professionnel partout à travers le Québec.
« Notre sondage, qui a reçu plus de 4000 réponses, indique que 41 % des professionnel·les2 songent à quitter leur emploi. Les raisons invoquées sont, par ordre d'importance, les salaires trop bas (50 %), la lourdeur de la tâche (47 %) et le manque de reconnaissance (45 %). Je qualifierais la situation d'alarmante », commente Jacques Landry.
Parmi les autres faits saillants ressortant du sondage mené auprès de l'ensemble des membres de la FPPE-CSQ au Québec, notons les suivants :
80 % des sondés jugent que les élèves ne reçoivent pas les services professionnels prévus à la LIP en raison du manque de personnel.
60 % d'entre eux estiment que les services professionnels des ressources matérielles et administratives sont insuffisants pour assurer un environnement favorable à la réussite scolaire.
La majorité (61 %) des répondants s'est déclarée en surcharge de travail.
______________________________________ |
1 Après répartition des indécis |
2 Après répartition des indécis |
Les professionnel·les de l'éducation ne baissent pas les bras et fondent beaucoup d'espoir dans la négociation en cours pour le renouvellement de leur convention collective.
Près de 70 % d'entre eux pensent qu'instaurer des seuils obligatoires de services professionnels diversifiés et complets dans chaque école et centre permettrait au personnel de travailler davantage en prévention et d'arriver à répondre aux besoins des élèves.
Une proportion semblable estime que le fait de rehausser les salaires, d'améliorer les conditions de travail et la flexibilité des horaires et de consentir à davantage de congés pour faciliter la conciliation travail-famille-vie personnelle permettrait d'attirer et de retenir davantage de personnel auprès des élèves.
« Actuellement, les discussions aux tables de négociation stagnent. Le gouvernement ne propose rien de concret pour améliorer la situation actuelle qui ne cesse de se détériorer. Nous espérons qu'il profitera de la rentrée scolaire pour nous envoyer le message que les besoins des élèves du Québec font partie de ses priorités », conclut le président de la FPPE-CSQ.
Le Syndicat du personnel professionnel de l'éducation du Cœur et du Centre-du-Québec (SPPECCQ-CSQ) représente près de 1000 professionnel·les de l'éducation des centres de services scolaires Chemin-du-Roy, de la Riveraine, de l'Énergie, des Bois-Francs et des Chênes.
La Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 19 syndicats regroupant 12 500 membres répartis dans la quasi-totalité des centres de services scolaires et des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte, parmi ses membres, différentes catégories de personnel dans les secteurs administratif (ingénieur·es, analystes, agent·es de développement, etc.) pédagogique (conseiller·ères pédagogiques, bibliothécaires, etc.) et dans les services directs aux élèves (psychologues, psychoéducateur·rices, orthophonistes, conseiller·ères d'orientation, orthopédagogues, etc.).
SOURCE Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ)
Karine Lapierre, Conseillère en communication, FPPE-CSQ, Cell. : 514 213-4412, Courriel : [email protected]
Partager cet article