Enquête publique sur le décès de Maureen Breau - Enjeux de santé mentale : miser davantage sur l'expertise des criminologues
MONTRÉAL, le 19 mars 2024 /CNW/ - Alors que se poursuit l'enquête publique sur le décès de la sergente Maureen Breau, l'Ordre professionnel des criminologues du Québec a présenté aujourd'hui un mémoire mettant ainsi en lumière certaines lacunes dans la prise en charge par le système québécois des personnes reconnues non criminellement responsables (NCR) pour cause de troubles mentaux et proposant par le fait même des recommandations et pistes de solution.
« Ce décès a mis en évidence une fois de plus la complexité entre les enjeux de santé mentale et la gestion du risque de violence. La question à se poser est : qu'est-ce qui devrait être fait de plus pour pouvoir assurer une meilleure sécurité à la population ? Dans ce contexte, l'expertise des criminologues face à l'évaluation du risque doit être considérée pour améliorer les pratiques liées à la psychiatrie légale au Québec, et cela, au bénéfice de la sécurité du public », affirme Josée Rioux, présidente de l'Ordre professionnel des criminologues du Québec.
Parmi ces lacunes, l'Ordre constate entre autres une évaluation non standardisée du risque de violence, une absence de normes pour le suivi et la surveillance des personnes reconnues non criminellement responsables vivant en communauté, une expertise insuffisante en psychiatrie légale dans les équipes cliniques et des enjeux de transmissions de renseignements entre les divers acteurs et services.
Tandis que les rôles des différents intervenants auraient avantage à être définis, l'Ordre rappelle que la responsabilité quant à la sécurité du public doit être commune et partagée par les instances cliniques et juridiques. L'expertise des criminologues en évaluation et en gestion du risque de violence s'impose, à plusieurs égards, comme une solution pertinente pour permettre aux personnes reconnues NCR pour cause de troubles mentaux d'être accompagnées par le bon professionnel, au bon moment.
« Nous avons un réel souci d'amélioration des pratiques afin d'éviter la récurrence de telles tragédies. Pour l'Ordre, les équipes cliniques devraient être adéquatement formées en évaluation et en gestion du risque de violence. C'est pourquoi nous recommandons également une approche intégrée, au sein d'équipes cliniques interdisciplinaires spécialisées en psychiatrie légale, quant au traitement et à la gestion de ce risque », conclut Mme Rioux.
Pour consulter le mémoire, c'est ici.
L'Ordre professionnel des criminologues du Québec (OPCQ) a pour mission d'assurer la protection du public en encadrant la qualité des services professionnels fournis par les criminologues aux personnes contrevenantes, aux victimes et à la communauté. Il réunit des professionnels compétents et passionnés ayant à cœur d'aider les personnes afin qu'elles reprennent le pouvoir sur leur propre vie.
SOURCE Ordre professionnel des criminologues du Québec
Sandrine Gagné, [email protected], 438 873-2909
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