Entente fédérale-provinciale sur le logement : le FRAPRU déçu, mais pas surpris
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Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)06 oct, 2020, 13:35 ET
MONTRÉAL, le 6 oct. 2020 /CNW Telbec/ - Même s'il se réjouit que l'Entente entre Québec et Ottawa sur le logement soit enfin officialisée, le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) est déçu par l'insuffisance des sommes annoncées ce matin. « Les sommes actuellement prévues par Ottawa dans la Stratégie nationale sur le logement sont insuffisantes et ça transparait dans l'entente fédérale-provinciale, d'autant plus qu'une part importante était déjà prévue », souligne Véronique Laflamme, la porte-parole du FRAPRU.
La grande déception réside dans le peu de sommes fédérales consacrées sur 10 ans au développement de nouveaux logements publics, coopératifs et sans but lucratifs. « Au mieux, c'est un potentiel de 272 M$ sur 10 ans du fédéral, dont 38 M$ pour la prochaine année, c'est moins que ce que le Québec recevait sous les Conservateurs », souligne Véronique Laflamme, rappelant que de 2014 à 2019, les investissements fédéraux dans l'investissement pour le logement abordable étaient de 57,7 M $ annuellement pour le Québec. « Le ministre fédéral responsable du logement, Ahmed Hussen, a affirmé que l'entente va permettre un plus grand nombre de Québécois de se loger décemment, mais c'est de la poudre aux yeux » se désole la porte-parole.
Le FRAPRU espère tout de même que ces 272 M $ et la somme équivalente provenant du Québec servent à nouveaux investissements et qu'ils se feront rapidement dans le cadre d'une nouvelle programmation AccèsLogis. La ministre québécoise de l'habitation Andrée Laforest a laissé croire que les investissements issus de l'Entente fédérale-provinciale devraient plutôt servir à livrer les 15 000 logements sociaux promis par les gouvernements successifs depuis 10 ans et pas encore réalisés. « C'est la responsabilité du gouvernement caquiste de respecter ses engagements électoraux. Les fonds fédéraux doivent servir à d'autres fins », s'exclame Véronique Laflamme.
La majorité des investissements annoncés ce matin vont aller aux logements sociaux existants via l'Initiative de logement communautaire et c'était nécessaire selon le FRAPRU vu l'urgence de préserver les logements sociaux actuels. « Cependant, il faut se rappeler que la part fédérale inclut des sommes qui étaient déjà investies par Ottawa et qui vont continuellement en diminuant au fur et à mesure du déclin des ententes à long terme sur le logement social signées avant 1994. La nouveauté c'est que ça nous assure cependant le maintien des investissements fédéraux pour les 10 prochaines années comme l'avait promis Ottawa en 2018 » salue Véronique Laflamme tout en soulignant que ces sommes ne risquent pas de faire beaucoup plus que ce qui se faisait déjà en matière d'entretien et de rénovations.
Alors qu'une grave crise du logement touche des centaines de milliers de locataires du Québec et que la ministre de l'habitation, Andrée Laforest ce matin a réaffirmé que l'habitation était une priorité, le regroupement espère que le gouvernement Legault utilise ses compétences en habitation pour mettre en branle un grand chantier en augmentant ses propres investissements dans le développement de nouveaux logements sociaux. « Quant au gouvernement Trudeau qui a promis dans son Discours du trône qu'il bonifierait sa stratégie sur le logement, il doit reconnaître que les besoins sont grands et que les sommes actuellement prévues sur 10 ans sont insuffisantes. Il doit ajouter rapidement des sommes supplémentaires » conclut Véronique Laflamme.
SOURCE Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)
Informations et demandes d'entrevues : Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, 418 956-3403 (cell.)
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