Entente sur la gestion du territoire : Des négociations Atikamekw-Québec incertaines qui sèment l'inquiétude
NITASKINAN, QC, le 29 mai 2013 /CNW Telbec/ - L'incertitude règne dans les négociations entreprises depuis près d'un an entre la Nation Atikamekw et le gouvernement du Québec. À une semaine de l'échéance, l'inquiétude gagne l'esprit des membres des communautés d'Opitciwan, de Manawan et de Wemotaci. Leurs Chefs respectifs, Christian Awashish, Paul-Émile Ottawa et David Boivin, demandent l'intervention urgente de la première ministre Pauline Marois afin d'éviter le retour à la crise qui a perturbé les opérations forestières en Mauricie, l'été dernier. Bien qu'ils aient été en contact hier après-midi avec la ministre déléguée aux Affaires autochtones, Élizabeth Larouche, ils sont d'avis que le gouvernement du Québec a encore l'opportunité de faire preuve d'avancement significatif d'ici le 31 mai, et ainsi permettre qu'un climat favorisant le dialogue soit maintenu après cette date butoir.
Rappelons que depuis juillet 2012, des négociations bilatérales entre le Québec et les Atikamekw sont menées afin d'établir une nouvelle relation « de nation-à-nation », ainsi que de clarifier les règles concernant la gestion du territoire ancestral atikamekw (Nitaskinan) et des ressources naturelles qui s'y trouvent. Cette table de négociations avait permis la conclusion d'une Entente de principe (avec le précédent gouvernement libéral), ainsi qu'une Entente cadre, conclues en 2012. Les sujets abordés sont :
- La création d'une relation de nation à nation ;
- L'établissement d'une formule de cogestion du territoire ;
- L'accès aux ressources naturelles du Nitaskinan;
- La mise en place de mécanismes de redevances sur l'exploitation des ressources naturelles du Nitaskinan;
- Les mesures d'harmonisation.
Vive déception
Les Chefs Atikamekw sont profondément déçus de la tournure des événements, eux qui avaient été grandement motivés par les propos enthousiastes tenus, à maintes reprises, par la première ministre Marois à l'égard de sa volonté d'établir de véritables relations « de Nation-à-Nation » avec les Premières Nations, dont la Table Atikamekw-Québec devait servir de modèle. De toute évidence, la situation actuelle est loin d'atteindre cet objectif.
Pendant ce temps, les Atikamekw continuent de subir discrimination et injustice, et la grogne augmente parmi les membres des trois communautés. Ce peuple, accablé par de multiples facteurs socioéconomiques défavorables, attend depuis plusieurs décennies la reconnaissance par les gouvernements de leurs droits ancestraux sur le territoire, ainsi que la réparation des graves torts dont ils ont été, et sont toujours, victimes depuis deux siècles (pensionnats indiens, dépossession territoriale, déplacements forcés, sous-financement des services publics, etc.). Dans ce contexte, l'enjeu de l'accès à la richesse du territoire par des actions concrètes est d'une importance cruciale afin de permettre aux Atikamekw d'aspirer à un avenir meilleur qui leur ressemble.
Le traité espéré est en négociation avec les gouvernements du Canada et du Québec depuis plus de 34 ans. La négociation bilatérale avec Québec était ainsi perçue comme un moyen de convenir rapidement de mesures concrètes, en attendant une conclusion toujours souhaitée de la négociation territoriale globale conjointe avec le Canada et le Québec.
À propos de Manawan, d'Opitciwan et de Wemotaci
Située dans la partie nord de la région de Lanaudière, Manawan compte 2400 personnes. Sa gouvernance est assurée par le Conseil des Atikamekw de Manawan. Située au nord du Réservoir Gouin, à 300 km à l'ouest de Roberval, la communauté d'Opitciwan compte 2592 membres, dont 2169 vivant sur la réserve, et est administrée par le Conseil des Atikamekw d'Opitciwan. La communauté de Wemotaci est située sur les bords de la rivière Saint-Maurice, compte quelque 1700 membres, et est administrée par le Conseil des Atikamekw de Wemotaci. Le Peuple Atikamekw occupe le Nitaskinan depuis des millénaires.
SOURCE : Nation Atikamekw
Source :
Suzanne Bourdon
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