Ententes secrètes entre Rio Tinto Alcan et le gouvernement - Déséquilibre en faveur d'Alcan : Québec doit mettre son pied à terre! English
MONTRÉAL, le 29 févr. 2012 /CNW Telbec/ - Les ententes secrètes entre Rio Tinto Alcan, le gouvernement et Hydro-Québec révélées ce matin par Le Devoir confirment un net déséquilibre en faveur de la multinationale. Celle-ci a tout le loisir de mettre ses travailleurs en lockout, de faire de l'argent avec les surplus d'électricité et de continuer de bénéficier des subventions.
«C'est le monde à l'envers. Selon l'entente, RTA doit prendre tous les moyens pour respecter ses obligations en cas de guerre, d'insurrection, d'émeute ou de tremblement de terre, mais si elle met elle-même 780 travailleurs en lockout, l'entente secrète lui donne un passe-droit. Un chausson avec ça! Et la cerise sur le sundae, c'est que la même entente permet de vendre les surplus d'électricité quatre fois plus cher que le coût de production! Le Premier ministre doit intervenir de toute urgence pour forcer la compagnie à reprendre les négociations! Il en va de l'avenir économique de la région», dénonce le directeur québécois des Métallos, Daniel Roy.
Depuis le début du lockout le 30 décembre, déclenché illégalement 24 heures avant le droit légal, le syndicat a le sentiment que le coup a été planifié de longue date par la multinationale. «C'est curieux, le lockout tombe quand le coût de l'aluminium est bas, qu'une entente secrète considère un lockout comme un cas de force majeure qui dispense RTA de ses obligations et permet en plus de vendre de l'électricité à Hydro en faisant des profits. En prime, on constate un nombre démesuré de cadres, en plein ce qu'il faut pour opérer en période de lockout. Cette compagnie-là voulait un lockout et elle l'a fait, impunément, grâce au gouvernement qui permet un tel déséquilibre dans les rapports de force.»
L'entente de 2006, dont le texte a été tenu secret jusqu'à ce jour par le gouvernement, prévoit aussi que Québec octroie un prêt sans intérêt de 400 millions pour 30 ans, en contrepartie d'investissements de 2,1 milliards de la compagnie. Mais le gouvernement n'a pratiquement pas posé d'exigences en matière de création et de maintien des emplois : la compagnie est tenue de créer ou de maintenir 740 emplois directs en lien avec ces investissements, mais seulement pour une période de 3 ans. La compagnie se voit aussi promettre une aide fiscale de 112 millions.
«Nous sommes bien d'accord pour utiliser l'électricité comme outil de développement économique. Mais le gouvernement doit négocier d'égal à égal avec les entreprises, protéger les travailleurs et l'économie locale. Présentement, l'entente secrète sert à affamer une région et maintenir à la rue 780 travailleurs et travailleuses, chefs de familles», tonne Daniel Roy.
Source :
Syndicat des Métallos (FTQ)
Renseignements :
Clairandrée Cauchy 514 774-4001, [email protected]
Partager cet article