Entre 2009 et 2013, au Québec, 55 travailleurs ont perdu la vie à la suite d'une chute à un niveau inférieur - Un couvreur chute mortellement d'un toit : la CSST identifie des lacunes dans la gestion de la sécurité des travaux en hauteur
JOLIETTE, QC, le 16 oct. 2014 /CNW Telbec/ - Le 25 avril 2014, Steve Tremblay, couvreur au service de l'entreprise Toitures Laflamme, chute mortellement du toit d'une résidence. Des lacunes dans la gestion de la sécurité des travaux en hauteur sont à l'origine de l'accident.
La CSST rend aujourd'hui publiques les conclusions de son enquête afin de sensibiliser les maîtres d'œuvre, les employeurs et les travailleurs à l'importance de bien planifier et diriger les travaux sur un chantier en s'assurant, entre autres choses, que les mesures de protection contre les chutes sont adéquates pour les travaux à réaliser. Rappelons qu'au Québec, entre 2009 et 2013, 55 travailleurs ont perdu la vie à la suite d'une chute à un niveau inférieur.
Le travailleur fait une chute de six mètres
Le jour de l'accident, M. Tremblay s'affaire, avec des collègues, à la réfection du revêtement de la toiture d'une résidence. Au moment de l'accident, le couvreur et un collègue effectuent la pose du revêtement sur le versant arrière de la toiture. M. Tremblay se trouve près du faîte de la toiture. Soudainement, il crie, dégringole sur le versant et chute au sol, six mètres plus bas. Personne n'est témoin de ce qui a provoqué sa chute. Son collègue l'entend, appelle à l'aide, se détache et descend du toit. Il constate que M. Tremblay est étendu près de l'échelle et qu'il ne porte pas de harnais. La victime est transportée à l'hôpital, où son décès est constaté.
Mieux reconnaître les dangers
L'enquête a permis à la CSST d'établir deux causes pour expliquer cet accident. D'une part, une perte d'équilibre du travailleur a occasionné la chute, qui s'est poursuivie jusqu'au sol. D'autre part, la gestion de la sécurité était déficiente quant à la planification des moyens de prévention pour les travaux en hauteur ainsi que dans la formation et la supervision des travailleurs.
La CSST exige que l'on informe et forme les travailleurs
À la suite de cet accident, la CSST a notamment exigé de l'employeur qu'il s'assure que les travailleurs utilisent des moyens de protection contre les chutes. De plus, il doit informer et former ses travailleurs sur l'installation et l'utilisation des dispositifs d'arrêt de chute.
La CSST considère que l'employeur, Toitures Laflamme, a agi de manière à compromettre la santé et la sécurité des travailleurs. Par conséquent, un constat d'infraction lui a été délivré. Pour ce type d'infractions, l'amende peut varier de 15 839 $ à 63 355 $ pour une première offense, et de 31 678 $ à 158 389 $ s'il s'agit d'une récidive.
Mesures de prévention
Afin d'éviter qu'un tel accident se reproduise, la CSST demandera à l'Association des Maîtres Couvreurs du Québec ainsi qu'à l'Association des entrepreneurs en construction du Québec d'informer leurs membres des conclusions de cette enquête.
De plus, dans le cadre de son partenariat avec la CSST visant l'intégration de la santé et de la sécurité au travail dans la formation professionnelle et technique, le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport diffusera le rapport d'enquête, à titre informatif et à des fins pédagogiques, dans les établissements de formation qui offrent les programmes d'études Pose de revêtement de toiture et Charpenterie-menuiserie.
La CSST rappelle l'importance de gérer la santé et la sécurité sur les chantiers, notamment en analysant les situations de travail pour repérer les dangers et en planifiant les moyens de prévention pour les contrer, ainsi que de former et d'informer les travailleurs des dangers et des moyens choisis pour les protéger et assurer une supervision. La CSST rappelle également que lors de la rénovation d'une toiture, l'utilisation d'un équipement de protection collective pour prévenir les chutes de hauteur (garde-corps, filet de sécurité) doit être favorisée. À défaut de pouvoir en employer un, chaque travailleur doit utiliser un équipement de protection individuelle conformément au Code de sécurité pour les travaux de construction et aux directives des fabricants d'équipements.
Les accidents du travail, ça blesse plus de monde qu'on pense!
Chaque jour au Québec, 228 personnes se blessent en travaillant… et c'est sans compter tous les autres qui sont aussi blessés par ces accidents. Conjoints, enfants, parents, amis, collègues, patrons : tout le monde en souffre! Les accidents du travail et les maladies professionnelles peuvent être évités par une gestion permanente de la santé et de la sécurité.
L'employeur et les travailleurs doivent faire équipe et participer à l'identification des dangers, à leur élimination et à leur contrôle. Parce que le Québec a besoin de tous ses travailleurs.
Le rapport d'enquête de l'accident peut être consulté sur le site Web de la CSST, au www.centredoc.csst.qc.ca/pdf/ed004028.pdf%20.
Une photo de la scène de l'accident est publiée, libre de droits, en format JPG, à l'adresse suivante : http://www.csst.qc.ca/salle_de_presse/actualites/2014/PublishingImages/couvreur_chute_joliette.JPG.
Pour en savoir plus sur la santé et la sécurité du travail, visitez le www.csst.qc.ca.
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Source : |
Chantale Beaudoin, communicatrice régionale |
SOURCE : Commission de la santé et de la sécurité du travail
Chantale Beaudoin, communicatrice régionale, CSST - Direction régionale de Lanaudière, Tél. : 450 753-2600, poste 2719, ou 1 800 461-4489, [email protected]
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