Est-ce que la banque privée s'infiltre dans les bureaux de poste publics? English
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L'Association canadienne des maîtres de poste et adjoints06 juin, 2018, 08:06 ET
OTTAWA, le 6 juin, 2018 /CNW Telbec/ - L'Association canadienne des maîtres de poste et adjoints (ACMPA) demande davantage de transparence et de contrôle dans les partenariats entre la Société canadienne des postes et les entreprises de technologie financière (FinTech), et ce, alors même qu'un projet de loi pour réinstaurer la banque postale au Canada est débattu.
Les technologies financières (FinTech) ébranlent les secteurs bancaires partout dans le monde, ciblant les lacunes dans les services financiers traditionnels, comme les transferts de fonds internationaux et le service offert aux sous-bancarisés.
Les systèmes postaux du Brésil et de l'Espagne ont récemment conclu des ententes avec des compagnies FinTech pour offrir des services aux consommateurs comme les cartes de crédit prépayées ainsi que des comptes aux petites entreprises et aux petits entrepreneurs.
Postes Canada s'est aussi discrètement associée aux entreprises FinTech, permettant aux gens d'ouvrir des comptes bancaires, de payer leurs factures et même de payer leurs impôts dans les bureaux de poste. Par exemple, Tangerine qui est la propriété de la Banque Scotia a des commis postaux qui vérifient l'identité des gens, permettant ainsi à ces personnes d'activer instantanément leurs comptes bancaires dans les comptoirs de Postes Canada. Paytm Canada, une application mobile de paiement de factures, s'est récemment associés à Postes Canada et Payment Source pour offrir aux Canadiens la possibilité de visiter n'importe quel des 6 000 comptoirs de Postes Canada et d'y déposer directement de l'argent dans leur application mobile Paytm, sans se voir imposer des frais de transaction. Le 17 mai, le PDG de Paytm a déclaré : « Ce service a été très favorablement accueilli. »
Cette année, Payment Source s'est aussi associée à l'Agence du revenu du Canada afin de permettre aux Canadiens d'utiliser un code QR pour payer leurs impôts au bureau de poste.
La ministre des Services publics et de l'Approvisionnement, Carla Qualtrough, a promis de s'assurer que Postes Canada « travaillerait en partenariat » avec ses employés sur les nouvelles technologies, mais les partenariats avec FinTech n'a pas été fait en consultation avec l'ACMPA, qui a fait campagne pour offrir des services financiers et gouvernementaux dans les bureaux de poste ruraux.
« Le Canada rural a besoin de meilleurs services financiers et la meilleure manière de les offrir est par l'entremise des milliers de bureaux de poste exploités par les maîtres de poste, » a affirmé Brenda McAuley, présidente nationale de l'ACMPA, qui représente plus de 8 000 employés des postes en régions rurales exploitant dans plus de 3 000 bureaux de poste ruraux à travers le Canada.
« Nous avons imploré les Libéraux d'étudier sérieusement cette possibilité, mais il semble y avoir un plan dissimulé qui permet aux entreprises privées de s'infiltrer. »
Les succursales bancaires se font rares ou ferment dans le Canada rural, forçant ainsi les résidents à parcourir de longues distances. La présidente McAuley fait observer que les maîtres de poste, qui ont déjà reçu la formation pour MoneyGram (maintenant un partenaire de la Banque Royale pour les transferts électroniques) et les cartes Visa prépayées, pourraient faire économiser à leurs communautés beaucoup de temps de déplacement et d'argent, tout en préservant des emplois et des services locaux.
La présidente McAuley fait remarquer que les bureaux de poste ruraux sont des établissements dignes de confiance, alors que la compagnie mère de Paytm en Inde a été accusée de partager les données de ses clients avec le gouvernement indien. La sécurité des clients des services bancaires en ligne est aussi un problème majeur au Canada. Le 29 mai, la Financière Simplii de la Banque CIBC et la Banque de Montréal ont rapporté qu'elles avaient été piratées, compromettant ainsi les données de 90 000 Canadiens.
La présidente McAuley affirme qu'une grande banque l'a approchée pour installer des guichets automatiques dans les bureaux de poste ruraux. Elle ajoute qu'elle préfère que les revenus des services financiers retournent dans les communautés rurales de ses membres, plutôt qu'aux grandes banques.
Elle a affirmé que « les grandes banques font des milliards en nous imposant des frais qui sont parmi les plus importants dans le monde. Pourquoi ne devrions-nous pas investir dans nos propres communautés et nos propres services en effectuant des transactions bancaires au bureau de poste? »
Irene Mathyssen, députée de London-Fanshawe, qui avait déposé en mars la motion M-166 pour rétablir la banque postale, a déposé à la Chambre des communes une Demande de renseignements au gouvernement, qui démontrait que Postes Canada a mené non pas une, mais six études sur la banque postale au cours d'une période de 5 ans.
La présidente McAuley a ajouté que « nous sommes en présence d'une véritable occasion avec la motion M-166, qui fait actuellement l'objet d'un débat, et des changements dans la direction de Postes Canada. Les Libéraux doivent mettre en œuvre cette culture de collaboration qu'ils nous ont promise et cesser cette privatisation à la dérobée. »
SOURCE L'Association canadienne des maîtres de poste et adjoints
Aalya Ahmad, directrice des communications, Association canadienne des maîtres de poste et adjoints : Courriel : [email protected], téléphone : 873-353-5751
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